Votre proche âgé passe de longues heures allongé en maison de retraite et vous craignez qu’il développe des escarres ? Ces plaies chroniques, souvent invisibles au début, peuvent rapidement provoquer des douleurs, des infections, voire une hospitalisation dans les cas les plus sévères. C’est là tout l’enjeu de la prévention. Dans cet article, vous découvrirez comment évaluer concrètement la qualité de la prise en charge du risque d’escarre[1] en EHPAD[2] : quelles sont les mesures mises en place ? Quel matériel est utilisé ? Un guide indispensable pour protéger la santé de votre proche.
Quels indicateurs montrent une gestion efficace du risque d’escarres chez les seniors en EHPAD[2] ?
Un EHPAD[2] qui gère efficacement le risque d’escarres dispose de protocoles écrits, affichés ou facilement consultables par les familles. Ces guides définissent les actions à mener pour chaque résident à risque. Assurez-vous lors de vos visites que ces mesures sont bien mises en place et suivies par le personnel soignant.
Des changements réguliers de position
En maison de retraite, la régularité des changements de position est l’un des piliers de la prévention des escarres. Elle consiste à alterner la position du patient toutes les deux à trois heures, en s’adaptant à son âge, ses pathologies et ses habitudes de vie.
Chez les personnes âgées à haut risque, en soins palliatifs[4] par exemple, ce rythme doit être encore plus soutenu, inférieur à deux heures, en alternant notamment entre le lit et le fauteuil.
L’encouragement à la mobilité active, lorsque c’est possible et l’utilisation de postures spécifiques permettant de réduire la pression sur les zones sensibles sont des stratégies essentielles pour protéger les tissus cutanés fragiles et limiter l’apparition des plaies chroniques.
Ces repositionnements doivent être planifiés et notés dans le dossier du patient pour assurer un suivi rigoureux et une véritable continuité des soins.
L’utilisation de supports adaptés aux personnes âgées à risque d’escarre[1]
La prévention des escarres en EHPAD[2] passe aussi par l’usage de supports adaptés pour soulager la pression prolongée sur les zones à risque tels que des matelas à air, des coussins anti-escarre[1], des sur-matelas à mémoire de forme, ou encore les cales de positionnement.
Ces dispositifs permettent de mettre en décharge les zones à risque telles que les talons ou le sacrum afin d’éviter la formation de plaies. Le personnel soignant doit les adapter aux besoins de chaque résident en maison de retraite.
Lors de vos visites, regardez les équipements en place dans la chambre : sont-ils en bon état ? Adaptés à la morphologie et au niveau de dépendance[5] de votre proche ? N’hésitez pas à interroger l’équipe à ce sujet.
Un suivi de l’état cutané des résidents
Une bonne gestion du risque d’escarres en EHPAD[2] repose sur une surveillance cutanée régulière. À chaque changement de position et lors des soins d’hygiène, le personnel soignant doit inspecter visuellement et par palpation légère les zones à risque.
Le massage ou la friction sont strictement interdits sur ces zones, car ils aggravent les lésions. Lorsqu’il en est capable, le patient peut aussi être encouragé à pratiquer une auto-surveillance, notamment pour repérer tout changement suspect sur sa peau.

Une hygiène cutanée rigoureuse et des soins adaptés
Une peau propre, bien hydratée et surveillée permet de limiter les risques d’escarre[1]. Le personnel doit pratiquer une toilette quotidienne en douceur, bien sécher les zones de pli comme les aisselles, et les fesses, et appliquer des crèmes hydratantes ou protectrices en cas de besoin. La moindre rougeur suspecte doit être signalée et faire l’objet d’une surveillance accrue.
Une alimentation équilibrée et une hydratation suffisante
La dénutrition[6] est un facteur de risque majeur dans l’apparition des escarres, car elle fragilise les tissus cutanés et ralentit leur régénération. Un EHPAD[2] soucieux de la santé de ses résidents met en place une évaluation nutritionnelle rigoureuse qui passe par un suivi du poids et de l’IMC.
Le personnel soignant doit s’assurer que les résidents bénéficient d’une alimentation équilibrée et enrichie par l’usage de compléments nutritionnels en cas de perte d’appétit. En cas de déficit, une reprise progressive des apports protéiques, vitaminiques et caloriques doit être instaurée. L’hydratation est également essentielle et doit faire l’objet d’une surveillance quotidienne, surtout chez la personne âgée, dont la sensation de soif peut être altérée.
Pourquoi la prévention des escarres est-elle si importante en EHPAD[2] ?
La prévention des escarres est un enjeu majeur en maison de retraite, car elle permet d’éviter des souffrances inutiles, de préserver la santé des résidents les plus fragiles et de garantir leur bien-être au quotidien.
Protéger les seniors particulièrement vulnérables
Avec l’âge, la peau devient plus fine, moins élastique et se fragilise. Les personnes âgées ont également tendance à bouger moins, à perdre de la masse musculaire et à avoir des troubles de la nutrition ou de la circulation. Ces facteurs augmentent le risque d’apparition d’escarres, surtout chez les résidents en perte d’autonomie ou alités la majeure partie du temps.

Éviter une souffrance physique et morale
Une escarre[1] n’est pas une simple rougeur : il s’agit d’une plaie douloureuse qui peut profondément altérer la qualité de vie. Les douleurs chroniques, les soins répétés, l’inconfort lié à la position allongée, et la gêne psychologique peuvent être particulièrement pénibles pour les personnes âgées.
Réduire les risques de complications médicales
Non traitées ou mal prises en charge, les escarres peuvent entraîner de graves complications : infections cutanées, nécroses, ostéites ou encore septicémie. Ces infections peuvent conduire à des hospitalisations lourdes ou même au décès. La prévention est donc un enjeu vital.
Comment savoir si un résident est à risque de développer une escarre[1] ?
Pour identifier les résidents susceptibles de développer des escarres, plusieurs échelles d’évaluation existent. Parmi elles, l’échelle recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) est l’échelle de Braden.
Cette grille évalue plusieurs critères essentiels :
- la perception sensorielle ;
- l’humidité de la peau ;
- l’activité physique ;
- la mobilité ;
- la nutrition ;
- les forces de friction et de cisaillement.
En fonction du score obtenu, les soignants peuvent déterminer le niveau de risque et adapter les mesures préventives en conséquence.
En conclusion : soyez attentif et posez les bonnes questions
Vérifier que l’EHPAD[2] où réside votre proche prend bien en compte la prévention des escarres est indispensable. Lors de vos visites, n’hésitez pas à :
- demander à voir les protocoles de soins préventifs ;
- observer les équipements mis à disposition (matelas anti-escarres, coussins) ;
- questionner le personnel sur la fréquence des mobilisations ;
- observer la propreté, le confort et l’état de la peau de votre proche ;
- parler avec l’infirmier coordinateur ou la direction sur les pratiques en place
Vous pouvez également contribuer à la prévention des escarres en encourageant votre proche à bouger. Favoriser les déplacements, même courts, comme des promenades dans le jardin ou simplement le fait de se lever pour marcher un peu, aide à stimuler la circulation sanguine et réduit la pression prolongée sur certaines zones du corps.
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