Un parent fatigué, un proche aidant à bout, une sortie d'hospitalisation délicate. L'hébergement temporaire en EHPAD s'impose parfois comme une solution souple, utile, voire salvatrice. Quelques jours, deux semaines, parfois trois mois, fractionnables à la carte. Accueil de jour, de nuit, séjour classique, le panel est large.
Pourtant, le coût reste élevé : environ 80 € par jour en moyenne, souvent plus dans les zones tendues ou pour un accompagnement médicalisé. Les places sont rares, la demande monte chaque été. Dans cet article, nous vous expliquons toutes les aides et solutions pour réduire le coût d’un séjour temporaire en EHPAD et mieux organiser cet accompagnement.
1. L'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) : la base incontournable
Première aide à explorer : l'APA. Pour toute personne de 60 ans et plus, en perte d'autonomie (GIR[2] 1 à 4), elle finance une partie des frais liés à un hébergement temporaire en EHPAD, en résidence autonomie, voire en famille d'accueil. Deux cas de figure :
- Bénéficiaire déjà de l'APA à domicile : le plan d'aide peut être révisé, l'équipe médico-sociale du département inscrit alors la dépense d'hébergement temporaire dans le plan. Attention : le montant accordé dépend du niveau de dépendance (GIR[2]) et d'un plafond annuel. En 2025, jusqu'à 2 045,56 € par mois pour les GIR[2] 1, 1 654,18 € pour les GIR[2] 2, 1 195,67 € pour les GIR[2] 3, 797,96 € pour les GIR[2] 4 (source : CNSA).
- Pas d'APA ? Il reste possible de déposer une première demande, soit pour une prise en charge à domicile (accueillant familial, résidence autonomie), soit pour une prise en charge en établissement (EHPAD, USLD[3]).
La demande passe par le conseil départemental, parfois le CCAS[4] ou un point d'information local. Le dossier comprend une évaluation médicale (GIR[2]) et l'analyse des ressources. L'APA en établissement s'adresse aux résidents en EHPAD ; l'aide est alors versée soit à la structure, soit au résident selon l'organisation locale. À noter : l'APA ne couvre que le tarif dépendance, pas la totalité de l'hébergement.

2. Droit au répit pour les aidants : une enveloppe complémentaire
Quand l'aidant principal s'épuise, ou doit s'absenter, un coup de pouce supplémentaire existe : l'enveloppe droit au répit. Elle s'active si le plafond du plan d'aide APA est atteint. Le département peut accorder jusqu'à 573,77 € par an (2025) pour financer un séjour temporaire en EHPAD, un accueil de jour ou toute solution de relais. En cas d'hospitalisation de l'aidant, l'aide grimpe à 1 139,94 € pour couvrir d'urgence un hébergement temporaire, par exemple.
Conditions : l'aidant doit être jugé indispensable par l'équipe médico-sociale. La demande s'anticipe : au moins un mois avant en cas d'hospitalisation programmée. Les services du département instruisent le dossier. Ce dispositif, souvent ignoré, joue un rôle clé pour éviter l'épuisement des proches.
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3. L'aide sociale à l'hébergement (ASH) : le filet pour les faibles revenus
Ressources modestes ? L'ASH prend le relais, sous conditions. Elle est attribuée par le département si la personne âgée et ses obligés alimentaires (enfants, gendres, belles-filles) ne peuvent assurer le coût du séjour. L'aide couvre tout ou partie des frais d'hébergement en EHPAD, en résidence autonomie ou chez un accueillant familial, à condition que la structure soit habilitée à l'aide sociale.
Le montant laissé à disposition de la personne ne peut descendre sous les 124 € mensuels (2025). Attention, l'ASH peut être récupérée sur la succession, sous conditions. La demande s'effectue auprès du département, dossier à l'appui : justificatifs de ressources, état civil, évaluation du degré de dépendance.
4. Les aides au logement : APL et ALS, des alliées parfois oubliées
Les aides au logement allègent la note, même pour un séjour temporaire, à condition que l'établissement soit conventionné. Deux dispositifs :
- APL (Aide personnalisée au logement) : via la CAF ou la MSA, pour les EHPAD conventionnés APL. Le montant dépend des ressources, du prix de l'établissement, de la localisation.
- ALS (Allocation de logement sociale) : pour les structures non conventionnées APL.
Le versement peut se faire soit à la personne, soit directement à l'établissement. Mieux vaut vérifier l'éligibilité avant d'entamer la démarche. Ces aides, soumises à conditions de revenus, peuvent donner droit à quelques centaines d'euros par mois, un levier non négligeable quand le budget serre la vis.
5. Caisses de retraite, complémentaires, collectivités : la piste des aides additionnelles
Peu de familles pensent à solliciter la caisse de retraite, la mutuelle ou la mairie. Pourtant, ces organismes peuvent proposer des aides spécifiques, pour prévenir la perte d'autonomie ou soutenir le maintien à domicile[5]. Certaines caisses (CARSAT, MSA, complémentaires) octroient des subventions ponctuelles pour financer un hébergement temporaire. Les modalités varient selon les régimes : mieux vaut contacter directement chaque organisme.
Du côté des collectivités, certaines communes ou départements débloquent des aides locales, complémentaires aux dispositifs nationaux. Le CCAS[4], la mairie, le service autonomie du département disposent de l'information actualisée. Enfin, quelques mutuelles couvrent partiellement les frais d'hébergement temporaire, en cas de convalescence ou d'hospitalisation.

Tableau récapitulatif des aides principales
| Aide | Bénéficiaires | Montant / Plafond | Où faire la demande |
|---|---|---|---|
| APA (en établissement) | 60 ans+, GIR[2] 1 à 4 | Jusqu'à 2 045,56 €/mois (GIR[2] 1) | Conseil départemental |
| Droit au répit | Aidant indispensable | Jusqu'à 573,77 €/an (hospitalisation : 1 139,94 €) | Conseil départemental |
| ASH | Ressources insuffisantes | Montant variable (reste à vivre minimum : 124 €) | Conseil départemental |
| APL / ALS | Tous, sous conditions de ressources | Selon barèmes CAF/MSA | CAF ou MSA |
| Aides caisses, mutuelles, collectivités | Variable | Variable | Organisme concerné / mairie |
FAQ pratique : démarches et astuces pour optimiser son dossier
Combien de temps peut durer un hébergement temporaire en EHPAD ?
Jusqu'à 90 jours par an, en une seule fois ou fractionné selon les besoins (répit, convalescence, urgence, vacances des aidants).
Quelles pièces fournir pour une aide à l'hébergement temporaire ?
Pièce d'identité, justificatifs de ressources, avis d'imposition, évaluation médicale (GIR[2]), dossier d'admission Cerfa n°14732*03. Ajoutez les justificatifs du proche aidant si besoin (droit au répit).
Le montant de l'APA suffit-il à couvrir tout le séjour ?
Non, une part reste souvent à la charge du résident ou de sa famille. Le cumul avec l'APL, l'ASH ou les aides de caisses retraite permet d'alléger significativement la facture.
Peut-on demander l'ASH pour un séjour court ?
Oui, si l'établissement est habilité à l'aide sociale. Même pour un court séjour, la démarche reste similaire à celle d'un séjour permanent, avec étude de la situation financière.
Vers qui se tourner pour être accompagné dans les démarches ?
Le CCAS[4] de la commune, le service autonomie du département, les points d'information locaux (CLIC[6], MAIA[7]), les assistantes sociales hospitalières ou de secteur.
Des aides multiples, des démarches à anticiper
Le financement d'un hébergement temporaire en EHPAD relève du parcours du combattant : conditions d'âge, de ressources, de dépendance, délais d'instruction parfois longs. Pourtant, ces aides cumulables, bien que méconnues, permettent souvent de débloquer une solution rapide et plus accessible qu'il n'y paraît. S'informer tôt, comparer les établissements, constituer un dossier complet, solliciter le bon interlocuteur dès les premiers signes de besoin : voilà les clés pour soulager à la fois le résident et sa famille.






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