Centre de convalescence ou maison de retraite : quoi choisir après une hospitalisation ?

Centre de convalescence ou maison de retraite : quoi choisir après une hospitalisation ?
Maisons de retraite

Sortir de l'hôpital ne rime pas toujours avec retour immédiat chez soi. Fatigue persistante, autonomie partielle, soins à poursuivre : la suite du parcours demande réflexion. Deux options principales s'offrent souvent, chacune avec ses atouts, ses limites, ses conséquences sur la vie quotidienne et le devenir. Centre de convalescence (SSR) ou maison de retraite médicalisée (EHPAD) : le choix ne se résume ni à l'âge ni à la simple question de la dépendance.

Il s'agit d'un virage, parfois transitoire, parfois durable. Comprendre ce qui distingue ces structures, leurs missions, leurs publics, leur coût, les démarches à anticiper, voilà ce qui permet une orientation éclairée.

SSR, EHPAD : définitions, rôles, différences fondamentales

Après une hospitalisation ou face à la perte d’autonomie, deux types d’établissements peuvent accompagner la personne âgée : le SSR et l’EHPAD.

Le SSR : convalescence et réadaptation temporaires

Le centre de convalescence, ou établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR), accueille en priorité des patients tout juste sortis d'un service hospitalier. Objectif : récupérer des capacités physiques ou cognitives, stabiliser la santé, préparer au mieux le retour à la vie courante.

Le séjour est généralement temporaire : durée moyenne autour de 37 jours, mais modulable selon les cas (plus long chez les plus âgés ou en cas de pathologies complexes).

Le SSR cible la transition, pas l'installation sur le long terme.

L’EHPAD : accompagnement durable des personnes dépendantes

La maison de retraite médicalisée, ou plus communément l'EHPAD, héberge des personnes âgées dont la dépendance rend difficile, voire impossible, le maintien à domicile[2]. La prise en charge est globale et les soins sont quotidiens. Une aide pour tous les gestes essentiels de la vie est assurée.

Le séjour est prolongé, souvent jusqu'à la fin de vie[3], avec intégration de soins palliatifs[4] ou hospitalisation à domicile (HAD) quand nécessaire.

Senior éligible à une entrée en SSR

SSR et EHPAD : principales différences et objectifs

  • SSR : solution temporaire, centrée sur la récupération, la rééducation, la réadaptation. Un retour à domicile est souvent visé.
  • EHPAD : hébergement durable, centré sur l'accompagnement de la perte d'autonomie, la sécurité, la continuité des soins.

SR et EHPAD : comprendre les profils accueillis dans chaque structure

 SSR et EHPAD accueillent des publics différents selon le niveau d’autonomie, l’âge et les besoins médicaux : comprendre ces profils aide à choisir la solution la plus adaptée.

Entrer en SSR : une étape intermédiaire pour se rétablir

Le SSR reçoit des adultes de tous âges, mais la majorité des admissions concerne des personnes âgées, en particulier après fracture, chirurgie lourde, accident vasculaire cérébral, décompensation de maladies chroniques, démence débutante.

Les polypathologies fréquentes, nécessité d'une rééducation active, besoin d'un temps intermédiaire avant la reprise de la vie à domicile.

Les SSR gériatriques s'adaptent aux plus fragiles, souvent au-delà de 75 ans.

Les EHPAD : s’adapter aux fragilités avancées

L'EHPAD vise un autre profil :

  • personnes âgées perte d'autonomie majeure pour la toilette, l'habillage, la mobilité classées en GIR[5] 1 à 4,
  • seniors avec troubles cognitifs évolués (maladie d'Alzheimer, démence vasculaire).

Quand le maintien à domicile[2], même avec aides humaines et techniques, ne suffit plus, l'EHPAD devient la solution de référence.

LIRE AUSSI : Quels sont les critères et les démarches pour entrer en EHPAD après un séjour en SSR ?

Organisation des soins et du quotidien : ce qui change

Selon la structure choisie, l’organisation des soins et du quotidien varie profondément, influençant le rythme, l’autonomie et la qualité de vie du patient.

Rééducation et suivi personnalisé en SSR

En SSR, le projet de soins est personnalisé.

L'équipe pluridisciplinaire, médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, élabore un programme de rééducation :

  • mobilisation,
  • renforcement musculaire,
  • réapprentissage de la marche,
  • adaptation à une prothèse,
  • gestion de la douleur,
  • suivi nutritionnel.

Les bilans de santé sont réguliers et des ajustements thérapeutiques sont proposés. L'éducation du patient et de ses proches rythment le séjour.

L'objectif, toujours : progresser vers l'autonomie, organiser le retour chez soi ou, si l'évolution le justifie, orienter vers une autre structure.

Accompagnement global et continu en EHPAD

En EHPAD, l'accompagnement s'inscrit dans la durée :

  • rise en charge des soins médicaux courants,
  • surveillance 24h/24,
  • aide pour tous les actes essentiels.

Le projet de vie individualisé intègre l'environnement social, les habitudes, les souhaits exprimés par la personne et ses proches. Possibilités d'hébergement temporaire, mais le plus souvent, le séjour s'inscrit dans la continuité. Intégration des soins palliatifs[4], hospitalisation à domicile possible si besoin. L'enjeu principal : qualité de vie, sécurité, maintien du lien social.

Tarifs, remboursements, reste à charge : ce qu'il faut prévoir

Le choix entre SSR et EHPAD implique d’anticiper des coûts différents, liés à la nature des soins, au niveau d’accompagnement et aux aides financières mobilisables.

Une prise en charge médicale largement assurée en SSR

En SSR public ou privé conventionné, la Sécurité sociale prend en charge 100 % des soins en cas d'affection longue durée (ALD), 80 % pour les autres situations. Un ticket modérateur (20 %) reste à la charge du patient, ainsi qu'un forfait journalier (environ 20 €), parfois remboursé par la mutuelle. Les soins sont donc majoritairement couverts, mais les prestations hôtelières (chambre individuelle, télévision, etc.) peuvent générer un surcoût.

En SSR privé non conventionné, les frais grimpent : tout ou partie des coûts reste à la charge du patient.

Un coût en EHPAD partiellement compensé par des aides

Le séjour en EHPAD combine hébergement, restauration, soins, accompagnement. Les tarifs varient selon la région, le niveau de dépendance, le statut public ou privé de l'établissement.

L'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) atténue le coût pour les personnes dépendantes, d'autres aides existent selon les ressources (aide sociale départementale, aides des caisses de retraite). Les frais d'hébergement, eux, restent souvent à la charge du résident ou de sa famille, mais des dispositifs de prise en charge partielle existent.

Senior qui fait une visite de pré-admission pour être admis en EHPAD

Quelles démarches pour être admis ? Le rôle de l'équipe médicale et sociale

L’admission en SSR ou en EHPAD nécessite des démarches administratives précises, coordonnées par l’équipe médicale et le service social pour répondre au mieux aux besoins du patient.

L’équipe médicale au cœur de l’orientation

Le choix de la structure s’anticipe, idéalement avant la sortie d’hospitalisation. L’équipe médicale hospitalière, en lien avec l’assistant social, évalue les besoins du patient. Si un séjour en SSR s’avère nécessaire, l’orientation est décidée en concertation avec le patient, la famille et le médecin traitant.

Des procédures d’admission différentes selon la structure

L’admission en SSR se fait via un dossier transmis à l’établissement, avec coordination avec la mutuelle pour la prise en charge.

En EHPAD, la procédure implique souvent un dossier d’admission détaillé, une évaluation de la dépendance et parfois une visite de pré-admission.

Le service social accompagne les démarches, informe sur les aides financières et les places disponibles.

Alternatives, aides et accompagnements pour le retour à domicile

Parfois, le retour à domicile reste possible avec un appui renforcé. Des solutions existent pour éviter l'institutionnalisation :

  • téléassistance 24h/24,
  • adaptation du logement (barres d'appui, lit médicalisé,
  • salle de bain sécurisée),
  • aide humaine (auxiliaire de vie[6], aide-ménagère),
  • soutien des proches, portage de repas.

Le dispositif ARDH (Aide au retour à domicile après hospitalisation), financé par la CARSAT ou la CNAV, prend en charge pendant trois mois renouvelables tout ou partie de ces besoins.

Les services sociaux locaux (CCAS[7], CLIC[8], conseil départemental) renseignent sur les subventions possibles, les aides matérielles ou humaines, la téléassistance, les crédits d'impôt[9].

Critères de choix : comment trancher entre SSR et EHPAD ?

  • Retour à domicile envisageable : SSR privilégié, avec objectif de récupération, séjour limité dans le temps. Programme de rééducation intensif, accompagnement social pour préparer la sortie.
  • Dépendance lourde, perte d'autonomie persistante : EHPAD recommandé si l'aide à domicile[10] ne suffit plus, troubles cognitifs majeurs, surveillance médicale continue nécessaire.
  • Situation médicale évolutive (maladies neurodégénératives, polypathologies) : orientation vers EHPAD à envisager si les soins de réadaptation n'apportent pas d'amélioration significative.
  • Souhait du patient et de la famille : à prendre en compte, tout comme la qualité du projet de vie proposé par chaque structure.
  • Coût, proximité géographique, présence de proches : éléments à intégrer dans la réflexion, chaque situation étant unique.

FAQ pratique : ce que les familles demandent le plus souvent

Combien de temps peut-on rester en SSR ?

Pas de limite légale, mais la durée est adaptée au projet de soins, à l'évolution de la santé, à la capacité de retour à domicile ou à l'orientation vers un autre établissement. En pratique, de quelques jours à 2-3 mois. Les mutuelles limitent souvent le remboursement à 80 jours.

Est-ce que le SSR est réservé aux personnes âgées ?

Non, même si la majorité des séjours concerne les plus de 70 ans. Toute personne, quel que soit l'âge, peut être admise après hospitalisation selon la nature de sa pathologie et ses besoins de réadaptation.

Peut-on entrer en EHPAD sans passer par un SSR ?

Oui. Si la dépendance est trop lourde à la sortie de l'hôpital ou si la situation médicale l'exige, l'admission directe en EHPAD est possible.

Quelles aides pour financer l'EHPAD ?

L'APA (allocation personnalisée d'autonomie), l'aide sociale départementale, parfois la caisse de retraite. Des aides complémentaires existent selon la situation familiale et les revenus.

Une téléassistance est-elle compatible avec un séjour en SSR ou EHPAD ?

Utilisée essentiellement à domicile, la téléassistance devient superflue en établissement puisque la surveillance est assurée en continu par le personnel soignant.

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