L’un de vos parents vit en EHPAD[1], vous participez chaque mois aux frais d’hébergement et ces dépenses pèsent lourd sur votre budget familial. Pourtant, saviez-vous qu’il est possible, sous certaines conditions, de bénéficier d’avantages fiscaux en déclarant les sommes versées en tant qu’obligé alimentaire ? Entre aides, plafonds et justificatifs à fournir, la fiscalité autour de la contribution aux frais de la maison de retraite peut sembler complexe. Cet article vous explique ce qu’il faut inscrire sur votre feuille d’impôt[2] pour optimiser votre déclaration et alléger vos charges.
Comment déclarer les frais d’EHPAD[1] de son parent aux impôts ?
Lorsque vous participez aux frais d’hébergement en EHPAD[1] de votre parent, vous pouvez bénéficier d’avantages fiscaux liés à l’obligation alimentaire[4]. En effet, la loi impose aux enfants d’aider financièrement leurs ascendants dans la mesure de leurs moyens. Dans le cas d’un hébergement en maison de retraite, vous pouvez déduire la totalité des sommes versées.
Elles doivent être inscrites dans la case 6GU ou 6GV du formulaire 2042 RICI de votre déclaration de revenus, ou dans la rubrique « Pensions alimentaires versées » si vous déclarez en ligne.
Cependant, pour pouvoir en bénéficier, il est essentiel de respecter les règles fiscales :
- votre parent doit être en difficulté financière ;
- les montants versés doivent correspondre aux dépenses réelles ;
- les sommes doivent être justifiées par des pièces comme des factures de la maison de retraite ou des relevés bancaires.

Le parent en maison de retraite peut-il lui aussi déclarer ses frais ?
Votre parent, quel que soit son âge, peut également bénéficier d’une réduction d’impôt[2] égale à 25 % des frais qu’il engage pour son hébergement en EHPAD[1]. Celle-ci est plafonnée à 10 000 € de dépenses annuelles, ce qui correspond à une économie maximale de 2 500 € par an.
Pour bénéficier de cet avantage fiscal, il doit inscrire le montant des dépenses dans les cases 7CD et 7CE du formulaire 2042 RICI lors de sa déclaration de revenus. Si cette dernière est réalisée en ligne, il retrouvera cette option dans la rubrique « Réductions et crédits d’impôt[2] ».
Attention, seuls les montants réellement supportés sont éligibles. Il faut donc déduire les aides perçues telles que l’APA, l’allocation logement ou encore l’ASH.
De même, les frais supportés par le senior ne donnent droit qu’à une réduction d’impôt[2], et non à un crédit d’impôt[2]. Ainsi, la réduction ne s’appliquera que si votre proche est imposable.
Quels sont les frais déductibles des impôts pour une personne âgée en EHPAD[1] ?
Selon le Code général des impôts, pour que votre parent puisse bénéficier de la réduction d’impôts de 25 %, il est nécessaire que les sommes versées concernent à la fois les frais d’hébergement et les frais liés à la dépendance[5].
Les frais de dépendance[5]
Ces frais correspondent aux surcoûts engendrés par la perte d’autonomie du résident. Ils incluent les prestations d’aide et de surveillance indispensables pour réaliser les actes essentiels du quotidien, sans prendre en compte les soins médicaux. Cela comprend par exemple les activités d’animation et l’assistance dans les gestes de la vie courante.
Les frais d’hébergement
Les frais d’hébergement regroupent les coûts liés aux services généraux de l’EHPAD[1] :
- l’administration ;
- l’accueil hôtelier ;
- la restauration ;
- l’entretien des locaux ;
- l’organisation de la vie sociale et des animations au sein de l’établissement.
Si vous ne prenez en charge que les frais d’hébergement, sans participer aux frais de dépendance[5], vous ne pourrez pas bénéficier de la réduction d’impôt[2].
Les dépenses non déductibles
Certaines charges facturées par les EHPAD[1] ne donnent pas droit à un avantage fiscal :
- les prestations de confort telles que la télévision, le téléphone ou encore la coiffure ;
- les dépenses déjà prises en charge par la CPAM[6] ou d’autres aides sociales.

Les règles fiscales sont-elles les mêmes pour un parent hébergé à votre domicile ?
Si vous hébergez un parent dans le besoin sous votre toit, vous pouvez déduire de vos revenus une somme forfaitaire sans justificatif, fixée à 4 039 € pour l’année 2024. Il faut simplement pouvoir démontrer que votre parent dispose de ressources insuffisantes.
Si vos dépenses réelles dépassent ce forfait, vous pouvez choisir de déduire le montant exact, à condition de pouvoir prouver la réalité des dépenses et l’état de besoin de votre parent.
Cette déduction forfaitaire est aussi possible si vous recueillez une personne âgée de plus de 75 ans, même si ce n’est pas un parent comme un oncle ou une tante, à condition qu’elle ait de faibles ressources (moins de 12 411,44 € pour une personne seule en 2025, plafond ASPA).
Quelles sont les différences entre une réduction d’impôt[2] et un crédit d’impôt[2] ?
Avant de déclarer les frais liés à l’hébergement, il est important de bien distinguer réduction d’impôt[2] et crédit d’impôt[2], car les effets ne sont pas les mêmes selon que l’on est imposable ou non.
Réduction d’impôt[2]
La réduction d’impôt[2] permet de diminuer directement le montant de l’impôt[2] à payer. En revanche, pour en profiter, il faut être imposable. Si la réduction dépasse le montant de l’impôt[2], celui-ci est simplement annulé, mais l’excédent n’est pas remboursé.
Exemple : si Pierre doit 1 000 € d’impôts et bénéficie d’une réduction de 1 500 €, il ne paiera rien, mais ne recevra pas les 500 € supplémentaires.
Crédit d’impôt[2]
Le crédit d’impôt[2], lui, est plus avantageux. Il peut bénéficier aussi bien aux personnes âgées imposables qu’aux non-imposables, dès lors qu’elles ont recours à un service d’aide à domicile[7].
Si le crédit d’impôt[2] dépasse le montant dû, la différence est remboursée. Et si aucune somme n’est due, le crédit est versé en totalité.
Exemple : si madame Dupont emploie une aide à domicile[7] agréée pour l’accompagner dans les gestes du quotidien et qu’elle lui verse 4 000 € pour ce service, elle peut bénéficier :
- d’un crédit d’impôt[2] égal à 50 % des dépenses engagées, soit 2 000 € ;
- si elle devait payer 1 500 € d’impôt[2], elle paiera 0 € et recevra un remboursement de 500 € ;
- si elle est non imposable, elle recevra un virement de 2 000 € de la part du Trésor Public.
En résumé
Situation | Avantage fiscal | Où déclarer | Montant |
Parent imposable et paie lui-même | Réduction d’impôt[2] | Case 7CD pour lui et 7CE pour le conjoint | 25 % de 10 000 € = 2 500 € maximum |
Parent non imposable paie lui-même | Aucune réduction pour l’instant | ||
Vous aidez votre parent | Déduction de la pension alimentaire versée | Case 6GU | Selon besoin et sur justificatifs |
Plusieurs membres de la famille aident le parent | Déduction de la pension alimentaire au prorata | Case 6GU. Chacun déclare sa part | Selon besoin et sur justificatifs |
En conclusion, participer aux frais d’EHPAD[1] d’un parent peut représenter un engagement financier conséquent, mais la législation fiscale prévoit des dispositifs pour alléger cette charge. Que vous versiez une pension alimentaire en tant qu’obligé ou que votre parent règle lui-même ses frais, il est possible, sous certaines conditions, de bénéficier d’un avantage fiscal non négligeable. Encore faut-il distinguer les dépenses éligibles et bien compléter sa déclaration. En anticipant et en vous faisant accompagner si besoin, vous pourrez optimiser votre déclaration et ainsi soulager un peu votre budget familial.
Laissez un commentaire