Entre les doutes, les avis médicaux divergents ou encore la peur que ce soit « trop tôt » ou « trop tard », prendre la décision de placer son proche malade en EHPAD est une décision difficile à prendre. Pourtant, lorsque Parkinson s’accélère, qu’un cancer demande de plus en plus de soins, ou qu’un handicap moteur évolue, certains signaux permettent de trancher sans culpabilité. Dans cet article, vous trouverez un décryptage complet pour vous aider à reconnaître le moment où le maintien à domicile[1] n’est plus sûr et mieux comprendre comment les pathologies chroniques sont prises en charge en EHPAD et en USLD.[2]
Les 12 signaux qui montrent que l’EHPAD devient nécessaire
Avant que la situation ne bascule brutalement, certains signes apparaissent progressivement. Ils ne sont pas toujours faciles à repérer, mais ils constituent pourtant des indicateurs objectifs qu’une prise en charge renforcée en EHPAD ou parfois en USLD[2] devient nécessaire.
1 - Les chutes qui se multiplient malgré les aménagements
Lorsque les chutes deviennent récurrentes et qu’elles surviennent malgré les aménagements (barres d’appui, sols antidérapants, déambulateur), c’est l’un des signes les plus fiables que le maintien à domicile[1] n’est plus en mesure d’assurer la sécurité de votre proche.

2 - Une déambulation devenue dangereuse
Dans la maladie de Parkinson, la Sclérose en plaques ou après un AVC[4], des blocages, des tremblements ou des raideurs rendent les déplacements incertains. Si la personne se met en danger en marchant, même sur quelques mètres, une surveillance continue devient incontournable.
3 - Une multiplication des risques domestiques
Plaques allumées puis oubliées, eau trop chaude, portes non fermées… Lorsque ces incidents deviennent réguliers et qu’ils ne peuvent plus être compensés par la famille ou la téléassistance, la sécurité au domicile n’est plus garantie.
4 - Une prise de médicaments devenue aléatoire
Dans les maladies chroniques, l’oubli d’un traitement tel que la L-Dopa pour Parkinson, les anticoagulants ou l’oxygène en cas de BPCO, peut entraîner des complications rapides.
Lorsque les piluliers, rappels ou passages infirmiers ne suffisent plus à assurer l’observance, un encadrement 24 h/24 devient nécessaire.
5 - Une dénutrition[5] qui s’installe
Avec l’âge, et plus encore en cas de maladie chronique, la sensation de faim diminue naturellement.
Peu à peu, on observe une perte de poids, des repas sautés, une fatigue extrême, des fausses routes, voire un refus alimentaire. Cette dénutrition[5] fragilise tout, la marche, l’immunité, la cicatrisation ou encore l’humeur.
Quand la personne ne s’alimente plus spontanément ou qu’elle « picore » seulement, la supervision des repas devient indispensable.
6 - Une hydratation insuffisante malgré les rappels
Chez la personne âgée, la sensation de soif s’atténue aussi : on peut ne plus "avoir envie de boire" même si le corps en aurait besoin. Les difficultés motrices, l’accès limité à la cuisine ou les troubles de déglutition aggravent encore la situation.
Les conséquences sont sérieuses : chutes, infections urinaires, confusion, hypotension, décompensation cardiaque, et des hospitalisations qui auraient souvent pu être évitées.
Quand l’hydratation devient insuffisante malgré les rappels, une surveillance quotidienne devient impérative.
7 - L’apparition ou l’aggravation d’escarres
Les escarres sont des plaies provoquées par une pression prolongée sur la peau, souvent au niveau du sacrum, des talons ou des hanches. Elles surviennent lorsque la personne reste trop longtemps assise ou alitée sans être mobilisée régulièrement.
Chez un senior, surtout s’il est malade, dénutri ou très fatigué, la peau devient plus fragile et cicatrise mal, ce qui entraîne des plaies douloureuses et profondes, nécessitant des soins infirmiers fréquents et des installations adaptées.
Lorsque les escarres apparaissent ou se multiplient malgré l’aide à domicile[6], cela indique clairement que la mobilisation et les soins ne sont plus suffisants pour assurer la sécurité de la personne âgée.
8 - Une maladie chronique non équilibrée
Certaines maladies chroniques deviennent difficiles à stabiliser au fil du temps : BPCO, insuffisance cardiaque, diabète compliqué, Parkinson avancé, SEP évolutive, ou encore les séquelles d’AVC[4].
Lorsque les symptômes s’intensifient tels que des essoufflements soudains, des œdèmes, des épisodes répétés d’hypoglycémie ou une aggravation de la rigidité et des tremblements, malgré les traitements et les passages infirmiers, c’est le signe qu’il est temps d’envisager un accompagnement plus médicalisé.
9 - Des soins techniques trop fréquents pour le domicile
Avec l’évolution de certaines pathologies, les soins deviennent plus complexes. Quand ces soins doivent être réalisés plusieurs fois par jour, le domicile atteint rapidement ses limites. Lorsque la fréquence ou la technicité dépasse ce que l’aide à domicile[6] peut absorber de façon sécurisée, un environnement médicalisé comme l’EHPAD ou l’USLD[2] devient plus adapté.
10 - Des besoins de nuit impossibles à assurer
Levées nocturnes, douleurs soudaines, transferts au lit, incontinence[7]… Quand ces situations se répètent et que personne n’est disponible pour intervenir rapidement, les risques de chute, d’étouffement ou de décompensation augmentent fortement.
Les services d’aide à domicile[6] interviennent rarement après 22 h, et les proches ne peuvent pas assurer des nuits blanches répétées sans s’épuiser.
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11. Une autonomie qui chute rapidement
Le GIR[8] est un indice officiel qui mesure le niveau de dépendance de 1, très dépendant à 6, totalement autonome. Le passage d’un GIR[8] 4 à un GIR[8] 3, puis à un GIR[8] 2, en quelques mois est un marqueur objectif d’une dégradation de l’état général du senior.
Lorsque les gestes basiques nécessitent une présence à chaque moment clé de la journée, le maintien à domicile[1] n’est plus réaliste.
12. Un aidant épuisé ou dépassé
Parfois, ce n’est pas l’état de la personne malade qui alerte en premier, mais celui de l’aidant.
Quand les nuits courtes s’enchaînent, que la fatigue devient permanente et que l’aidant n’arrive plus à récupérer, le maintien à domicile[1] n’est plus sûr. La charge mentale augmente, les inquiétudes occupent toute la journée, et il devient difficile de gérer les soins sans faire d’erreurs.
Check-list : « Suis-je arrivé au point de bascule ? »
Si vous cochez au moins 3 cases, il devient urgent de réévaluer la situation et d’envisager une entrée en établissement spécialisé.
- Chutes > 2 fois/mois
- Oubli médicaments essentiels
- Soin technique > 2 fois/jour
- Apparition d’une escarre[9]
- Perte de poids récente
- Aidant épuisé
- GIR[8] ≤ 3
- Besoins d’une personne en permanence au domicile la nuit
Maladies chroniques : que change l’EHPAD concrètement ?
Entrer en EHPAD, c’est bénéficier d’un environnement organisé autour des besoins réels liés aux différentes maladies chroniques. Les équipes, les rythmes de soins, le matériel et la surveillance sont pensés pour sécuriser le quotidien, éviter les complications et alléger la charge autour du patient.
Maladie de Parkinson : ce que la prise en charge en EHPAD change vraiment
Dans la maladie de Parkinson, la régularité des traitements est essentielle : un comprimé pris trop tôt ou trop tard peut modifier la marche, accentuer les tremblements ou provoquer un blocage.
En EHPAD, les médicaments sont donnés à heure précise et surveillés de près. Le maintien de la mobilité est également soutenu par la kinésithérapie[10], et les risques de chute sont limités grâce à un environnement stable, sans obstacles.
L’orthophonie contribue à préserver la voix et une déglutition plus sûre, tandis que les repas sont accompagnés lorsque les gestes deviennent difficiles.
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Cancer : quels sont les soins en maison de retraite ?
Pour les personnes vivant avec un cancer stabilisé, un cancer métastatique contrôlé ou nécessitant des soins de support, l’EHPAD apporte un suivi continu qui complète les consultations en oncologie :
- gestion de la douleur ;
- mesures pour éviter la dénutrition[5] ;
- pansements et traitements assurés sans retard.

Lorsque la maladie progresse, certaines manifestations peuvent annoncer une phase de fin de vie[11]. La coordination entre l’équipe soignante de l’établissement, les infirmiers, le médecin traitant et les spécialistes permet d’adapter rapidement les traitements et d’assurer un accompagnement palliatif, dans un cadre familier et apaisant.
Handicap moteur ou neurologique en EHPAD : comment l’établissement sécurise le quotidien ?
Dans les handicaps liés à la sclérose en plaques, aux séquelles d’AVC[4] ou à une paralysie, les transferts deviennent un enjeu majeur de sécurité. En EHPAD, ils sont effectués avec du matériel adapté et des soignants formés, permettant d’éviter les chutes et les douleurs inutiles.
Les patients peuvent bénéficier d’équipements spécifiques comme des orthèses, des fauteuils roulants ou des coussins anti-escarres. La kinésithérapie[10] et l’ergothérapie aident également à réduire les douleurs et à maintenir une autonomie maximale.
Les salles de bain et toilettes adaptées facilitent les gestes du quotidien, même en situation de grande dépendance.
Insuffisance cardiaque, BPCO et maladies respiratoires : pourquoi l’EHPAD renforce la surveillance ?
Les maladies cardiaques et respiratoires nécessitent une observation quotidienne difficile à assurer au domicile.
En EHPAD, le poids, l’essoufflement, la saturation d’oxygène ou les œdèmes sont surveillés régulièrement pour repérer la moindre décompensation. Cette vigilance réduit le risque d’hospitalisations répétées, très fréquentes chez ces patients lorsqu’ils vivent seuls ou sans surveillance médicale.
EHPAD, USLD[2], SSR : quelle option choisir selon la situation du senior ?
Lorsque le maintien à domicile[1] devient compliqué, plusieurs solutions existent, avant ou à la place d’une entrée en EHPAD. Ces dispositifs n’ont pas le même objectif ni le même niveau de soins.
EHPAD : l’option pour les maladies chroniques avec dépendance et besoins de soins quotidiens
L’EHPAD, c’est à la fois un lieu de vie, une aide pour les actes essentiels du quotidien tels que la toilette, la prise des repas ou encore la mobilité et des soins courants assurés par une équipe médicale.
C’est la solution la plus adaptée lorsque la personne présente une dépendance importante, des risques de chute, des oublis de médicaments ou des besoins de surveillance jour et nuit.
Les EHPAD sont conçus pour accompagner durablement les maladies chroniques qui nécessitent un soutien global.
USLD[2] : l’hébergement hospitalier pour les maladies très évoluées
L’USLD accueille des personnes souffrant de pathologies chroniques[2] très avancées, nécessitant des soins continus, complexes ou techniques impossibles à assurer en EHPAD.
Les USLD[2] sont dotées d’une équipe pluridisciplinaire et offrent un accès facilité aux services hospitaliers, en cas de besoin. C’est l’option à envisager lorsque la maladie entraîne des décompensations fréquentes et un besoin de soins lourds.
SSR : une étape temporaire pour récupérer après une hospitalisation
Le SSR (Soins de suite et de réadaptation) n’est pas une solution d’hébergement permanente. Il s’agit d’une période de rééducation ou de consolidation après un accident, une opération, un AVC[4], une poussée de SEP ou une décompensation cardiaque ou respiratoire.
L’objectif est :
- d’améliorer l’autonomie ;
- de stabiliser les traitements ;
- de préparer le retour à domicile ou, si cela n’est plus possible, une orientation vers un EHPAD ou une USLD[2].
Qui décide et comment se déroule l’admission en EHPAD ?
L’entrée en EHPAD est rarement une décision prise du jour au lendemain. Elle résulte d’un échange entre la famille, les soignants et parfois l’hôpital, afin de s’assurer que l’établissement est bien la réponse la plus adaptée à la situation médicale et à la perte d’autonomie.
L’évaluation médicale et le rôle des professionnels
Le premier avis vient généralement du médecin traitant, qui connaît l’évolution de la maladie et peut alerter sur les risques au domicile. Il peut demander une évaluation de l’autonomie via la grille AGGIR[13][12], mais aussi orienter vers une assistante sociale ou un service hospitalier si une situation d’urgence se présente.
Lorsqu’une hospitalisation a eu lieu, c’est souvent l’équipe hospitalière qui recommande une orientation en EHPAD ou en USLD[2] à la sortie, surtout si le retour à domicile apparaît trop risqué ou techniquement impossible.
Le dossier et les délais d’admission en établissement médicalisé
L’admission en EHPAD passe par un dossier unique, composé d’un volet administratif et d’un volet médical rempli par un médecin. Ce dossier permet à l’établissement d’évaluer si les besoins correspondent à ce qu’il peut offrir.
Les délais varient selon les régions : certaines structures ont des listes d’attente de 6 mois à 1 an, d’autres peuvent proposer une entrée rapide. Il est également possible de faire une demande d’accueil en urgence lorsque la situation le nécessite.
Beaucoup d’EHPAD permettent un accueil temporaire de quelques semaines, utile pour soulager un aidant, tester l’adaptation ou assurer une transition après une hospitalisation. C’est souvent une étape rassurante avant une admission définitive.
Les bonnes questions à poser à la direction avant de choisir
Un EHPAD peut être très adapté sur le papier, mais il est essentiel de vérifier certains points lors de la visite :
- le ratio soignants/résidents donne une idée du niveau d’accompagnement quotidien ;
- la présence de kinésithérapeutes, d’orthophonistes ou d’ergothérapeutes, particulièrement importante en cas de Parkinson, d’AVC[4], de BPCO ou de handicap moteur ;
- les protocoles en cas de chute ;
- comment sont organisées les nuits (présence infirmière ou uniquement aide-soignante, délais d’intervention) ;
- comment sont gérées la douleur et la coordination avec les spécialistes.
Ces questions permettent d’évaluer la capacité réelle de l’établissement à accompagner les maladies chroniques de manière sécurisée et continue.
Combien coûte un séjour en EHPAD en cas de maladie chronique et comment le financer ?
Le coût d’un EHPAD varie selon différents facteurs tels que la région, le type de chambre, mais aussi le niveau de dépendance et de soins. Pour les familles, comprendre cette structure tarifaire et repérer les aides mobilisables permet d’anticiper sereinement la transition.
La décomposition du tarif en EHPAD : hébergement, dépendance et soins
Le prix payé par les résidents se compose de trois volets :
- l’hébergement couvre la chambre, les repas, l’animation et la vie quotidienne. C’est la part la plus élevée, toujours à la charge du résident ;
- le tarif dépendance varie en fonction du GIR[8] : plus la personne est dépendante, plus cette part augmente, mais elle peut être prise en charge en partie par l’APA ;
- les soins médicaux (infirmiers, consultations, médicaments) sont financés par l’Assurance maladie : ils ne sont donc généralement pas facturés au résident.
Les aides mobilisables : ALD, APA, PCH, ASH, mutuelles et fiscalité
Plusieurs aides permettent de réduire le reste à charge :
- le statut d’ALD (Affection de longue durée) permet la prise en charge à 100 % des soins liés à la pathologie ;
- l’APA en établissement, attribuée selon le GIR[8], prend en charge une partie du tarif dépendance ;
- la PCH, pour les personnes en situation de handicap, peut parfois être maintenue sous conditions ;
- l’ASH, destinée aux personnes ayant de faibles ressources ;
- certaines caisses de retraite et mutuelles offrent également des aides ponctuelles ;
- la réduction d’impôt[14] sur 25 % des frais d’hébergement, dans la limite de 2 500 €.
À lire aussi : Quels sont les 6 inconvénients d’une demande d’ALD chez les seniors ?
Exemples de coûts selon trois profils types
Chaque situation est différente, mais quelques repères aident à se projeter.
1 - Personne atteinte de Parkinson évaluée en GIR[8] 3
- Tarif hébergement : 2 100 € par mois ;
- Tarif dépendance GIR[8] 3 : 15 €/jour, soit environ 450 € par mois ;
- Ticket modérateur toujours à la charge du patient fixé au niveau GIR[8] 5-6 : 6 €/jour, soit 180 € par mois ;
- APA finance la différence : 270 €.
Calcul du coût total : Hébergement 2 100 € + Dépendance 180 € = 2 280 € par mois.
2 - Patient atteint de cancer nécessitant des soins de support en GIR[8] 2
- Tarif hébergement : 2 300 € par mois ;
- Tarif dépendance GIR[8] 3 : 24 €/jour, soit environ 720 € par mois ;
- Ticket modérateur toujours à la charge du patient fixé au niveau GIR[8] 5-6 : 6 €/jour, soit 180 € par mois ;
- APA finance la différence : 540 €.
Calcul du coût total : Hébergement 2 300 € + Dépendance 180 € = 2 480 € par mois.
3 - Un adulte avec handicap moteur sévère évalué en GIR[8] 2
- Tarif hébergement : 2 600 € par mois ;
- Tarif dépendance GIR[8] 2 : 24 €/jour, soit environ 720 € par mois ;
- Ticket modérateur toujours à la charge du patient fixé au niveau GIR[8] 5-6 : 6 €/jour, soit 180 € par mois ;
- APA finance la différence : 540 € ;
- PCH : 150 €
Calcul du coût total : Hébergement 2 600 € + Dépendance 180 € - 150 € = 2 630 € par mois.
Quelles sont les alternatives avant d’envisager l’entrée en EHPAD ?
Avant d’envisager une entrée en établissement, plusieurs solutions permettent de renforcer le maintien à domicile[1]. Elles peuvent retarder l’EHPAD, mais aussi montrer clairement que le domicile n’est plus adapté.
HAD et SSIAD[15] : l’alternative au domicile quand l’organisation le permet
L’HAD (Hospitalisation à domicile) apporte des soins médicaux lourds chez la personne : perfusions, pansements complexes, soins liés au cancer, assistance respiratoire… Elle nécessite cependant un logement adapté et la présence d’aidants.
Le SSIAD[15], lui, se déplace au domicile pour assures les soins d’hygiène et de nursing (toilette, prévention d’escarres, soins infirmiers courants).
Ensemble, ces services peuvent retarder l’entrée en EHPAD, mais leur efficacité dépend du niveau de présence autour de la personne et de la fréquence des soins requis.
Utiliser l’APA à domicile pour retarder l’entrée en EHPAD
L’APA à domicile permet de financer un plan d’aide personnalisé :
- heures d’aide à domicile[6] ;
- auxiliaires de vie ;
- portage de repas ;
- téléassistance ;
- adaptations du logement.
Cette aide peut couvrir entre 20 et 70 % des besoins. Elle est révisable dès que l’état de santé évolue, ce qui permet d’augmenter le plan d’aide avant d’envisager un placement.
Dans bien des cas, une réévaluation du GIR[8], l’ajout d’heures d’accompagnement ou des services professionnels bien coordonnés suffisent à prolonger la vie à domicile et à différer plusieurs mois, parfois plusieurs années, l’entrée en EHPAD.
L’accueil de jour ou l’accueil temporaire : des solutions pour souffler et tester
L’accueil de jour permet au proche d’être accompagné une ou plusieurs journées par semaine, avec des activités, des repas encadrés et des soins de base.
L’accueil temporaire en EHPAD, de quelques jours à quelques semaines, offre un répit essentiel aux aidants et permet d’évaluer comment la personne s’adapte à un cadre collectif. C’est aussi une solution transitoire après une hospitalisation.
Les erreurs à éviter absolument lorsqu’un proche âgé souffre d’une maladie chronique
Lorsqu’un parent âgé vit avec une maladie chronique, certaines erreurs, très courantes, peuvent accélérer la perte d’autonomie et précipiter l’entrée en EHPAD.
Confondre SSR et hébergement en EHPAD
Beaucoup de familles pensent qu’un séjour en SSR (Soins de suite et de réadaptation) peut remplacer l’entrée en EHPAD. C’est une erreur fréquente : le SSR est un séjour médical temporaire, destiné à récupérer après une hospitalisation, et non une solution de vie. Sa durée est limitée, encadrée par les médecins, et la sortie est souvent rapide.
Confondre SSR et EHPAD entraîne parfois des sorties précipitées d’hôpital, sans solution anticipée. Dès que le SSR confirme que le retour à domicile est difficile, il faut préparer en parallèle l’orientation : maintien à domicile[1] renforcé, EHPAD, résidence autonomie, ou accueil temporaire.
Attendre la rupture avant d’agir
Une autre erreur courante est d’attendre « que ça n’aille plus du tout » pour chercher des solutions. La dégradation peut être brutale : chute, confusion aiguë, dénutrition[5], épuisement du conjoint… et laisser ensuite très peu d’options.
Anticiper permet au contraire de choisir sereinement. Lorsque les démarches commencent en urgence, les familles se retrouvent souvent contraintes d’accepter la première place disponible, parfois loin ou plus chère. Agir trop tard, c’est se priver de la possibilité de comparer, d’essayer, d’organiser et de respecter les préférences du proche.
Choisir un établissement uniquement au prix
Le tarif est un critère essentiel, mais décider uniquement sur cette base peut coûter plus cher à long terme. Un EHPAD moins onéreux peut être plus éloigné, moins médicalisé ou moins adapté à la pathologie du proche.
Résultat : des hospitalisations plus fréquentes, une perte d’autonomie qui s’accélère, et donc une facture finale plus lourde.
Le bon réflexe est de comparer le niveau de soins, les compétences des équipes, et la cohérence entre les besoins médicaux et l’offre de l’établissement. Un tarif légèrement plus élevé mais dans un établissement adapté est souvent un meilleur investissement pour la stabilité du proche.
Négliger la distance avec la famille
Un EHPAD trop éloigné a un impact majeur sur la qualité de vie du résident et de ses proches. Moins de visites, moins de présence familiale, plus de fatigue pour les aidants, et parfois un sentiment d’abandon chez le parent âgé.
Or, la fréquence des visites joue un rôle déterminant dans l’humeur, l’appétit, la mobilité et la prévention de la dépression[16]. Idéalement, on privilégie un établissement situé dans un rayon raisonnable du domicile de l’aidant principal, même si le tarif diffère légèrement. La présence familiale reste l’un des meilleurs soins.
Sous-estimer les besoins de nuit
Les troubles nocturnes sont souvent le facteur qui fait basculer vers l’EHPAD : déambulation, agitation, insomnie, incontinence[7], angoisse, chutes nocturnes… Sous-estimer ces besoins peut conduire à un choix inadapté.
Certains EHPAD disposent d’équipes de nuit renforcées ou d’unités protégées ; d’autres non. Un établissement moins cher peut sembler attractif, mais si les besoins de nuit ne sont pas correctement pris en charge, cela génère stress, hospitalisations et accélération de la dépendance.
En conclusion, prendre la décision d’une entrée en EHPAD n’est jamais simple. Selon la maladie chronique, l’EHPAD ou l’USLD[2] peuvent offrir un cadre médicalisé, une surveillance continue et un confort de vie que le domicile ne garantit plus. L’enjeu est d’anticiper et de ne pas attendre la rupture. N’hésitez pas à comparer les établissements sur le site d’Annuaire Retraite, à organiser des visites et à poser les bonnes questions.
FAQ
Qui décide d’une entrée en EHPAD pour une maladie chronique ?
Le médecin, le résident et la famille décident ensemble, sur la base d’une évaluation d’autonomie (GIR[8]) et de sécurité.
Quels critères indiquent que l’EHPAD devient nécessaire ?
Les principaux critères sont les chutes répétées, les épisodes de confusion, la perte d’autonomie, des besoins de soins grandissants ou l’épuisement des aidants.
EHPAD ou USLD[2] : quelle différence ?
L’EHPAD gère la dépendance ; l’USLD[2] assure des soins médicaux lourds et continus.
Peut-on passer par un accueil temporaire ?
Oui, c’est possible et utile pour tester un établissement avant une admission durable.
Quelles aides financières en cas de maladie chronique ?
L’APA prend en charge une partie du tarif dépendance ; la PCH peut compléter pour les handicaps déclarés avant 60 ans.
EHPAD ou HAD + SSIAD[15] : que choisir ?
HAD et SSIAD[15] conviennent quand les soins peuvent être faits à domicile ; l’EHPAD s’impose quand la surveillance devient continue et les soins plus lourds.
Quel est le coût moyen pour un handicap moteur ?
En général entre 1 900 et 2 800 €, selon la zone, le niveau de dépendance et les besoins spécifiques.
Comment évaluer le GIR[8] quand l’état varie ?
Le GIR[8] est principalement évalué selon la capacité réelle à accomplir seul certains actes de la vie quotidienne ; une réévaluation est possible si l’état change.






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