Lorsque les troubles s’intensifient, la question de l’admission en UVP Alzheimer finit souvent par s’imposer, sans que les familles sachent vraiment comment les choses se décident. Qui peut y prétendre ? Comment les équipes étudient-elles les dossiers ? Pourquoi certains profils sont acceptés et d’autres non, malgré une situation jugée urgente ? Découvrez les étapes clés, les critères réels, les motifs de refus et les solutions possibles, afin de vous permettre d’anticiper sereinement et d’orienter votre proche vers la prise en charge la plus adaptée.
UVP Alzheimer : à qui s’adresse vraiment ce type d’unité ?
Une unité de vie[2] protégée (UVP) est une unité sécurisée d’EHPAD, pensée pour les personnes atteintes de troubles cognitifs (Alzheimer, troubles apparentés) modérés à sévères, associés à des troubles du comportement eux aussi modérés : déambulation, agressivité légère, angoisses, désorientation, risques de fugue.
Elle se distingue :
- du PASA, où l’on vient seulement en journée pour des activités thérapeutiques, puis on retourne dans l’unité « classique » ;
- de l’UHR[3], réservée aux troubles du comportement majeurs, nécessitant une surveillance et des moyens renforcés 24 h/24 ;
- des unités Alzheimer ouvertes, adaptées aux troubles plus modérés, sans verrouillage systématique des accès.
Les UVP accueillent de petits groupes (environ 10 à 20 résidents), ce qui permet une surveillance rapprochée et un environnement plus contenant.

LIRE AUSSI : UVP, UHR, unité Alzheimer, PASA : Quelle différence ?[3]
Admission en UVP Alzheimer : les grandes étapes
Tout commence par une alerte : fugue, chute répétée, déambulation incessante, agressivité verbale ou physique, angoisses majeures la nuit… Le médecin traitant ou l’équipe de l’EHPAD soulève alors la question d’une admission en UVP.
Vient ensuite l’évaluation médicale et gériatrique :
- bilan des troubles cognitifs et du comportement ;
- retentissement sur la sécurité ;
- parfois, bilan mémoire ou avis spécialisé.
On constitue alors un dossier, avec le compte rendu médical, les traitements, le GIR[4], le niveau de dépendance dans la vie quotidienne, les antécédents, mais aussi des éléments de biographie et le projet de vie.
La décision se prend généralement en commission pluridisciplinaire (médecin coordonnateur[5], cadre, psychologue, IDE, etc.), qui arbitre entre plusieurs demandes, évalue l’urgence et écoute les éléments apportés par la famille.
Les critères d’admission en UVP : ce qui pèse vraiment dans la balance
Les critères d’admission ne sont pas identiques partout, mais on retrouve toujours les mêmes grands axes :
- troubles cognitifs et comportementaux : il faut des troubles suffisamment marqués pour justifier une unité sécurisée, mais pas au point de relever plutôt d’une UHR[3] ou d’un service de psychiatrie gériatrique ;
- besoin de sécurisation : désorientation, tentatives de fugue, errance, angoisses nocturnes, comportements à risque (sortir seul, toucher aux installations, etc.) ;
- capacité à vivre en petit collectif fermé : supporter la promiscuité, les bruits, les troubles des autres dans une unité de 10–20 places ;
- cohérence avec le projet de l’UVP : certaines unités sont plus centrées sur la déambulation, d’autres sur les troubles du comportement, d’autres encore sur des profils très dépendants physiquement.
Pourquoi un dossier d’admission en UVP peut-il être refusé ?
Un refus n’est pas forcément un jugement sur votre proche ou sur votre façon d’aider. Dans les faits, plusieurs situations reviennent souvent :
- profil trop lourd : agitation extrême, agressivité majeure, troubles psychiatriques associés, refus massif de soins… qui relèvent plutôt d’une UHR[3], d’un service de psychiatrie ou d’USLD[6] ;
- profil trop autonome : troubles cognitifs débutants, peu de troubles du comportement, autonomie de marche et de gestion du quotidien : la personne est mieux en unité Alzheimer ouverte, en PASA ou en unité « classique » ;
- manque de place (capacité très limitée) : les admissions se font alors selon la gravité (risques majeurs, urgence de sécurisation) ;
- inadéquation médicale : pathologie somatique complexe (ventilation, lourds appareillages, dialyse…) que l’unité ne peut pas assurer en sécurité.

Que faire en cas de refus d’admission en UVP ?
Demandez une explication, idéalement lors d’un rendez-vous avec le médecin coordonnateur[5] ou le cadre. L’objectif n’est pas de « plaider » votre cause, mais de comprendre ce qui a bloqué.
Ensuite, faites le point sur les alternatives :
- orientation vers une UHR[3] ou un autre EHPAD avec UVP ;
- maintien en unité classique avec renforcement des moyens (PASA, temps soignant, interventions d’équipes mobiles…) ;
- recours à l’HAD ou au réseau gériatrique local pour sécuriser le domicile ou l’EHPAD.
En cas de danger majeur (fugues répétées, violences graves, épuisement extrême des aidants), sollicitez rapidement le médecin traitant ou le gériatre pour une réévaluation urgente et l’activation du réseau territorial.
LIRE AUSSI : Unité fermée en EHPAD : Quels sont les différents types d’unités sécurisées ?
Comment mettre toutes les chances de votre côté pour une future admission ?
Pour que l’équipe voie bien la réalité du quotidien, il est précieux de documenter les troubles :
- tenir un carnet d’observation ;
- noter les épisodes de fugue, agressivité, angoisses nocturnes, chutes ;
- demander des écrits aux intervenants à domicile ou à l’EHPAD.
L’idée est d’éviter de ne parler que de « quelques crises » le jour de la commission.
N’attendez pas une crise majeure pour évoquer l’UVP. Dès que les risques augmentent, parlez-en au médecin et commencez à repérer les établissements.
Enfin, multipliez les demandes auprès de plusieurs EHPAD avec UVP ou de structures proches du domicile ou des enfants. Gardez un contact régulier pour actualiser la situation et montrer votre motivation.
L’UVP est un outil parmi d’autres pour sécuriser et apaiser le quotidien de certains patients Alzheimer. Mieux comprendre son fonctionnement vous permet de défendre sereinement le projet de vie le plus adapté à votre proche.
FAQ
Quelles sont les conditions pour entrer en unité de vie[2] protégée (UVP) Alzheimer ?
Pour intégrer une UVP, la personne doit présenter des troubles cognitifs modérés à sévères associés à des comportements nécessitant une sécurisation (fugue, désorientation…) et pouvoir vivre dans un petit groupe cohérent avec le projet de l’établissement.
Qui décide de l’admission en UVP : l’EHPAD, le médecin, la famille ?
La décision est prise en commission ou en réunion pluridisciplinaire de l’EHPAD, sur la base des éléments médicaux, des observations de l’équipe, des avis médicaux extérieurs et des informations apportées par la famille.
Quels documents fournir pour un dossier d’admission en UVP Alzheimer ?
Le dossier comprend généralement un bilan médical récent, la liste des traitements, l’évaluation du GIR[4], les comptes rendus gériatriques ou mémoire, les coordonnées des proches, des éléments biographiques, une description des troubles et, le plus souvent, les documents administratifs d’entrée en EHPAD.
Pourquoi un dossier d’UVP peut-il être refusé (profil médical, troubles, manque de place…) ?
Un dossier peut être refusé si le profil est trop lourd pour l’UVP, trop autonome pour une unité fermée, si la pathologie somatique est trop complexe, si aucune place n’est disponible ou si les besoins ne correspondent pas au projet de l’unité.
Peut-on contester un refus d’admission en unité de vie[2] protégée ?
Il est possible de demander une explication détaillée, de solliciter une réévaluation médicale ou un second avis, mais il n’existe aucun recours formel pouvant obliger l’établissement à accepter une admission.
Combien de temps faut-il attendre une place en UVP Alzheimer ?
Le délai d’attente varie fortement selon les territoires et peut aller de quelques semaines à plusieurs mois, en fonction du nombre de places, des départs, des situations urgentes et de la priorité attribuée à votre dossier.
Quelle différence entre UVP, UHR[3], PASA et unité Alzheimer « classique » ?
L’UVP est une unité fermée en continu, l’UHR[3] prend en charge les troubles très sévères, le PASA propose des activités thérapeutiques uniquement en journée, tandis que l’unité Alzheimer « classique » reste ouverte et accueille des profils plus modérés.
Que faire si mon proche ne correspond pas aux critères d’admission en UVP ?
Si votre proche ne relève pas d’une UVP, vous pouvez envisager une unité Alzheimer classique, un PASA, un accueil de jour, un autre EHPAD, une UHR[3] ou une USLD[6] pour les profils lourds, ainsi que des aides renforcées à domicile via le réseau gériatrique local.






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