Votre proche entre en maison de retraite et vous vous demandez s’il mangera bien ? Beaucoup de familles s’inquiètent de la qualité des repas et de l’équilibre nutritionnel en EHPAD[1]. Comment être sûr que les besoins spécifiques liés à l’âge sont respectés ? Le plan alimentaire en maison de retraite est là pour ça. On vous explique quelles sont les grandes orientations de ce dispositif et comment il contribue au bien-être des résidents.
Les objectifs du plan alimentaire en maison de retraite
Le plan alimentaire en maison de retraite est un outil stratégique visant à assurer une alimentation adaptée aux besoins spécifiques des résidents.
1. Adapter les repas à l’état de santé et aux pathologies des résidents
Chaque personne a des besoins spécifiques en fonction d’éventuelles pathologies chroniques : diabète, insuffisance rénale ou maladies cardiovasculaires exigent des régimes personnalisés.
Les textures alimentaires, en EHPAD[1], sont aussi ajustées (hachée, mixée, lisse) pour prévenir les fausses routes et faciliter la déglutition.
2. Mettre en place une stratégie de prévention de la dénutrition[3]
La dénutrition[3] est fréquente chez les personnes âgées, même en maison de retraite. Le plan alimentaire vise donc à la prévenir en ajustant les apports selon les besoins individuels.
Enrichir les plats, proposer des collations et tenir compte des préférences gustatives permet de stimuler l’appétit.
Cette approche s’inscrit dans les recommandations nutritionnelles en vigueur, pour une alimentation des personnes âgées équilibrée, suffisante et plaisante, tout en évitant les carences et la perte de poids.

Une élaboration du plan alimentaire pensée en équipe
Cuisiniers, soignants, diététiciens collaborent pour proposer des repas adaptés, équilibrés et respectueux des besoins de chacun.
3. Associer un professionnel de la nutrition à la conception des menus
Il est nécessaire d’adapter les différents types de régimes alimentaires en EHPAD[1] aux besoins de chaque résident.
Le diététicien ou nutritionniste veille à l’équilibre des apports, prend en compte les pathologies (diabète, hypertension, dénutrition[3]…) et ajuste les menus en conséquence.
4. Intégrer les cuisiniers et soignants dans une approche coordonnée
Le cuisinier adapte les textures, les goûts et la présentation des plats. Les soignants, lors du passage du chariot de distribution des repas en EHPAD[1], recueillent les préférences et les refus alimentaires des résidents.
Ils assurent aussi la sécurité des repas et accompagnent les personnes fragiles durant leur prise alimentaire. Ils stimulent l’hydratation et limitent les risques de déshydratation ou de fausses routes.
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Une planification des menus en maison de retraite pensée pour les besoins des personnes âgées
En maison de retraite, les menus sont conçus pour répondre aux besoins nutritionnels des résidents tout en respectant leurs préférences, la saisonnalité et la culture alimentaire. Cela permet de garantir des repas variés, équilibrés et agréables.
5. Proposer des menus variés et adaptés aux préférences
Proposer des menus variés contribue à stimuler l’appétit et à éviter la lassitude. Le plan alimentaire doit respecter les goûts de chacun, la saisonnalité et les habitudes culturelles.
Un exemple de menu pour personne âgée pourrait être : soupe de légumes, poisson avec purée maison, yaourt et fruit de saison.
Menus à thème, repas festifs ou plats régionaux apportent de la convivialité, contribuent au moral et rendent les repas plus attendus et appréciés.

6. Valider les menus dans le respect des besoins nutritionnels
Avant d’être servis, les menus sont validés par un diététicien pour garantir leur équilibre nutritionnel. Il vérifie la densité énergétique des plats, ainsi que les apports en protéines, calcium, fibres et autres nutriments essentiels.
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Les normes et obligations encadrant le plan alimentaire en maison de retraite
En EHPAD[1], un cadre réglementaire rigoureux garantit l’hygiène et la sécurité alimentaire à chaque étape des repas, protégeant ainsi la santé fragile des personnes âgées accueillies.
7. Respecter les apports recommandés selon les référentiels officiels
Les besoins nutritionnels des personnes âgées sont spécifiques, car le vieillissement s’accompagne souvent d’une perte d’appétit et d’une diminution de l’absorption des nutriments. Il est donc indispensable d’adapter les quantités pour éviter carences ou excès.
Les menus doivent s’aligner sur les recommandations du GEM-RCN, de la HAS et du PNNS pour garantir une alimentation équilibrée et sûre.
8. Garantir la sécurité alimentaire tout au long du circuit de repas
L’hygiène doit être irréprochable, du stockage à la distribution des repas en EHPAD[1]. Des contrôles stricts sont menés selon la méthode HACCP :
- vérification des températures (cuisson, maintien au chaud, service) ;
- respect de la chaîne du froid ;
- nettoyage et désinfection des surfaces ;
- lavage des mains ;
- traçabilité des aliments ;
- respect des dates de péremption.
Ces règles assurent des repas sûrs pour des personnes souvent fragiles.
Le suivi du plan alimentaire tout au long du séjour en maison de retraite
Le plan alimentaire en maison de retraite évolue selon l’état de santé de chaque résident, grâce à un suivi régulier permettant d’adapter les repas aux besoins nutritionnels et aux capacités individuelles.
9. Suivre régulièrement l’état nutritionnel des personnes âgées
Le suivi régulier de l’état nutritionnel des personnes âgées en maison de retraite est essentiel. Une fiche de surveillance alimentaire permet de suivre l’appétit, la quantité consommée, ainsi que les refus alimentaires.
Ce suivi alimentaire implique également la mesure du poids et les bilans biologiques. Ces contrôles facilitent la détection précoce des signes de dénutrition[3] (perte de poids brutale, fatigue importante, diminution de l’appétit, fonte musculaire), afin d’intervenir efficacement.
LIRE AUSSI : 12 signes d’alerte de dénutrition chez un senior[3]
10. Réajuster le plan alimentaire selon l’évolution de la santé
L’apparition d’une nouvelle pathologie, un changement de traitement ou la perte de dents peuvent modifier les capacités alimentaires. Il est alors nécessaire de réajuster les types de repas, les textures alimentaires et les apports nutritionnels.
La réactivité de l’équipe soignante et diététique est essentielle pour anticiper ces besoins, prévenir les risques de dénutrition[3] et maintenir une alimentation à la fois adaptée, sûre et agréable pour la personne âgée.
Le plan alimentaire en EHPAD[1] : un levier pour le bien-être et la qualité de vie des seniors
Le plan alimentaire contribue au bien-être en maison de retraite en préservant le plaisir de manger, en favorisant le lien social et en structurant la journée autour de repas conviviaux et adaptés.
11. Maintenir le plaisir de manger malgré les troubles liés à l’âge
Pour préserver le plaisir de manger, les repas doivent rester un moment agréable. Cela passe par une présentation soignée des plats et le respect des goûts de chacun.
Un environnement calme et chaleureux aide à se sentir bien à table. L’accompagnement doit rester bienveillant : aider si besoin, sans infantiliser, et toujours encourager les résidents à manger seuls s’ils en ont encore la capacité. Ce soin quotidien contribue directement à leur bien-être et à leur qualité de vie.
12. Encourager l’autonomie et le lien social lors des repas
Encourager les repas en salle commune permet aux résidents d’échanger, de rompre l’isolement et de partager un moment convivial. Lorsqu’ils le peuvent, les personnes autonomes sont invitées à choisir leur menu, ce qui renforce leur implication.
Le repas devient alors un repère structurant dans la journée, une source de plaisir, d’interaction et de bien-être, contribuant pleinement à la qualité de vie en EHPAD[1].
Adapter l’alimentation en maison de retraite, c’est veiller au bien-être, à la santé et aux envies des résidents. Ces 12 orientations offrent un cadre clair pour y parvenir, tout en laissant une place à l’écoute et à l’humain. Car bien manger, c’est aussi garder le goût de vivre.
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