Soins palliatifs : quelle prise en charge réelle pour les patients et leurs familles en 2025 ?

Soins palliatifs quelle prise en charge réelle pour les patients et leurs familles en 2025 
Maisons de retraite

Lorsque la maladie progresse et qu’aucun traitement curatif n’est possible, beaucoup se demandent comment accompagner dignement un proche. Les soins palliatifs[1] représentent alors une étape essentielle, mais encore mal connue ou difficile d’accès. Où trouver un soutien adapté ? Comment répondre aux besoins des familles et des patients dans un moment aussi délicat ? On vous propose un tour d’horizon actualisé de la prise en charge, pour mieux comprendre les évolutions récentes et concrètes.

Les évolutions récentes des soins palliatifs[1] en France

En 2025, les soins palliatifs[1] en France évoluent vers une approche plus accessible, coordonnée et centrée sur les besoins humains.

Le plan national 2024-2027 : objectifs et mesures clés

Le nouveau plan national a introduit une rupture importante : sortir d’une logique centrée uniquement sur la « fin de vie[4] » pour proposer des « soins d’accompagnement » dès les premiers besoins.

La stratégie repose sur 30 mesures, allant du traitement de la douleur au soutien psychologique, en passant par la coordination des acteurs.

En mai 2025, une proposition de loi sur les « soins palliatifs[1] et d’accompagnement » a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi sur la fin de vie[4], évoquant l’encadrement d’une aide active à mourir et la création de maisons d’accompagnement, poursuit également son parcours parlementaire.

LIRE AUSSI : Soins palliatifs : combien de temps peut durer l’accompagnement de la personne âgée ?[1] 

Un budget renforcé pour élargir l’offre de soins palliatifs[1]

Pour donner corps à ces ambitions, l’État a lancé une stratégie décennale dotée de 1,1 milliard d’euros de mesures nouvelles. Les dépenses doivent passer de 1,6 milliard en 2023 à 2,7 milliards en 2034.

En 2025, des financements hospitaliers ciblés et l’augmentation progressive des capacités consolident cette dynamique.

Un meilleur accès en EHPAD[2] et au domicile

En EHPAD[2], l’État vise des conventions systématiques avec des équipes spécialisées (Équipe Mobile de Soins Palliatifs[1] ou Unités de Soins Palliatifs[1]) d’ici 2030, adossées à 6 000 recrutements annoncés pour soutenir la montée en compétences.

À domicile, la réforme regroupe SAAD (Service d’Aide et d’Accompagnement à domicile), SSIAD[5] (Service de Soins Infirmiers à Domicile) et SPASAD (Service Polyvalent d’Aide et de Soins à Domicile) en « services autonomie à domicile » avant le 31 décembre 2025, pour un accès simplifié, une coordination renforcée et des réponses plus rapides aux besoins complexes partout en France.

seniors en fin de vie à domicile

Les innovations qui transforment les soins palliatifs[1]

Technologies, nouveaux protocoles médicaux et accompagnement renforcé transforment aujourd’hui l’expérience des soins palliatifs[1], au service des patients et familles.

Un accompagnement psychologique plus structuré

Dès 2025, les services infirmiers à domicile seront dotés de 100 équivalents temps plein de psychologues pour renforcer le support psychique.

Le projet gouvernemental prévoit de porter à 400 le nombre de plateformes d’accompagnement et de répit d’ici 2026, chacune bénéficiant d’au moins un psychologue dédié pour aider les aidants et les familles.

Le rôle du numérique : téléconsultation et coordination à distance

La télésanté gagne du terrain dans les soins palliatifs[1], avec des téléconsultations et de la télé‑expertise de plus en plus utilisées, notamment pour les patients éloignés ou en zone rurale.

Ces modalités ne semblent pas baisser la perception de qualité des soins, tout en améliorant l’accès. Le médecin traitant coordonne souvent à distance avec les équipes mobiles de soins palliatifs[1].

Nouvelles pratiques médicales : sédation et protocoles de confort

La sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCJD) est strictement encadrée par la loi Claeys‑Léonetti de 2016, avec des recommandations de la HAS et de la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs[1] (SFAP).

Elle exige une prise de décision collégiale, une information claire du patient ou de ses proches, la traçabilité dans le dossier de soins, et la poursuite des soins de confort (hygiène, soins de bouche, etc.).

LIRE AUSSI : Quels sont les signes de fin de vie des personnes âgées ?[4] 

Où et comment sont dispensés les soins palliatifs[1] en 2025 ?

Entre domicile, établissements médico-sociaux et hôpitaux, l’organisation des soins palliatifs[1] s’adapte aux besoins et situations individuelles.

L’accompagnement à domicile : SSIAD[5] et hospitalisation à domicile (HAD)

Fin 2023, l’HAD représentait 7,7 % des capacités d’hospitalisation complète de court et moyen séjour[6] en France. Le nombre de places en HAD augmente régulièrement, tout comme les séjours réalisés.

Les services à domicile (SSIAD[5] ou SAAD) assurent :

  • les soins infirmiers ;
  • la coordination avec le médecin traitant ;
  • l’astreinte d’équipes spécialisées ;
  • un accompagnement psychologique.

Des dispositifs comme les équipes d’intervention rapide en soins palliatifs[1] (ERI‑SP) se mettent en place pour gérer les situations aiguës chez les patients à domicile.

seniors avec une aide à domicile

La prise en charge en EHPAD[2] : un rôle de plus en plus central

Les EHPAD[2] disposent désormais de kits d’anticipation de soins palliatifs[1] (dotation médicamenteuse minimale, protocoles urgents, traçabilité, etc.) pour permettre une intervention rapide dès que la nécessité s’en fait ressentir. 

Ce renforcement pratique permet de mieux gérer les épisodes palliatifs au sein des établissements médico‑sociaux, sans systématiquement recourir à l’hôpital.

LIRE AUSSI : Comment les EHPAD accompagnent les patients atteints de cancer en soins palliatifs ?[2][1] 

Les unités spécialisées à l’hôpital : pour les cas les plus complexes

En 2023, la France compte 168 unités de soins palliatifs[1] (USP) (≈ 1 960 lits) et Lits Identifiés de Soins Palliatifs[1] (LISP) dans d’autres services hospitaliers, qui s’élèvent à environ 5 551 lits.

Par ailleurs, 424 équipes mobiles de soins palliatifs[1] (EMSP) intervenaient, hors ou dans les hôpitaux, pour soutenir les patients et les équipes soignantes dans les situations complexes, y compris au domicile.

Les lits et unités spécialisés permettent de prendre en charge les situations de fin de vie[4] plus lourdes ou symptomatiques, avec expertise médicale, soignants et soutien psycho‑social.

Quelle place pour les familles dans les soins palliatifs[1] ?

Le soutien des familles, leur implication et leur accompagnement demeurent essentiels pour garantir une prise en charge palliative respectueuse et humaine.

Le soutien psychologique et administratif pour les proches

Les aidants bénéficient de l’Allocation journalière du proche aidant (AJPA), permettant de réduire ou suspendre leur activité professionnelle pour accompagner un proche malade ou en perte d’autonomie — jusqu’à 66 jours par proche, montant environ 65,80 €/jour en 2025.

Les plateformes de répit se renforcent, et des dispositifs de soutien psychologique sont accessibles pour alléger la charge mentale et émotionnelle des familles. 

L’importance de la communication et de l’écoute en fin de vie[4]

Une communication sincère, claire, bienveillante aide à instaurer un climat de confiance entre soignants, patients et proches.

Les équipes engagent le dialogue sur les volontés du patient, les craintes, les choix de fin de vie[4], et à offrir une écoute active qui reconnaît les émotions des familles. Cela contribue à mieux préparer l’épreuve et à respecter la dignité du mourant.

En 2025, les soins palliatifs[1] s’ancrent dans une approche plus humaine et intégrée. Reste à poursuivre ces efforts collectifs pour que chaque patient, chaque famille, puisse vivre cette étape avec dignité.

FAQ

Les soins palliatifs[1] signifient-ils forcément la fin de vie[4] imminente ?

Les soins palliatifs[1] visent à soulager la souffrance dès qu’une maladie grave évolutive est diagnostiquée, même quand des traitements curatifs se poursuivent. Ils ne cherchent ni à hâter ni à retarder la mort.

Quels établissements proposent des soins palliatifs[1] pour les personnes âgées ?

Ils sont dispensés à domicile, en EHPAD[2], dans des unités spécialisées à l’hôpital et via des équipes mobiles de soins palliatifs[1] pour les situations complexes.

Quelles aides financières ou congés existent pour les aidants ?

L’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) permet de compenser une réduction ou suspension d’activité. Depuis 2025, elle peut être renouvelée pour aider plusieurs proches.

Quels protocoles de confort sont utilisés pour soulager la douleur et l’anxiété ?

Les protocoles de confort associent des antalgiques adaptés, une sédation symptomatique ou profonde si nécessaire, un accompagnement psychologique et thérapeutique pour l’anxiété, ainsi qu’un positionnement en trois quarts facilitant la respiration.

Comment garantir le respect des volontés du patient en fin de vie[4] ?

Le respect des volontés du patient est assuré grâce aux directives anticipées, à la désignation d’une personne de confiance, à une décision collégiale avec l’équipe soignante et à une communication claire avec les proches.

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