Votre parent âgé a perdu en autonomie et vous envisagez une entrée en EHPAD. Cependant, dès que vous commencez à vous renseigner, une réalité s’impose : combien cela va-t-il réellement coûter ? En effet, entre les tarifs affichés par les maisons de retraite, les aides possibles et les différences selon le type d’établissement, le montant que vous paierez réellement peut varier du simple au triple. Cet article vous aide à comprendre le vrai tarif d’un EHPAD après déduction des aides sociales et à découvrir comment réduire votre reste à charge.
Quelles sont les composantes du tarif en EHPAD ?
Avant de parler de coût net, il faut distinguer les trois volets principaux du tarif EHPAD : hébergement, dépendance et soins. Chacun obéit à des règles précises, souvent fixées par le département ou l’Agence régionale de santé.
Le tarif hébergement en EHPAD
C’est la part la plus stable et la plus visible du coût de l’EHPAD : elle couvre le logement, les repas, le ménage, la blanchisserie et les services collectifs. Elle correspond à 60-70 % de la facture globale.
Le tarif hébergement en EHPAD varie selon les caractéristiques de la chambre (individuelle, double, avec balcon, superficie, etc.) et le statut de l’établissement, à savoir s’il est ou non habilité à recevoir l’aide sociale.
Selon les données de la CNSA, le tarif moyen journalier en chambre seule et en hébergement permanent, en 2025 est de :
- 59,57 €, fixés par le conseil départemental pour les places habilitées à l’aide sociale ;
- 88,42 €, fixés par le gestionnaire de l’établissement pour les places non habilitées.

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Le tarif dépendance lié au niveau de GIR[2] du résident
Le tarif dépendance correspond au coût de l’accompagnement quotidien lié à la perte d’autonomie. Il comprend l’aide à la toilette, aux repas et à la mobilité.
Cette part du tarif EHPAD varie selon le niveau de dépendance de la personne âgée, évalué grâce à la grille nationale AGGIR[3] :
- GIR[2] 1-2 : forte dépendance : 20,86 € par jour ;
- GIR[2] 3-4 : dépendance moyenne : 13,23 € par jour ;
- GIR[2] 5-6 : autonomie partielle : 5,61 € par jour.
Une partie de cette dépense est prise en charge par l’APA, directement versée à l’établissement, tandis que le résident ne règle que le «ticket modérateur » correspondant au tarif du GIR[2] 5-6.
Le tarif soins
Le tarif soins couvre l’ensemble des actes médicaux et paramédicaux nécessaires au suivi de santé des résidents : suivi infirmier, distribution des médicaments, kinésithérapie[4], consultations de médecins coordonnateurs, ainsi que les dispositifs médicaux de base.
Cette composante est entièrement financée par l’Assurance maladie via une dotation versée directement à l’établissement. Elle n’apparaît donc pas sur la facture du résident, sauf pour certains soins spécifiques tels que les consultations de spécialistes libéraux, le transport médical ou encore les lunettes, qui restent à la charge du senior ou de sa mutuelle.
Quel est le tarif moyen d’un EHPAD en France en 2025 ?
Le tarif, souvent perçu comme élevé en maison de retraite médicalisée, dépend de nombreux critères. Voici ce qu’il faut savoir sur les prix moyens pratiqués en 2025 et les principaux facteurs qui les font varier.
Des tarifs moyens très contrastés selon le type d’établissement
En 2025, le coût moyen d’un EHPAD s’élève en moyenne à :
- 69,08 € pour une chambre seule en hébergement permanent ;
- 62,70 € pour une chambre double en hébergement permanent.
À cela, s’ajoutent le tarif dépendance et d’éventuels suppléments pour options de confort.
Sur un mois complet, le coût total moyen d’un séjour permanent en EHPAD en chambre seule est de 2 241,46 €. Ce coût comprend l’accueil dans une chambre simple et le ticket modérateur du GIR[2] 5-6.
Quels sont les facteurs qui font varier le prix en EHPAD ?
Outre le fait que l’établissement soit habilité ou non à recevoir l’aide sociale, d’autres éléments viennent expliquer les écarts parfois importants entre établissements.
Le statut juridique de l’établissement
Les EHPAD publics et associatifs pratiquent des tarifs encadrés, tandis que les établissements privés commerciaux fixent librement leurs prix. Le coût moyen d’un EHPAD privé commercial est de 2 889 € mensuels alors que celui d’un EHPAD public est de 1 910,79 €.
Les coûts peuvent varier de 1 500 € à plus de 3 500 €.
La localisation géographique
Les prix varient fortement d’une région à l’autre, voire d’un département à l’autre. Le tarif mensuel pour une chambre dans un EHPAD non habilité à l’ASH à Paris peut notamment dépasser les 4 500 € alors que la même chambre en Aveyron coûtera moins de 2 000 €.
Les prix sont, de manière générale, plus élevés en Île-de-France et dans les grandes métropoles qu’en zones rurales ou dans l’Ouest de la France.
Le niveau de confort et les services proposés
Les établissements offrant des prestations haut de gamme proposent des tarifs largement au-dessus de la moyenne. L’EHPAD « Les terrasses de Mozart », dans le 16e arrondissement de Paris, par exemple, affiche un tarif de 7 138 € par mois.
Quelles aides sociales peuvent permettre de réduire le coût de l’EHPAD ?
Heureusement, plusieurs aides publiques cumulables existent pour réduire considérablement le coût de l’hébergement en EHPAD. Versées par le département, la CAF ou l’État, elles visent à soutenir les familles qui se demandent comment elles vont pouvoir payer la maison de retraite.
L’APA en établissement
Versée par le département, l’APA en EHPAD finance la partie « dépendance ». Son montant dépend du GIR[2] et des ressources du résident.
Elle est déduite directement du tarif dépendance, le résident ne payant que le ticket modérateur, correspondant à un GIR[2] 5-6.
Le plafond mensuel de l’APA en 2025 est de :
- GIR[2] 1 : 2 045,56 euros ;
- GIR[2] 2 : 1 654,18 euros ;
- GIR[2] 3 : 1 195,67 euros ;
- GIR[2] 4 : 797,96 euros.

L’ASH
L’Aide sociale à l’hébergement est destinée aux personnes âgées à faibles ressources hébergées dans un EHPAD habilité. Elle peut couvrir tout ou partie des frais d’hébergement, selon les revenus, les pensions perçues et la participation éventuelle des obligés alimentaires.
Cette aide est versée directement à l’établissement et réduit considérablement le reste à charge. Le montant moyen de l'ASH s'élève à 1 600 € par mois par bénéficiaire.
LIRE AUSSI : Aide Sociale à l’Hébergement ou ASH : comment en bénéficier pour entrer en EHPAD ?
Les aides au logement
Les personnes âgées vivant en EHPAD peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une aide au logement[5] afin de réduire le coût de l’hébergement. Deux dispositifs existent : l’APL (Aide personnalisée au logement) et l’ALS (Allocation de logement sociale).
L’APL s’applique uniquement si l’établissement est conventionné avec l’État. Elle est versée directement à l’EHPAD, ce qui vient diminuer le montant facturé au résident. Si la résidence n’est pas conventionnée, la personne âgée peut alors solliciter l’ALS, versée selon les mêmes principes, mais sous d’autres critères.
Le montant dépend des ressources du résident, du prix de la chambre, de la situation familiale et de la localisation géographique. En pratique, cette aide varie généralement entre 50 et 300 € par mois
La réduction d’impôt[6] pour hébergement en EHPAD
Les résidents non imposables à l’ASH peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt[6] de 25 % sur les dépenses d’hébergement et de dépendance, dans la limite de 10 000 € par an, soit un avantage fiscal maximum de 2 500 €.
Quel est le reste à charge après déduction des aides en EHPAD ?
Après avoir additionné les différents postes de dépense et pris en compte les aides disponibles, reste une question essentielle : combien la famille devra-t-elle réellement payer chaque mois ? C’est ce qu’on appelle le reste à charge, c’est-à-dire la somme effectivement due par le résident ou ses proches, une fois toutes les aides déduites.
Méthode de calcul du reste à payer par le senior en maison de retraite médicalisée
Le reste à charge se calcule de la manière suivante :
(Tarif hébergement + Tarif dépendance) - les aides sociales
Ce calcul donne donc le montant net réellement supporté par la personne âgée et/ou sa famille.
Il faut noter que certaines dépenses annexes telles que la coiffure, les produits d’hygiène ou encore certaines activités ou médicaments non remboursés, peuvent s’ajouter au reste à charge mensuel.
Exemple de calcul de reste à charge en maison de retraite après déduction des aides sociales
Ces deux cas illustrent comment les aides influencent le coût final.
Cas n°1 - Mme Dupont
- Profil : GIR[2] 2, 1 800 € de retraite mensuelle, entrée dans un EHPAD habilité à l’aide sociale ;
- Tarif brut : 2 500 €/mois ;
- APA : 400 € ;
- APL : 150 €.
Reste à charge final : 1 950 €
Mme Dupont paie la majeure partie de son séjour avec sa retraite, complétée si besoin par une aide ponctuelle de sa famille.
Cas n°2 - M. Martin
- Profil : GIR[2] 4, 1 200 € de retraite mensuelle, hébergé dans un EHPAD totalement habilité à l’ASH ;
- Tarif brut : 2 200 €/mois ;
- APA : 300 € ;
- ASH : 700 €.
Reste à charge final : 1 200 €.
Grâce à l’ASH, M. Martin n’a pas à solliciter financièrement ses enfants. L’aide départementale complète son revenu pour assurer le paiement direct à l’établissement.
Comment optimiser le coût et choisir un établissement plus adapté financièrement ?
Même après déduction des aides, le coût d’un EHPAD peut rester conséquent. Pourtant, plusieurs leviers permettent d’en réduire le montant ou de mieux l’adapter aux ressources du résident. C’est d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’un couple : savoir comment organiser la recherche d’une maison de retraite médicalisée aide à anticiper les coûts, choisir le bon établissement et préserver la qualité de vie à deux.
Vérifier l’habilitation de l’EHPAD à l’ASH et la convention avec le département
Un EHPAD habilité à l’ASH applique un tarif plafonné fixé par le conseil départemental et ouvre droit à une prise en charge partielle ou totale des frais pour les résidents à faibles revenus.
Il est donc crucial de demander le taux d’habilitation de l’établissement : certains sont habilités pour toutes leurs places, d’autres seulement pour une partie. En cas de doute, le service social du département peut confirmer si l’établissement est conventionné et préciser les démarches à effectuer pour bénéficier de l’ASH.
Comparer les établissements en termes de tarif brut et de reste à charge
Les tarifs affichés sur les sites ou brochures d’EHPAD ne reflètent que le coût brut, sans tenir compte des aides. Avant toute décision, il est recommandé de demander une simulation personnalisée incluant les différentes aides.
Des plateformes spécialisées comme Annuaire Retraite proposent gratuitement ce type d’estimations. Comparer plusieurs établissements permet d’évaluer le coût net réel, souvent très différent du tarif annoncé, et d’éviter les mauvaises surprises financières.
Anticiper et prévenir la dépendance de votre proche
Le niveau de dépendance a un impact direct sur le coût en EHPAD : plus la personne perd en autonomie, plus le tarif dépendance augmente.
Anticiper cette évolution permet donc de mieux maîtriser les dépenses à long terme. Préserver un GIR[2] 5 ou 6 le plus longtemps possible, grâce à une bonne hygiène de vie, à la stimulation physique et cognitive, et à un suivi médical régulier, aide à limiter la hausse de cette part du tarif.
Certains établissements proposent aussi des programmes internes de prévention de la perte d’autonomie (ateliers mémoire, gymnastique douce, nutrition adaptée) qui contribuent à ralentir la progression de la dépendance tout en allégeant le coût futur.
Envisager une alternative à l’EHPAD pour le senior
Lorsque le coût d’un EHPAD reste trop élevé malgré les aides, d’autres solutions peuvent être envisagées.
Les résidences services seniors, si le niveau de dépendance n’est pas trop élevé, offrent un cadre sécurisé et des services à la carte, souvent moins onéreux.
L’accueil familial, encadré par le département, permet à une personne âgée d’être hébergée chez un particulier agréé contre rémunération, dans un environnement plus familial.
Enfin, le maintien à domicile[7] avec services d’aide et de soins reste une option économique si l’autonomie le permet, surtout lorsqu’il est complété par l’APA à domicile.
Checklist rapide et erreurs à éviter pour optimiser le coût de l’EHPAD
| Étapes à suivre avant l’entrée en EHPAD | Erreurs à éviter |
| Visiter plusieurs établissements pour comparer les conditions d’accueil, les tarifs et les prestations | Choisir trop vite sur la base d’un seul établissement sans comparaison réelle |
| Demander une simulation du reste à charge réel intégrant les aides (APA, ASH, APL/ALS) | Se fier uniquement au tarif brut affiché, souvent trompeur sans les déductions |
| Monter le dossier d’aides auprès du département ou de la CAF avant l’admission | Attendre l’entrée en EHPAD pour commencer les démarches administratives |
| Vérifier l’habilitation ASH et la convention APL/ALS de l’établissement | Oublier de demander si l’établissement est habilité à l’aide sociale |
| Anticiper les dépenses annexes (coiffure, linge, soins non remboursés, activités) | Sous-estimer les frais complémentaires, parfois importants |
| Conserver les justificatifs pour bénéficier de la réduction d’impôt[6] sur les frais d’hébergement | Négliger les déductions fiscales possibles pouvant alléger la facture annuelle |
En conclusion, évaluer précisément le reste à charge avant l’entrée en EHPAD permet d’éviter de mettre en difficulté la personne âgée ou sa famille. Les écarts entre le tarif brut et le coût net après aides peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par mois. En prenant le temps de comparer, simuler et anticiper, il devient possible de faire un choix adapté à vos moyens et à vos attentes.
FAQ
Comment l’APA diminue-t-elle réellement la part dépendance dans le tarif d’un EHPAD ?
L’APA en établissement est directement versée à l’EHPAD pour couvrir une partie du tarif dépendance, en fonction du niveau de GIR[2]. Le résident ne paie alors que le ticket modérateur, correspondant au tarif du GIR[2] 5-6, soit la part la plus faible.
Puis-je demander l’ASH si mes ressources sont faibles, mais l’établissement non habilité ?
Non, l’ASH n’est accordée que pour un établissement habilité à l’aide sociale. Toutefois, après cinq ans de présence continue, une demande d’extension d’habilitation peut être examinée par le département, sous certaines conditions.
Quels frais restent à charge même après déduction de toutes les aides ?
Les aides couvrent l’essentiel des frais fixes, mais certains coûts personnels restent à payer : soins non remboursés, coiffure, pédicure, linge, téléphonie, activités, médicaments spécifiques ou petits achats du quotidien.
Le tarif d’un EHPAD peut-il augmenter après mon entrée et que puis-je faire ?
Oui, les tarifs peuvent être révisés chaque année par le département ou le gestionnaire, selon l’évolution des coûts. Vous pouvez demander à être informé par écrit des hausses prévues et consulter le contrat de séjour[8], qui encadre ces révisions.
Comment comparer deux EHPAD pour choisir celui avec le meilleur rapport reste à charge et qualité de vie ?
Comparez non seulement le tarif brut, mais aussi le reste à charge après aides, le taux d’habilitation ASH, la qualité des soins, les services proposés et les avis des familles. Le comparateur d’Annuaire Retraite vous permet de faire des estimations gratuites.






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