« Et s’il tombait pendant la nuit ? » Votre proche âgé est de plus en plus dépendant et vous craignez pour sa santé, redoutez une chute ou un appel au secours que personne n’entendrait. Vos inquiétudes sont légitimes, mais heureusement, des solutions concrètes existent pour garantir la sécurité d’un parent âgé qui souhaite continuer à vivre à son domicile. Cet article passe en revue les meilleures options de garde de nuit pour vous éclairer et vous aider à trouver la solution la mieux adaptée à votre situation.
1 - La garde de nuit à domicile pour soulager et rassurer l’aidant familial
Lorsqu’on est enfant unique, ou le seul proche disponible, assurer seul la surveillance nocturne devient vite épuisant. Mettre en place une garde de nuit permet alors de préserver sa santé, de tenir dans la durée et de garantir la sécurité du parent aidé.
Quelles différences entre garde de nuit et présence de nuit ?
On confond souvent garde de nuit et présence de nuit, mais ce sont deux prestations bien distinctes.
La présence de nuit réservée aux seniors encore relativement autonomes
La présence de nuit consiste à faire dormir un accompagnant au domicile de la personne âgée, le plus souvent dans une pièce séparée, pour assurer une compagnie rassurante et intervenir en cas de besoin ponctuel.
Ce service s’adresse principalement aux personnes encore autonomes ou en légère perte d’autonomie, qui peuvent globalement gérer seules leur nuit, mais ont besoin d’être rassurées ou accompagnées pour éviter les chutes, par exemple.
L’intervenant n’a pas besoin de compétences particulières. Il peut aider à :
- un lever ponctuel ;
- une prise de médicament nocturne ;
- rassurer en cas de panique ou de désorientation.
La garde de nuit : une présence active pour les personnes dépendantes
La garde de nuit consiste à faire intervenir un professionnel qui doit être disponible immédiatement en cas de besoin.
Ce service est tout indiqué pour les personnes âgées fortement dépendantes, atteintes de troubles cognitifs de type Alzheimer[3], sujettes aux fugues, déambulations nocturnes, chutes ou malaises.
Le professionnel peut dormir dans la même pièce que la personne s’il faut l’assister dès le moindre mouvement. Il s’agit d’une solution souvent utilisée en continu, dans le cadre du maintien à domicile[4] de personnes âgées en perte d’autonomie avancée.
Ce type de garde implique une disponibilité constante et est encadré par des règles précises, souvent assurée par des auxiliaires de vie diplômés ou des aides-soignants.

Les avantages et les inconvénients de l’aide humaine à domicile
Comme toute solution de maintien à domicile[4], l’aide humaine la nuit présente des points forts évidents, mais aussi quelques limites à anticiper.
Les avantages :
- une sécurité renforcée ;
- une tranquillité d’esprit autant pour la personne aidée que pour les proches aidants ;
- le maintien dans un environnement familier ;
- une souplesse dans l’organisation de la garde : ponctuelle, temporaire au retour d’une hospitalisation ou plus régulière.
Les inconvénients :
- un coût relativement élevé, surtout en garde active ;
- des besoins logistiques à anticiper notamment la présence d’une chambre pour dormir ;
- la nécessité de trouver le bon intervenant et d’instaurer une relation de confiance.
Quel est le coût d’une garde de nuit à domicile ?
Le coût d’une aide humaine à domicile pendant la nuit dépend de plusieurs facteurs :
- la nature de la prestation : présence passive ou garde active ;
- la durée de présence et le nombre de jours ;
- si la famille passe par un prestataire ou par l’emploi direct d’un salarié ;
- la zone géographique du lieu de résidence du senior.
Les horaires et les modalités exactes sont fixés dans le contrat de travail, mais la présence de nuit ne doit pas dépasser 12 heures consécutives.
Quelles aides pour réduire le coût d’une garde de nuit à domicile ?
À première vue, le tarif d’une garde de nuit peut sembler élevé. Pourtant, de nombreuses aides financières permettent de diminuer considérablement le reste à charge :
- l’APA à domicile (Allocation personnalisée d’autonomie) est destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus, en situation de dépendance (GIR 1 à 4). Elle finance une partie des dépenses liées au maintien à domicile[4][6][5] ;
- la PCH (Prestation de compensation du handicap) s’adresse aux personnes en situation de handicap, sans limite d’âge ;
- l’ARDH (Aide au retour à domicile après hospitalisation) est accordée sous conditions par l’assurance retraite, elle peut financer temporairement un accompagnement renforcé après un séjour à l’hôpital ;
- les caisses de retraite complémentaires proposent parfois des plans d’aide individualisés pour maintenir les retraités à domicile ;
- le crédit d’impôt[7] de 50 % pour l’emploi d’un salarié à domicile.
Quelles qualifications pour un aidant de nuit au domicile du senior ?
L’assistance de nuit à domicile, notamment en cas de retour d’hospitalisation ou de perte d’autonomie sévère, demande une grande vigilance et souvent des gestes techniques. C’est pourquoi ces missions sont généralement assurées par :
- des aides-soignants ou infirmiers formés au suivi médical ;
- ou des auxiliaires de vie qualifiées, notamment titulaires du diplôme d’État d’auxiliaire de vie[8] sociale (DEAVS).
Pour trouver du personnel qualifié, vous pouvez faire appel à une structure d’aide à domicile[9] agréée, ou consulter les services du département.
2 - L’accueil de nuit en établissement spécialisé
Lorsque le maintien à domicile[4] la nuit n’est plus sécurisé ou suffisant, le recours à une structure médicalisée peut s’imposer. En effet, certains établissements proposent des accueils de jour et aussi des accueils spécifiques la nuit pour soulager les aidants.
Quand avoir recours à un accueil en EHPAD[1] de nuit ?
L’accueil en résidence médicalisée peut être une solution pertinente lorsque le maintien à domicile[4] devient trop risqué, notamment en cas de :
- troubles cognitifs avancés ;
- de besoin de soins médicaux continus ;
- d’absence totale d’entourage aidant ;
- après une hospitalisation ;
- dans le cadre de l’aide au répit des aidants familiaux.

Les avantages d’un placement en EHPAD[1] de nuit
Recourir à un hébergement de nuit en résidence médicalisée offre de nombreux bénéfices, en particulier pour les personnes très dépendantes ou isolées :
- une sécurité médicale permanente grâce à la présence continue de personnel soignant et des équipements adaptés ;
- une intervention rapide de professionnels de santé formés en cas de problème médical grave ;
- un soutien global incluant l’aide au coucher, à l’hygiène, et la surveillance tout au long de la nuit ;
- une sociabilisation facilitée, par exemple, lors de la prise du dîner et du petit-déjeuner avec les autres résidents ;
- le coût est généralement moins élevé qu’une garde à domicile, souvent équivalent à la moitié du tarif journalier du séjour en EHPAD[1] ;
- un soulagement pour les proches, qui peuvent se reposer en toute confiance.
Les inconvénients d’un placement de nuit en maison de retraite médicalisée
Néanmoins, cette solution comporte aussi des limites qu’il convient d’anticiper :
- une rupture du cadre de vie : quitter son domicile, même temporairement, peut être déstabilisant, surtout pour des personnes atteintes de troubles neurodégénératifs ;
- des difficultés d’adaptation à un nouvel environnement, à un rythme collectif ou à une chambre partagée ;
- une prise en charge non personnalisée, selon les protocoles de l’établissement.
Quelles sont les aides financières disponibles pour un accueil de nuit en EHPAD[1] ?
Il existe plusieurs aides financières peuvent en alléger le coût de l’hébergement en EHPAD[1] de nuit :
- l’APA en établissement, versée par le conseil départemental, aide à financer la part liée à la dépendance[5], sous conditions de perte d’autonomie évaluée en GIR[6] 1 à 4 ;
- l’ASH, destinée aux personnes âgées aux faibles ressources, prend en charge tout ou partie des frais, à condition d’intégrer un établissement habilité. Cette aide peut être récupérée sur la succession ;
- les mutuelles et caisses de retraite peuvent proposer une aide ponctuelle au financement d’un hébergement de nuit ;
- la réduction d’impôt[7] de 25 % sur les dépenses supportées en EHPAD[1], plafonnée à 2 500 € ;
- le droit au répit pour les aidants. Cette allocation est conditionnée au versement de l’APA et est plafonnée à 573,77 € par an, en 2025. En cas d’hospitalisation de l’aidant, ce plafond peut être majoré.
Quelles autres solutions envisager lorsque la garde de nuit n’est pas possible ?
Lorsque la présence d’un intervenant à domicile n’est pas envisageable, par manque de personnel, de moyens financiers ou d’accord du senior, il existe des solutions complémentaires pour sécuriser les nuits tout en maintenant une certaine autonomie.
La téléassistance et les dispositifs connectés
La téléassistance permet à la personne âgée de déclencher une alerte en cas de problème. Cela peut se faire via un médaillon ou un bracelet, ou automatiquement grâce à des capteurs de chute.
Une plateforme d’écoute disponible 24h/24 contacte alors les proches ou les secours. Certains dispositifs peuvent aussi détecter l’absence de mouvement inhabituel.
Les services de nuit itinérants
Dans certaines zones, des professionnels tels que des aides-soignants ou des auxiliaires de vie, effectuent des tournées de nuit au domicile de plusieurs personnes âgées. Ils peuvent intervenir pour des soins, un change, un passage de sécurité ou un accompagnement au lever ou au coucher.
Cette solution intermédiaire est idéale pour ceux qui n’ont pas besoin d’une présence constante, mais qui restent vulnérables la nuit.
Tableau comparatif des solutions de garde de nuit
Solution | Pour qui | Avantages | Limites | Coût estimé | Aides possibles |
Garde/présence de nuit à domicile (prestataire) | Senior dépendant ou semi-autonome | Maintien environnement habituel Présence permanente | Coût élevé Besoin d’une chambre pour l’intervenant | 100 à 300 € par nuit | APA, PCH, crédit d’impôt[7], caisses de retraite |
Auxiliaire de vie de nuit (en emploi direct) | Personne nécessitant aide au lever/coucher, toilettes, surveillance continue | Présence permanente Personnel formé Toujours la même personne | Coût élevé | Smic horaire à minima | APA, PCH, crédit d’impôt[7][8], caisses de retraite |
Accueil de nuit en EHPAD[1] | Senior en perte d’autonomie sévère Besoin de répit pour l’aidant | Personnel qualifié Présence permanente Équipements adaptés Sociabilisation du senior | Rupture du cadre de vie Temps d’adaptation Protocoles de soins non personnalisés | 60 à 120 € par nuit | APA, ASH, droit au répit, caisses de retraite, réduction d’impôt[7] |
Système de téléassistance | Personne autonome à risque de chute | Coût Intervention 24/24 | Pas de présence physique | 20 à 30 € d’abonnement par mois | Crédit d’impôt[7], APA à domicile, caisses de retraite |
Service itinérant | Personne seule mais relativement autonome | Coût Intervention rapide en cas de besoin | Interventions limitées en nombre et en durée Pas de présence constante | 15 à 30 € par passage | Crédit d’impôt[7], APA à domicile, caisses de retraite |
En résumé, choisir une solution de garde de nuit dépend d’abord des besoins réels de la personne âgée : a-t-elle simplement besoin d’être rassurée, ou d’un accompagnement médicalisé ? Ensuite, il faut tenir compte de l’environnement, du budget disponible, des aides mobilisables, et du souhait du senior de rester à domicile. L’idéal est de faire un point avec un médecin ou le CLIC[10], afin d’évaluer le niveau de dépendance[5] et d’identifier les options les plus adaptées.
FAQ
Quelles sont les options pour assurer une surveillance sécurisée d’un parent la nuit ?
Les solutions intègrent des gardes de nuit humaine à domicile ou en établissement spécialisé, mais également des équipements de téléassistance lorsque le senior ne veut ou ne peut pas quitter son logement.
Quels équipements faciliteront l’autonomie d’un senior à domicile ?
Différents dispositifs peuvent faciliter l’autonomie des seniors à domicile tels que :
- le bracelet anti-chute ;
- la vidéo-surveillance ;
- le monte-escalier ;
- les capteurs de mouvement ;
- les éclairages automatiques ;
- les barres de douche.
Quelles aides financières existent pour financer l’adaptation du logement ?
L’ANAH, les caisses de retraite, l’APA, la PCH et le crédit d’impôt[7] de 50 % peuvent contribuer aux frais d’adaptation du logement pour encourager le maintien à domicile[4] des personnes âgées en perte d’autonomie.
Quels sont les services les plus recommandés pour la garde de nuit ?
Les services agréés d’aide à domicile[9] sont les plus recommandés pour la garde de nuit. Vous pouvez vous renseigner auprès du CCAS, du Clic[10][11] ou de votre mairie pour trouver un prestataire fiable.
Comment évaluer le coût des services de garde de nuit ?
Tout dépend du type de garde. Cela peut aller de 20 € par mois pour la téléassistance à 300 € par nuit pour une présence active. Des aides réduisent le reste à charge.
Quelles sont les qualifications requises pour un aidant de nuit ?
Idéalement, un aidant de nuit doit avoir, à minima, un diplôme d’auxiliaire de vie[8], une expérience avec les personnes âgées, et de bonnes références. Les structures certifiées offrent plus de garanties.
Comment s'assurer que la personne âgée est en sécurité avec l'aide de nuit ?
Pour vous assurer que votre parent est en sécurité, vous pouvez commencer par vérifier les références et les expériences de l’aide de nuit, privilégier les structures agréées et installer des dispositifs complémentaires comme des capteurs, des veilleuses connectées ou des systèmes de téléassistance.
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