Votre mère ou votre père se relève régulièrement la nuit et fait des chutes ? Cette situation angoissante peut pousser à envisager l’entrée en établissement spécialisé. Pourtant, une inquiétude demeure : un EHPAD[1] prend-il une personne qui se lève la nuit et qui tombe ? Comment savoir si cet établissement sera adapté aux besoins spécifiques de votre proche ? On vous aide à comprendre les possibilités et les limites de l’accueil en maison de retraite pour les personnes sujettes aux chutes nocturnes.
Un EHPAD[1] peut-il accueillir une personne qui se lève la nuit et qui tombe ?
Un EHPAD[1] peut accueillir une personne âgée qui se lève et tombe la nuit, sous certaines conditions.
Ce que l’EHPAD[1] évalue avant l’admission
Avant d’admettre une personne âgée, l’EHPAD[1] réalise une évaluation précise de sa situation. L’équipe examine d’abord l’état de santé global du futur résident : pathologies chroniques, traitements en cours, troubles cognitifs éventuels…
Le niveau de dépendance[3] est également pris en compte, notamment via la grille AGGIR[4][5], pour adapter l’accompagnement. Les antécédents de chute, nocturnes ou non, sont analysés.
Une personne qui se lève la nuit et tombe régulièrement pourra être accueillie, mais seulement si l’établissement dispose des moyens nécessaires pour assurer sa sécurité, sans mettre en difficulté l’organisation des soins, notamment la nuit.
Les critères qui peuvent poser problème
Si une personne âgée présente des troubles cognitifs sévères (désorientation, agitation nocturne, fugues), cela peut compliquer son admission en EHPAD[1] « classique ». Ce type de profil nécessite souvent un encadrement spécifique, difficile à assurer dans certaines structures.
Un comportement jugé dangereux pour soi ou pour les autres — comme des déplacements impulsifs la nuit ou des gestes brusques — peut également être un frein.
Si la personne a besoin d’une surveillance rapprochée, l’établissement peut estimer ne pas avoir les moyens humains suffisants, notamment la nuit. Dans ce cas, une orientation vers une unité spécialisée est généralement envisagée.

Quelles sont les limites des EHPAD[1] face aux troubles nocturnes et aux chutes ?
Les EHPAD[1] peuvent encadrer certains troubles nocturnes, mais leurs moyens restent limités face aux chutes fréquentes et non maîtrisées.
Le rôle des effectifs la nuit : une surveillance parfois restreinte
La nuit, les équipes en EHPAD[1] sont souvent réduites à une ou deux personnes pour tout l’établissement. Cette organisation limite la capacité de surveillance active, surtout en cas de résidents qui se lèvent fréquemment ou présentent un risque de chute.
Les appels malades permettent d’alerter le personnel en cas de besoin, mais encore faut-il que la personne ait le temps et les moyens de les déclencher.
Les contraintes de ressources humaines, accentuées par les difficultés de recrutement, compliquent encore la prise en charge.
Ce qui dépasse les capacités d’un EHPAD[1]
Certains comportements dépassent les capacités d’un EHPAD[1] standard, en particulier lorsqu’ils surviennent la nuit. C’est le cas de l’agitation nocturne intense, qui peut perturber les autres résidents et nécessiter des interventions répétées.
Les fugues représentent également un risque majeur. Une personne qui sort seule de sa chambre la nuit, désorientée ou en errance, met sa sécurité en danger.
Des chutes fréquentes et imprévisibles, malgré les mesures préventives, peuvent conduire l’établissement à estimer que l’accueil n’est pas possible en toute sécurité. Dans ces cas-là, une unité protégée ou un service hospitalier spécialisé est souvent recommandé.
Quelles solutions pour sécuriser un résident sujet aux chutes nocturnes ?
Des solutions existent pour sécuriser les résidents sujets aux chutes nocturnes, grâce à des aménagements et dispositifs adaptés.
Les aménagements possibles dans la chambre
Pour limiter les risques de chute nocturne, des aménagements simples, mais efficaces peuvent être mis en place dans la chambre. Le lit à hauteur variable permet de s’adapter à la mobilité du résident et facilite les transferts, tout en réduisant la gravité des chutes éventuelles.
Un éclairage tamisé, déclenché automatiquement au lever, aide à s’orienter sans éblouir.
Des tapis antichute positionnés au sol peuvent également amortir une éventuelle chute ou alerter le personnel en cas de mouvement. Ces ajustements contribuent à sécuriser l’environnement, sans pour autant entraver l’autonomie du résident la nuit.

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Les dispositifs d’alerte et d’accompagnement
Pour renforcer la sécurité des résidents sujets aux chutes nocturnes, plusieurs dispositifs peuvent être mobilisés. Les capteurs de mouvement, placés au sol ou sur le lit, détectent les levers inopinés et déclenchent une alerte au personnel.
Les rondes de nuit, organisées à intervalles réguliers, permettent aussi de vérifier que tout va bien, notamment chez les résidents à risque.
Dans certains établissements, la télésurveillance médicale complète ce dispositif, avec un suivi à distance en lien avec une équipe soignante. Ces mesures permettent d’intervenir rapidement en cas de chute, tout en respectant au mieux le rythme et l’intimité des personnes âgées.
Vers quel type d’accueil se tourner si l’EHPAD[1] ne suffit pas ?
Quand l’EHPAD[1] ne suffit plus, d’autres formes d’accueil peuvent mieux répondre aux besoins liés aux chutes et troubles nocturnes.
Les unités protégées ou UHR[6] : pour les troubles cognitifs associés
Lorsque les troubles cognitifs sont importants et s’accompagnent de chutes fréquentes ou de comportements nocturnes à risque, l’admission en unité de vie[7] protégée (UVP) ou en unité d’hébergement renforcé (UHR[6]) peut être plus adaptée.
Ces structures, intégrées à certains EHPAD[1], offrent un encadrement renforcé, avec un personnel formé aux troubles neurocognitifs. Leur petite capacité d’accueil permet une surveillance plus étroite et un accompagnement individualisé.
L’environnement y est aménagé pour limiter les dangers (mobilier sécurisé, déambulation libre, repères visuels). Les soins sont adaptés au profil des résidents, avec une prise en charge centrée sur la sécurité, le bien-être et la préservation des capacités restantes.
Garde de nuit à domicile ou solutions temporaires
Si l’EHPAD[1] n’est pas en mesure d’accueillir une personne âgée qui chute la nuit, d’autres solutions peuvent être envisagées. La garde de nuit à domicile permet un accompagnement personnalisé, souvent rassurant pour les proches comme pour la personne concernée. Un professionnel veille sur elle durant la nuit, l’aide à se lever en sécurité et peut réagir immédiatement en cas de chute.
Certaines structures peuvent proposer un hébergement temporaire, après une hospitalisation ou en période de fragilité. Ces alternatives offrent un soutien transitoire, le temps de stabiliser la situation ou de trouver une structure plus adaptée.
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Comment bien préparer l’entrée en EHPAD[1] d’une personne à risque de chute ?
Préparer l’entrée en EHPAD[1] d’une personne à risque de chute demande de l’anticipation, une bonne coordination médicale et l’implication des proches dès le départ.
Anticiper l’admission avec une évaluation médico-sociale
L’admission en EHPAD[1] d’une personne sujette aux chutes nécessite une évaluation médico-sociale rigoureuse. Elle repose sur un dossier médical complet, intégrant les antécédents de chutes, les diagnostics en cours, les traitements prescrits et le niveau de dépendance[3]. Cette étape permet d’orienter la personne vers un établissement adapté à ses besoins spécifiques.
Une coordination avec le médecin traitant ou le gériatre est essentielle pour transmettre toutes les informations utiles à l’équipe soignante de l’EHPAD[1]. Cela facilite l’élaboration d’un projet d’accueil individualisé, intégrant les risques de chute et les mesures à mettre en place dès l’entrée dans la structure.
Impliquer les proches dans le suivi et l’alerte
En signalant clairement les habitudes de vie nocturnes du futur résident — fréquence des levers, besoin d’aller aux toilettes, tendance à l’agitation —, la famille aide le personnel à anticiper les situations à risque. Ces informations permettent d’ajuster les rondes, d’installer des dispositifs d’alerte ou d’adapter l’aménagement de la chambre.
En restant en lien avec l’équipe soignante, les proches peuvent aussi alerter en cas d’évolution du comportement. Leur rôle de relais facilite un accompagnement plus personnalisé et rassurant pour la personne âgée.
L’accueil en EHPAD[1] d’une personne qui chute la nuit est possible, à condition d’adapter la prise en charge et de bien anticiper les problèmes posés. Connaître les limites des structures permet d’éviter les mauvaises surprises. D’autres solutions existent, si une maison de retraite ne suffit pas.
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