Montant AAH 2025 : combien allez‑vous toucher selon votre situation (seul, en couple, en maison de retraite)

Derrière le sigle AAH, une réalité concrète : le revenu minimum qui permet à plus d'un million d'adultes handicapés en France de vivre, ou de survivre. Chaque année, une nouvelle revalorisation, de nouveaux plafonds, des règles qui évoluent, et surtout une question qui revient en boucle : « Combien vais-je toucher ? ». En 2025, la réponse dépend de situations parfois complexes : célibataire sans ressources, couple, parent d'enfant à charge, résident en établissement. Les barèmes changent, la « déconjugalisation » bouscule les équilibres, les démarches restent parfois obscures. Décryptage, chiffres précis, cas concrets pour comprendre ce à quoi vous pouvez prétendre, et comment ne pas passer à côté de vos droits.

Le montant maximal de l'AAH en 2025 : ce qui change

Au 1^er avril 2025, l'Allocation aux Adultes Handicapés connaît une revalorisation attendue : son montant mensuel maximal grimpe à 1 033,32 €. Soit une hausse de 17,27 € par rapport à 2024 (+1,7 %, conformément à l'inflation). Ce montant s'applique aux personnes n'ayant aucun autre revenu pris en compte. Le versement s'effectue chaque début de mois, par la CAF ou la MSA, en suivant le calendrier officiel.

Une évolution attendue : la revalorisation annuelle, inscrite dans la loi, garantit le minimum social face à la hausse du coût de la vie. Mais attention, toucher le montant maximal suppose de respecter des plafonds de ressources stricts.

Plafonds de ressources 2025 : les nouvelles règles, et la déconjugalisation

Depuis octobre 2023, un changement fondamental : les revenus du conjoint ne sont plus pris en compte pour évaluer le droit à l'AAH. C'est la déconjugalisation. Désormais, seule la situation personnelle du bénéficiaire compte. Un vrai bouleversement, notamment pour les personnes en couple dont le conjoint avait des revenus conséquents.

Les plafonds annuels à ne pas dépasser en 2025 :

• Personne seule : 12 193 € par an
• Couple : 22 069 € par an (mais seuls les revenus du bénéficiaire comptent)
• Majoration par enfant à charge : +6 096 € par enfant

À noter : pour la demande 2025, ce sont les revenus de 2023 qui servent de référence (avis d'imposition 2024). En cas de changement de situation, il reste possible de demander une actualisation.

Conditions d'attribution : qui a droit à l'AAH en 2025 ?

Derrière le montant, des critères précis :

• Taux d'incapacité : au moins 80 %, ou 50-79 % avec restriction substantielle et durable d'accès à l'emploi (appréciée par la CDAPH).
• Âge : avoir au moins 20 ans (ou 16 ans si non à charge pour les prestations familiales).
• Résidence : vivre en France de façon stable et régulière, nationalité française ou séjour régulier pour les ressortissants étrangers.
• Ressources : ne pas dépasser les plafonds indiqués ci-dessus, sur la base des revenus imposables de l'année N-2.

La reconnaissance administrative du handicap passe par la CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées). Un passage obligé, parfois long, qui conditionne l'ouverture des droits.

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Calcul du montant : comment est déterminée votre AAH

Le calcul s'appuie sur la différence entre le montant maximal et la moyenne mensuelle des ressources perçues (hors prestations non prises en compte). Schéma simplifié :

• Si aucune ressource : versement du montant plein (1 033,32 €).
• Si perception d'un salaire, pension ou autre allocation : AAH = montant maximal – moyenne mensuelle des ressources.

Exemple : une personne seule avec 450 € mensuels de pension d'invalidité percevra 1 033,32 € – 450 € = 583,32 € d'AAH.

Pour les travailleurs, des abattements spécifiques s'appliquent : en cas de reprise d'activité, seuls 20 % du salaire brut jusqu'à 540,54 €/mois sont retenus, puis 60 % au-delà. Pendant les six premiers mois de reprise, les revenus d'activité ne sont même pas pris en compte.

Cas concrets : seul, en couple, en établissement

Situation : personne seule sans ressources

Le cas le plus simple : 1 033,32 € par mois, à condition de ne pas avoir d'autres revenus pris en compte et de respecter les conditions d'attribution.

Situation : en couple

Depuis la déconjugalisation, un bénéficiaire en couple voit ses droits évalués comme s'il était seul. Les ressources du partenaire ne sont plus intégrées. Si le bénéficiaire n'a aucun revenu personnel : montant plein (1 033,32 € mensuels). Si le bénéficiaire travaille, le calcul se fait sur ses seuls revenus, selon la règle vue plus haut.

Un changement considérable pour des milliers de foyers où le conjoint percevait un salaire élevé : le droit à l'AAH, souvent supprimé par le passé, se retrouve ouvert ou majoré.

Situation : en maison de retraite ou établissement

Ici, le montant peut baisser. Après 60 jours d'hébergement, sauf exceptions (enfant à charge, retour à domicile prévu…), l'AAH descend à 30 % de son montant maximal, soit environ 310 € par mois en 2025.

Certaines situations permettent de conserver le montant plein : retour régulier au domicile, charge d'un enfant, conjoint non hébergé. La règle vise à éviter le cumul avec une prise en charge intégrale des frais d'hébergement par l'aide sociale.

AAH et autres prestations : cumul, différences, pièges à éviter

L'AAH reste exonérée d'impôt^[2], mais elle peut se cumuler avec d'autres aides. Quelques points de vigilance :

• Prestation de compensation du handicap (PCH) : cumul intégral possible.
• Majoration pour la vie autonome (MVA) : +104,77 €/mois pour les personnes autonomes vivant dans un logement indépendant.
• RSA : non cumulable intégralement ; l'AAH vient en déduction du montant du RSA.
• Pension de retraite : l'AAH complète la pension jusqu'au plafond si le taux d'incapacité atteint 80 %.
• Prime d'activité : cumul possible, selon les revenus d'activité.

Une subtilité : la prime de Noël n'est pas versée aux bénéficiaires de l'AAH seule. Et l'allocation ne compte pas pour la retraite (absence de cotisation).

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Démarches, durée, renouvellement : mode d'emploi

La demande d'AAH s'effectue auprès de la MDPH : formulaire Cerfa n°15692*01, certificat médical récent, justificatifs d'identité, de domicile, bulletins de salaires éventuels.

La durée d'attribution est variable : 

• 1 à 2 ans (jusqu'à 5 ans) pour un taux d'incapacité de 50-79 % ; 
• entre 1 et 10 ans, voire sans limitation si handicap permanent, pour un taux d'au moins 80 %.

La CAF ou la MSA verse ensuite l'allocation chaque début de mois. En cas de changement de situation (emploi, séparation, décès…), il faut signaler rapidement pour éviter indus ou suspensions.

Repères et synthèse des montants AAH 2025

• Seul sans ressources : 1 033,32 €/mois
• En couple sans ressources personnelles : 1 033,32 €/mois
• En établissement après 2 mois : 310 €/mois (hors exceptions)
• Majoration vie autonome : 104,77 €/mois (sous conditions)
• Complément de ressources (anciens bénéficiaires) : 179,31 €/mois

En pratique : vigilance et anticipation

Avec plus d'1,2 million de bénéficiaires, l'AAH s'impose comme un pilier du minimum social en France. Mais chaque situation reste unique : les plafonds, les revenus, les changements de vie, tout peut faire varier le montant effectivement perçu.

La déconjugalisation a ouvert la voie à de nouveaux droits pour des milliers de personnes en couple. La revalorisation annuelle garantit le pouvoir d'achat, mais les démarches, parfois longues et complexes, réclament anticipation et rigueur.

Besoin d'aide ? Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées, les CAF, les associations spécialisées, restent les interlocuteurs de référence. Mieux vaut vérifier chaque année ses droits, déclarer tout changement, et rester attentif aux évolutions législatives. Derrière les chiffres, c'est l'autonomie et la dignité de chacun qui se joue.

Questions pratiques : ce que tout le monde veut savoir

Comment déclarer ses revenus ? 

La déclaration trimestrielle reste obligatoire, uniquement pour les revenus personnels du bénéficiaire depuis la déconjugalisation.

Mon AAH baisse si mon conjoint gagne plus ? 

Non, plus depuis octobre 2023 : les revenus du couple ne jouent plus.

Puis-je partir à l'étranger sans perdre mes droits ? 

Jusqu'à trois mois par an, aucun impact. Au-delà, suspension temporaire.

Un emploi, une activité, cela supprime-t-il l'AAH ? 

Non, cumul possible avec abattements sur les revenus. Les six premiers mois de reprise, les salaires ne sont pas comptés.

AAH après 62 ans ? 

Pour un taux d'incapacité de 80 % ou plus, maintien possible sous conditions. Entre 50 et 79 %, bascule sur la retraite pour inaptitude.