EHPAD public ou privé : quelles différences au moment de l’entrée ?

EHPAD public ou privé quelles différences au moment de l’entrée
Maisons de retraite

L’entrée en EHPAD[1] est décidée. Votre proche ne peut plus rester seul à domicile et vous voulez ce qu’il y a de mieux pour lui. Mais une question se pose : faut-il opter pour un EHPAD public ou un EHPAD privé[1] ? Quelles sont les vraies différences au moment de l’entrée ? Ce guide vous propose un comparatif clair et structuré, centré sur tout ce qui change concrètement au moment d’entrer en établissement, pour vous aider à faire le bon choix, selon vos priorités et les besoins réels de votre proche.

Aspects financiers : quels écarts entre EHPAD[1] privé et EHPAD[1] public ?  

Au moment d’entrer en maison de retraite, la question du coût est souvent déterminante. Si le niveau de confort peut varier, les différences de tarifs et de possibilités d’aides sont également très importantes.

Le tarif de l’hébergement

Les EHPAD[1] publics sont moins chers, car ils bénéficient de subventions de l’État, des départements ou des collectivités locales. Les EHPAD[1] privés, en revanche, sont financés principalement par les résidents eux-mêmes, leurs familles et les organismes de protection sociale comme les mutuelles.

Selon les chiffres clés de l’aide à l’autonomie 2025 de la CNSA, le prix journalier moyen d’une chambre seule habilitée à l’ASH est de 63,50 €, contre 95,60 € dans les établissements non habilités, majoritairement privés.

Ces tarifs incluent l’hébergement, les repas et les prestations de base, mais pas les services optionnels ni le tarif dépendance[3], qui s'ajoutent selon le GIR[4] du résident.

seniors comparant les tarifs des EHPAD privés et publics

Les aides financières possibles

Les aides à l’entrée en EHPAD[1] ne dépendent pas uniquement de son statut public ou privé, mais aussi du profil du résident et du type d’habilitation de l’EHPAD[1] :

  • l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) est accessible partout, et aide à financer le tarif dépendance[3] en fonction du GIR[4] d’appartenance du senior ; 
  • l’ASH (Aide sociale à l’hébergement), en revanche, n’est accordée que si l’établissement est habilité à recevoir l’aide sociale. C’est le cas de la grande majorité des EHPAD[1] publics pour plus de 50 % de leur capacité. Certains EHPAD[1] privés disposent également de places habilitées.

Attention : il est important de savoir que l’ASH est une aide récupérable sur la succession. Le département peut demander son remboursement aux héritiers de la personne décédée qui a bénéficié de l’ASH.

Le dépôt de garantie

Le dépôt de garantie est généralement systématique dans le privé, souvent équivalent à un mois de frais. Dans les EHPAD[1] publics, il peut être demandé, mais ce n’est pas une obligation. Certains établissements publics ne l’exigent pas du tout, ou acceptent un montant plus faible. Cela peut faire une vraie différence en cas d’entrée rapide ou de budget contraint.

Comparatif des aspects financiers à l’entrée

CritèreEHPAD[1] publicEHPAD[1] privé
Tarif hébergement moyen2 090 €2 527 €
APAOui en fonction du GIR[4]
APLOui si conventionné
ASHOui si habilité à l’aide sociale
Dépôt de garantieRarementSystématiquement

Une accessibilité différente entre les établissements publics et privés 

Une fois le choix d’une entrée en EHPAD[1] acté, les familles se retrouvent rapidement confrontées à une réalité très concrète : les délais d’admission et les critères de sélection diffèrent selon que l’on s’oriente vers un établissement public ou privé. 

Les délais d’admission

Les EHPAD publics[1] sont souvent très sollicités, notamment en raison de leurs tarifs plus abordables. L’attente est de minimum 3 mois avant d’espérer pouvoir avoir une place, ce qui peut être un réel problème lorsque la personne âgée doit être placée rapidement, après une chute ou une dégradation de son état de santé, par exemple. 

Les EHPAD[1] privés, en particulier commerciaux, disposent plus fréquemment de places rapidement disponibles, notamment pour les demandes urgentes.

La sélection des dossiers

L’admission dans un EHPAD[1] ne repose pas sur les mêmes critères selon le type d’établissement :

  • en maison de retraite publique, la sélection suit des règles plus encadrées. Sont prioritaires les personnes les plus dépendantes, en situation d’urgence sociale ou aux ressources modestes ;
  • en maison de retraite privée, chaque établissement a ses propres règles, entrent généralement en compte le profil du résident, sa capacité financière et les places disponibles.

Des niveaux de prestations et de confort qui diffèrent entre maison de retraite publique et privée

Les prestations proposées à l’entrée en EHPAD[1] varient considérablement selon le type de structure. Le niveau de confort et les options disponibles ne sont pas les mêmes dans le public et dans le privé, notamment en établissement commercial.

La chambre et le mobilier

Les chambres en EHPAD[1] public privilégient souvent la fonctionnalité avant tout. Elles sont généralement plus simples, avec un mobilier standardisé et peu de possibilités de personnalisation. Les logements individuels restent moins courants, mais on trouve plus de chambres doubles ou partagées.

En revanche, les établissements privés proposent fréquemment des chambres plus spacieuses et confortables, équipées de mobilier moderne. Ils offrent également une gamme plus large de services hôteliers, comme un entretien du linge régulier ou un ménage plus fréquent.

femme senior en chambre en EHPAD privé avec une infirmière

L'acceptation d'un animal de compagnie

Les EHPAD[1] publics n’acceptent pas toujours les animaux, par manque de place et de personnel. Dans le privé, certains établissements, notamment haut de gamme, prévoient des chambres adaptées et vous permettent de venir avec votre animal de compagnie. Cela dépend toutefois de la capacité du résident à s’en occuper.

La restauration

Dans les EHPAD[1] publics, la restauration est souvent centralisée et collective, avec des menus adaptés, mais peu de choix. 

Dans les établissements privés, les repas peuvent être plus personnalisés, servis à l’assiette, avec des options de régime spécifiques, voire la possibilité de choisir ses plats à la carte comme dans les services d'hôtellerie.

Les services disponibles en option 

Les prestations en option en EHPAD[1] varient sensiblement selon le type d’établissement. Dans le public, l’offre est souvent standardisée et limitée à l’essentiel avec la présence ponctuelle d’un coiffeur ou d’une esthéticienne, par exemple.

Certaines maisons de retraite privées haut de gamme en revanche, proposent  de nombreux services à la carte

  • blanchisserie individuelle ; 
  • conciergerie avec prise en charge du courrier, des courses ou des rendez-vous médicaux ; 
  • piscine ou spa ; 
  • salle de sport.

Ces options apportent plus de confort, mais représentent un coût supplémentaire.

Des animations et une vie sociale plus ou moins riche en fonction du type d'établissement

La vie quotidienne en EHPAD[1] ne se résume pas aux soins : l’animation et le lien social jouent également un rôle clé dans le bien-être des résidents. Mais tous les établissements n’offrent pas la même richesse d’activités, ni le même encadrement.

Diversité des activités

Les animations en EHPAD[1] privé sont généralement plus nombreuses et variées, grâce à des moyens logistiques et humains plus importants. Sorties culturelles, spectacles, ateliers créatifs ou intergénérationnels : les résidents ont souvent l’occasion de participer à des activités stimulantes et régulières, parfois même en dehors de l’établissement.

À l’inverse, les structures publiques disposent de budgets plus restreints. Les animations y sont souvent plus simples, organisées en interne et dépendent en grande partie du travail d’un ou deux professionnels dédiés.

L'encadrement des résidents

Le nombre de professionnels qui encadrent les résidents influence directement leur qualité de vie. Dans le secteur privé, notamment haut de gamme, les ratios d'encadrement sont souvent plus favorables : davantage de personnel soignant, de psychologues, de kinés, parfois même un ergothérapeute dédié.

Dans le public, les équipes sont tout aussi compétentes, mais avec des effectifs plus serrés. Cela peut limiter la disponibilité individuelle, surtout dans les établissements les plus sollicités.

L'accueil des familles

Accueil chaleureux, communication fluide, souplesse des horaires : les EHPAD[1] privés mettent généralement l’accent sur la relation avec les proches, avec des espaces dédiés, des événements organisés et parfois même une application de suivi.

Dans le public, l’accueil reste bienveillant, mais plus institutionnel, parfois restreint par le manque de personnel ou d’équipements. Les visites sont possibles, bien sûr, mais l’expérience peut sembler plus formelle ou plus encadrée.

Critères EHPAD[1] publicEHPAD[1] privé
AnimationsMoins fréquentes
Budget limité
Activités simples
Quasi quotidiennes
Ateliers variés et sorties fréquentes hors de la résidence
Équipe d’animation dédiée
Intervenants extérieurs
EncadrementPersonnel soignant moins nombreux
Suivi moins individualisé
Ratio personnel/résident plus élevé
Parfois présence de kinés, psychologues, ergothérapeute
Accompagnement plus personnalisé
Accueil des famillesAccueil bienveillant mais plus institutionnel
Espaces dédiés limités
Communication variable selon les équipes
Horaires souples
Salons visiteurs, espaces conviviaux
Certains événements sont accessibles aux proches 

Prise en charge de la maladie d’Alzheimer[5] : quelles différences entre EHPAD[1] publics et privés ? 

Lorsque la personne âgée souffre de troubles cognitifs ou d’une pathologie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer[5], la qualité de la prise en charge devient un critère central au moment de choisir l’EHPAD[1]. Tous les établissements ne disposent pas des mêmes moyens pour accompagner la perte d’autonomie psychique et comportementale engendrée par ce type de maladie.

Des unités protégées spécifiquement destinées aux résidents Alzheimer[5]

De nombreux EHPAD[1] publics comme privés proposent aujourd’hui des UVP (Unité de vie[6] protégée) ou des UHR[7] (Unité d’hébergement renforcé) spécifiquement destinées à l’accueil des personnes âgées atteintes de démence. 

Ces structures disposent généralement : 

  • d’un encadrement renforcé
  • de locaux sécurisés avec des portes à digicode ; 
  • d’un aménagement apaisant avec des couloirs de déambulation ; 
  • d’un programme d’activités adaptées.

Les places dans ce type d’unité sont limitées dans les EHPAD[1] publics. Il faut souvent attendre plusieurs mois pour y être admis.

Des espaces sensoriels et thérapeutiques plus courants dans le privé

Certaines maisons de retraite médicalisées, comme les établissements privés haut de gamme, mettent en place des espaces sensoriels, comme les salles Snoezelen[8], qui favorisent la détente et la stimulation cognitive. Ils peuvent également proposer : 

  • des jardins thérapeutiques
  • des ateliers de musicothérapie
  • des parcours de marche sécurisés.

Une formation du personnel plus ou moins spécialisée

Tous les professionnels qui interviennent dans les EHPAD[1] Alzheimer[5] doivent être formés à la prise en charge des troubles cognitifs. 

Les établissements privés disposent davantage de moyens pour proposer des formations plus poussées, par exemple sur la communication avec les personnes désorientées, la gestion des troubles du comportement ou l’utilisation de méthodes non médicamenteuses.

En résumé, choisir entre un EHPAD[1] public ou privé ne se résume pas à une simple question de budget. Il s’agit d’un arbitrage entre différents critères dont l’importance peut varier en fonction de chacun. L’essentiel est de bien évaluer les besoins du proche âgé, de comparer les différents établissements et de ne pas hésiter à organiser une visite des lieux avant de s’engager.

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