Peut-on vraiment détecter Alzheimer avec un test sanguin ?

Peut-on vraiment détecter Alzheimer avec un test sanguin
EHPAD Alzheimer

La maladie d’Alzheimer[1] représente la première cause de démence en France, touchant aujourd’hui plus d’1,2 million de personnes, un chiffre qui devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population. Cette maladie neurodégénérative entraîne une perte progressive de la mémoire, des fonctions cognitives et de l’autonomie. Pendant longtemps, le diagnostic reposait sur des examens complexes, souvent perçus comme lourds par les patients, mais depuis quelques années, un espoir grandit : la possibilité de détecter Alzheimer [2][1]grâce à une simple prise de sang. En 2025, où en est la recherche ? Peut-on réellement dépister la maladie à partir de biomarqueurs sanguins ? Voici un tour d’horizon complet.

Est-ce qu'une simple prise de sang peut dépister la maladie d'Alzheimer[1] ?

Les scientifiques travaillent depuis plus de dix ans sur l’idée qu’une analyse sanguine pourrait remplacer ou au moins compléter les examens plus invasifs. Mais la question demeure : ces tests sont-ils assez fiables pour poser un diagnostic en 2025 ?

Existe-t-il un test sanguin fiable pour détecter Alzheimer[1] en France en 2025 ?

Plusieurs tests sanguins ont déjà montré leur efficacité à l’international. En mai 2025, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé le premier test sanguin destiné à aider au diagnostic de la maladie d'Alzheimer[1]. Ce test est destiné aux adultes de 55 ans et plus présentant des signes de la maladie d'Alzheimer[1]. Il offre une alternative moins invasive aux méthodes traditionnelles telles que les scans PET ou la ponction lombaire, avec une précision de diagnostic supérieure à 90 %.

La Haute Autorité de Santé (HAS) et les centres mémoire reconnaissent le potentiel de ces analyses, mais elles ne sont pas encore disponibles dans les laboratoires français. Pour l’instant, elles sont réservées aux essais cliniques ou aux centres de recherche spécialisés. Néanmoins, la HAS pourrait envisager son évaluation et son approbation dans les années à venir.

Quels sont les marqueurs sanguins analysés dans la maladie d’Alzheimer[1]

Pour comprendre l’apport des tests sanguins dans Alzheimer[1], il faut distinguer les analyses déjà utilisées en pratique courante pour écarter d’autres causes de troubles cognitifs, et les biomarqueurs plus récents qui ciblent directement les mécanismes de la maladie.

Les marqueurs sanguins classiques évalués aujourd’hui

Certaines prises de sang sont déjà utilisées pour identifier des facteurs de risque ou des causes secondaires des troubles cognitifs, tels que :

  • l’hypothyroïdie, un déficit en hormones thyroïdiennes ; 
  • les carences en vitamine B12 et folates
  • le diabète ; 
  • une sérologie positive à la syphilis.

senior Alzheimer faisant un test pour le diabète

Les biomarqueurs spécifiques à Alzheimer[1]

Les avancées récentes ont permis de détecter directement dans le sang des protéines caractéristiques de la maladie d’Alzheimer[1] :

  • la protéine bêta-amyloïde (Aβ42 et Aβ40), un ratio déséquilibré est typique de la présence de plaques amyloïdes dans le cerveau ; 
  • la protéine tau phosphorylée (p-tau181, p-tau217) reflète les lésions neuronales et la dégénérescence spécifique à Alzheimer[1] ;
  • le neurofilament light chain (NfL) est un indicateur de la destruction des neurones, corrélé à l’évolution de la maladie ; 
  • le GFAP (glial fibrillary acidic protein) est un marqueur de l’inflammation cérébrale, également associé à la progression des symptômes.

Ces biomarqueurs sont analysés à l’aide de méthodes de pointe et constituent le cœur des nouveaux tests sanguins de dépistage d’Alzheimer[1].

À quoi sert la prise de sang dans le diagnostic d’Alzheimer[1]

La prise de sang, facile d’accès et peu coûteuse, offre plusieurs avantages dans le cadre du dépistage des personnes atteintes de démence :

  • détecter la maladie plus tôt, parfois avant l’apparition des symptômes ;
  • rendre le dépistage plus accessible à un plus grand nombre de patients ;
  • simplifier le suivi de l’évolution de la maladie ; 
  • adapter la prise en charge dans les phases tardives de la maladie, moment où les enjeux d’accompagnement et de fin de vie[4] sont particulièrement sensibles ; 
  • ouvrir une porte d’entrée aux essais cliniques en cours sur la maladie d’Alzheimer[1].

Il est important de noter qu’à l’heure actuelle, la prise de sang ne permet pas encore de poser un diagnostic définitif. Elle agit comme un filtre : elle identifie les patients qui nécessitent des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer la maladie.

Quelles sont les personnes concernées par le test sanguin Alzheimer[1]

Le test sanguin Alzheimer[1] est principalement proposé à :

  • des personnes présentant des troubles cognitifs légers ;
  • des patients orientés par leur médecin traitant vers une consultation mémoire[5] ;
  • des personnes jeunes ayant des antécédents familiaux d’Alzheimer[1] précoce ;
  • des volontaires inclus dans des études cliniques.

Le test n’est pas encore un dépistage de masse, mais il pourrait le devenir dans les années à venir si sa fiabilité est confirmée.

Quels sont les autres examens pour détecter la maladie d’Alzheimer[1]

Même si les tests sanguins progressent, le diagnostic reste multifactoriel et nécessite une combinaison d’examens cliniques, cognitifs et biologiques.

L’évaluation des symptômes par le médecin traitant

Le médecin traitant est le premier interlocuteur. Il évalue :

  • les troubles de mémoire ou d’orientation ;
  • le niveau de perte d’autonomie
  • la fréquence et la progression des symptômes ;
  • l’existence d’autres causes possibles (dépression[6], carence, maladie thyroïdienne).

senior en consultation mémoire

La consultation mémoire[5]

Elle réunit des spécialistes tels que des neurologues, des gériatres, des psychiatres ou encore des neuropsychologues. La consultation mémoire[5] permet :

  • de réaliser des tests cognitifs standardisés tels que le MMSE ou le MoCA ;
  • d’analyser l’impact des troubles sur la vie quotidienne ;
  • d’orienter vers des examens complémentaires comme l’IRM ou la ponction lombaire.

Les tests neurologiques évaluent la mémoire immédiate et différée, le langage et le raisonnement ainsi que l’attention et l’orientation spatio-temporelle.

Ces tests ne permettent pas de confirmer Alzheimer[1] à eux seuls, mais ils sont indispensables pour mesurer la sévérité des troubles.

L’IRM

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un outil clé. Elle permet de :

  • visualiser une atrophie de l’hippocampe, zone essentielle à la mémoire ;
  • écarter d’autres causes comme un AVC[7], une tumeur ou une hydrocéphalie.

L’IRM est systématiquement prescrite dans le cadre du diagnostic d’un malade Alzheimer[1].

La ponction lombaire

La ponction lombaire est très fiable, mais aussi plus invasive et parfois redoutée par les patients. Elle consiste à analyser le liquide céphalo-rachidien (LCR) et à doser directement les protéines bêta-amyloïde et tau.

En conclusion, les analyses sanguines constituent une avancée majeure dans la maladie d’Alzheimer[1], et leur utilisation dans le but d’un diagnostic plus précoce, moins invasif et plus accessible, devrait se démocratiser dans un futur proche.

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