Peut-on être payé pour l’aide d’un parent à domicile ? Aides et démarches

Peut-on être payé pour l’aide d’un parent à domicile Aides et démarches
Droits et Aides

Avec le temps, certaines tâches du quotidien deviennent difficiles pour vos parents. Vous vous impliquez naturellement dans la préparation des repas, la toilette, la gestion des papiers, ou encore l’accompagnement aux rendez-vous. Ce soutien prend de plus en plus de place dans votre vie et vous vous demandez s’il est possible d’être aidé, vous aussi. Peut-on toucher une aide financière pour le temps passé auprès d’un parent ? Peut-on être reconnu, voire rémunéré, en tant qu’aidant familial ? Ce guide vous éclaire sur vos droits en tant qu’aidant et sur les démarches à mettre en œuvre.

Peut-on être rémunéré pour s’occuper d’un de ses parents âgés à domicile ?

Oui, dans certaines conditions, il est possible d’être rémunéré ou dédommagé pour l’aide apportée à un parent âgé vivant à domicile. Mais cette reconnaissance financière dépend de plusieurs critères tels que le type d’aide versée, le lien de parenté, le degré de dépendance[3] de la personne aidée ou encore le statut de l’aidant.

L’aidant familial peut être salarié par son proche parent en perte d’autonomie

Un aidant familial peut être embauché comme salarié à domicile par son parent via le dispositif CESU (Chèque Emploi Service Universel). Cela implique un contrat de travail en bonne et due forme, un salaire au moins équivalent au SMIC horaire brut de 15,74 € en 2025, et le versement des cotisations sociales pour les congés payés, la retraite ou encore l’assurance chômage.

Des règles spécifiques s’appliquent selon le type d’aide dont bénéficie le parent.

aidant salariée à domicile par son parent âgé via le CESU

Si le parent perçoit l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie)

L’APA permet de financer en partie les dépenses liées à la perte d’autonomie, dont le salaire d’un aidant familial. Toutefois, les conjoints, concubins et partenaires de PACS ne peuvent pas être rémunérés via l’APA, en vertu du devoir de secours entre partenaires de vie.

En outre, depuis la réforme de l’APA en 2016, les aidants qui jouent un rôle indispensable au maintien à domicile[4] d’un proche âgé peuvent bénéficier d’un droit au répit. Ce dispositif permet de financer un relais pour les soulager temporairement. En 2025, le montant maximal accordé au titre de ce droit au répit est de 573,77 € par an et par personne aidée.

Si le parent perçoit la PCH (Prestation de compensation du handicap)

La PCH peut aussi permettre de salarier un proche, mais avec davantage de restrictions. Sont exclus de ce statut salarié :

  • les conjoints, parents ou enfants ;
  • les retraités ;
  • les personnes en emploi à temps plein.

Cependant, dans les situations de dépendance[3] lourde nécessitant une présence permanente, ces exclusions peuvent être levées, permettant à n’importe quel membre de la famille de devenir salarié.

Le parent proche peut être dédommagé pour l’aide apportée à la personne âgée dépendante

Si devenir salarié n’est pas envisageable, il existe des aides financières pour dédommager les aidants sans contrat de travail. Ces aides ne relèvent pas d’un lien de subordination, et ne génèrent pas de droits sociaux aux congés, à la retraite ou au chômage.

L’AJPA (Allocation journalière du proche aidant)

Cette aide est versée par la CAF ou la MSA à ceux qui réduisent ou suspendent temporairement leur activité pour accompagner un proche en perte d’autonomie. Elle s’inscrit dans le cadre du congé de proche aidant.

  • montant de l’AJPA en 2025 : 65,80 € par jour complet ou 32,90 € par demi-journée avec un plafond mensuel de 1 447,60 € pour 22 jours complets ;
  • durée maximale de versement : 66 jours sur l’ensemble de la carrière ; 
  • conditions : avoir un lien étroit avec la personne aidée (parent, grand-parent, enfant, frère, sœur, conjoint…).

L’AJPA correspond à une aide ponctuelle, utile en cas d’urgence ou en phase de transition telle qu’une hospitalisation ou un retour à domicile.

L’AJAP (Allocation d’accompagnement d’un proche en fin de vie[5])

Lorsqu’un proche est en phase terminale, il est possible de bénéficier d’un congé de solidarité familiale pour rester à ses côtés. Ce congé peut être indemnisé grâce à l’AJAP

L’AJAP est versée pendant 21 jours maximum en cas d’interruption totale d’activité ou 42 jours en cas de réduction du temps de travail. L’allocation d’un montant de 64,41 € ou 32,21 € par jour pour un temps partiel, peut être partagée entre plusieurs proches, successivement ou en même temps.

Le dédommagement via la PCH

Contrairement à un salaire, le dédommagement via la PCH n’est pas considéré comme un revenu. Il est exonéré d’impôts, et permet de compenser l’aide apportée.

  • montants en 2025 : 4,69 € de l’heure si l’aidant continue à travailler et 7,04 € s’il réduit ou arrête son activité ;
  • plafond mensuel : environ 1 050 €, soit 85 % du SMIC net.

L’aidant doit être mentionné dans le plan d’aide.

aidante familiale bénéficiant de la PCH et de l'exonération d'impôt

Comment être rémunéré pour s’occuper de ses parents ?

Accompagner un proche en perte d’autonomie peut, sous certaines conditions, ouvrir droit à des aides financières, à condition d’effectuer les bonnes démarches administratives, souvent en lien avec les services sociaux du département, les caisses de retraite ou la CAF/MSA.

Faire reconnaître la perte d’autonomie du proche aidé

Avant toute chose, il est indispensable que le proche que vous aidez soit reconnu comme dépendant par les autorités compétentes. Cela conditionne l’accès à la plupart des aides.

  • pour une personne âgée de 60 ans ou plus, il faut déposer une demande d’APA (allocation personnalisée d’autonomie) auprès du Conseil départemental ;
  • pour une personne en situation de handicap, la demande se fait auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), pour solliciter la PCH.

Ces évaluations permettent de définir un plan d’aide personnalisé, qui peut inclure la rémunération d’un aidant familial.

Se faire désigner officiellement comme aidant

Une fois la dépendance[3] reconnue, vous pouvez être désigné comme aidant dans les dispositifs suivants :

  • dans le plan d’aide APA si vous êtes un proche, hors conjoint, concubin ou partenaire de PACS, vous pouvez être rémunéré en tant que salarié.
  • dans le plan d’aide PCH, vous pouvez être dédommagé sans contrat de travail ou rémunéré en tant que salarié selon la situation et le niveau de dépendance[3].

Dans tous les cas, le lien de parenté, la situation professionnelle de l’aidant et la charge d’accompagnement sont examinés.

Mettre en place les formalités administratives

Devenir aidant rémunéré implique quelques démarches administratives, qu’il s’agisse d’un véritable emploi salarié ou d’un simple dédommagement.

Si vous devenez salarié de la personne aidée

Celle-ci devient votre employeur et doit :

  • s’enregistrer auprès de l’URSSAF via le dispositif CESU (Chèque emploi service universel) ;
  • rédiger un contrat de travail précisant les tâches, la durée hebdomadaire, et le salaire ;
  • déclarer chaque mois les heures travaillées ; 
  • payer les cotisations sociales (avec possibilités d'exonération partielle selon les cas).

Si vous êtes dédommagé via la PCH

Aucun contrat de travail n’est nécessaire. Le Conseil départemental verse directement une aide mensuelle à la personne aidée, qui la reverse ensuite à l’aidant, sur présentation d’un justificatif horaire.

Si vous souhaitez bénéficier de l’AJPA

Vous devez : 

  • faire la demande auprès de la CAF ou de la MSA ;
  • justifier d’une interruption ou réduction d’activité professionnelle ;
  • fournir un justificatif attestant de la situation de la personne aidée (handicap ou perte d’autonomie) ; 
  • déclarer les jours d’aide effectués pour déclencher le paiement.

Si vous vous occupez d’un proche en fin de vie[5]

Pour demander l’AJAP, il faut adresser un dossier à la CNAJAP, accompagné d’un certificat médical attestant que le proche est en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable. Le demandeur doit aussi fournir une attestation de suspension ou de réduction de son activité, à demander à son employeur.

Suivre et mettre à jour la situation du proche aidé

Les droits à l’APA, à la PCH et à l’AJPA doivent être renouvelés régulièrement. Tout changement de situation (emploi, déménagement, aggravation de l’état de santé du proche…) doit être signalé. Vous pouvez également demander un réexamen du plan d’aide si les besoins de votre proche évoluent.

En conclusion, être aidant familial demande du temps, de l’énergie et souvent des sacrifices personnels ou professionnels. Heureusement, des dispositifs existent pour reconnaître et soutenir cet engagement, que ce soit par un salaire, un dédommagement ou une allocation. N’hésitez pas à vous faire accompagner par les services sociaux ou les points d’information dédiés aux aidants pour faciliter vos démarches.

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