Donation après 80 ans : fiscalité, limite d’âge, exemples de don

Droits et Aides

Les donations constituent une démarche essentielle dans la gestion du patrimoine d’une personne âgée en EHPAD, permettant de transmettre des biens et de l’argent à ses enfants ou à d’autres bénéficiaires. Cet article explore en détail les aspects clés des donations après 80 ans, en mettant en lumière les meilleures pratiques, les considérations fiscales et les conseils avisés pour en maximiser les bénéfices.

Qu’est-ce qu’une donation ?

La donation est un acte juridique par lequel une personne, appelée le donateur, transfère de manière volontaire la propriété d’un bien ou d’une somme d’argent à une autre personne, appelée le bénéficiaire ou le donataire, sans attendre de contrepartie. Ce transfert peut concerner divers types de biens, tels que des biens immobiliers ou mobiliers, de l’argent liquide ou des titres financiers. 

La donation est souvent utilisée pour transmettre un patrimoine de manière anticipée, par exemple dans le cadre de la planification d’une succession, ou pour soutenir financièrement un membre de la famille.

senior organisant une donation après 80 ans

Quelle fiscalité s’applique aux dons réalisés après 80 ans ?

La fiscalité des donations après 80 ans peut varier en fonction des réglementations en vigueur. Des éléments tels que l’abattement, la loi TEPA et le barème des droits de donation doivent être pris en compte pour évaluer leur impact fiscal.

L’abattement

Quel que soit votre âge, si vous effectuez une donation à un membre de votre famille, qu’il s’agisse d’une somme d’argent, d’un bien mobilier tel qu’un bijou, d’une maison ou encore de valeurs mobilières telles que des actions, ce dernier peut bénéficier d’un abattement au titre du lien de parenté sur les droits de donation : 

  • 100 000 € par parent s’il s’agit de votre enfant ;
  • 80 724 € pour votre époux ou partenaire de Pacs ;
  • 31 865 € pour votre petit-enfant ;
  • 15 932 € pour votre frère ou votre soeur ;
  • 7 967 € pour votre neveu ou votre nièce ;
  • 5 310 € pour votre arrière-petit-enfant.

La loi TEPA

Par contre, si vous réalisez votre donation après 80 ans, vous perdez l’avantage fiscal de la loi Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat (TEPA) promulguée en France en 2007, qui octroie notamment un abattement supplémentaire sur les droits de donation.

La loi TEPA s’adresse aux descendants, neveux et nièces et concerne exclusivement les dons sous forme d’argent (chèque, virement ou espèces).

Dans ce cas, l’héritier, qui doit être majeur, bénéficie d’une exonération des droits de donation jusqu’à 31 865 €, renouvelable tous les 15 ans. 

Le barème des droits de donation

Les tarifs des droits de donation dépendent de votre lien de parenté avec votre héritier. Seul le montant de la donation restant après l’application de l’abattement et de l’exonération est imposable.

Les taux applicables pour les donations entre parents et enfants sont les suivants :

  • de 0 € à 8 072 € : 5 % ; 
  • de 8 072 € à 12 109 € : 10 % ; 
  • de 12 109 € à 15 932 € : 15 % ; 
  • de 15 932 € à 552 324 € : 20 % ; 
  • de 52 324 € à 902 838 € : 30 % ; 
  • de 902 838 € à 1805 677 € : 40 % ; 
  • Plus de 1 805 677 € : 45 %.

Y-a-t-il une limite d’âge pour effectuer une donation ? 

Il n’existe généralement pas de limite d’âge pour réaliser un don. Une personne majeure, ayant la capacité juridique de prendre des décisions et d’en comprendre les conséquences, peut en principe effectuer des donations à tout âge et à la personne de son choix. Cependant, certaines mesures de protection sont mises en place pour prévenir les abus et protéger les personnes vulnérables, notamment celles placées sous tutelle ou curatelle, qui ne peuvent prendre des décisions engageant leur patrimoine sans surveillance.

En outre, il est strictement interdit de faire des donations à certaines catégories de personnes considérées comme ayant une influence inappropriée sur le donateur.

Cela inclut : 

  • les professionnels de santé ; 
  • les personnes travaillant dans des structures de maintien à domicile ; 
  • les propriétaires ou intervenants dans des établissements sociaux et médico-sociaux tels que les EHPAD ; 
  • les accueillants familiaux ; 
  • les mandataires judiciaires à la protection des majeurs ; 
  • les religieux tels que les prêtres, les pasteurs, les imams ou encore les rabbins.

Il est donc recommandé de consulter un conseiller financier ou un professionnel du droit pour évaluer la meilleure approche en fonction de votre situation individuelle et des réglementations en vigueur.

Quels sont les différents types de dons après 80 ans  ? 

La donation après 80 ans constitue une stratégie essentielle pour préserver son patrimoine et simplifier la succession. Ainsi, il est important de comprendre les différents types de dons disponibles à cette étape de votre vie, afin de choisir la meilleure stratégie pour répondre à vos besoins individuels et familiaux.

La donation simple

La donation simple est l’une des formes les plus courantes de transfert de patrimoine. Elle implique un transfert direct d’argent ou de biens d’une personne à un bénéficiaire, sans contrepartie financière. Ce type de donation peut être utilisé pour aider financièrement un membre de la famille, soutenir une cause charitable, ou simplement faire un cadeau. La donation simple donne en principe lieu à un acte notarié, sauf lorsqu’elle porte sur une somme d’argent. 

La donation-partage

La donation-partage, obligatoirement effectuée devant notaire, permet de répartir équitablement le patrimoine entre plusieurs bénéficiaires de manière transparente et sans conflit. Contrairement à une donation simple où le donateur décide de la répartition des biens, la donation-partage fixe les parts de chaque bénéficiaire au moment de la donation. Cela permet de prévenir les contestations ultérieures et de garantir une répartition équitable des actifs entre les bénéficiaires.

La donation d’un bien immobilier

Même lorsque vous atteignez l’âge de 80 ans ou plus, la possibilité de transmettre un bien immobilier à un membre de votre famille reste possible. Si vous souhaitez continuer à profiter de votre bien, une option intéressante est la donation avec réserve d’usufruit. Cette démarche vous permet de transférer la nue-propriété du bien aux bénéficiaires tout en conservant le droit d’usage et de jouissance du bien, que ce soit une maison ou un appartement. 

La donation entre époux

La donation entre époux ou donation au dernier vivant, permet d’augmenter la part d’héritage du conjoint. Elle ne peut porter que sur les biens présents dans le patrimoine du donateur au jour de son décès.

La donation entre époux est soumise à certaines règles, notamment lorsque le couple a des enfants. Si ces derniers sont d’accord, le conjoint recevra tous les biens de la succession. En cas de désaccord, ils peuvent demander la « réduction » de la donation. 

Le don manuel

Le don manuel est un transfert informel d’argent ou de biens sans passer par un acte notarié. Contrairement à d’autres formes de donation qui nécessitent une procédure formelle, il peut être effectué simplement en remettant physiquement les biens au bénéficiaire. Il faut néanmoins remplir une déclaration fiscale pour le paiement des droits de donation.

La donation de titres de société après 80 ans

La donation de titres de société est un moyen courant de transmettre un patrimoine entrepreneurial à ses héritiers.

Le dispositif Dutreil, est une mesure fiscale mise en place pour favoriser la transmission des titres de société. Elle offre une exonération de 75 % de leur valeur, sans limite de montant, sous conditions que les titres soient conservés pendant une durée minimum de 4 ans et que le donataire continue d’exercer ses fonctions durant les 3 années qui suivent la donation.

Conseils pour optimiser sa donation après 80 ans 

Pour optimiser votre donation après 80 ans, voici quelques conseils supplémentaires à prendre en compte :

  • analysez votre situation fiscale avec un professionnel qualifié ou un expert en planification fiscale pour évaluer votre situation actuelle et identifier les stratégies les plus avantageuses pour minimiser les impôts ; 
  • étudiez attentivement les différents types de donations, chacune présente ses propres avantages et inconvénients en fonction de vos objectifs personnels et de la composition de votre patrimoine ; 
  • assurez-vous de respecter les exigences légales et fiscales en vigueur. Cela peut inclure des formalités administratives spécifiques ou encore des délais à respecter ; 
  • communiquez ouvertement avec vos bénéficiaires sur vos intentions. Une communication transparente peut contribuer à éviter les malentendus et les conflits familiaux.

En conclusion, les donations après 80 ans sont un outil important de planification successorale et de gestion de patrimoine. En comprenant les implications fiscales, en choisissant judicieusement le type de dons et en respectant les exigences légales, vous pouvez maximiser les avantages de ces démarches pour vous-même et pour vos bénéficiaires, tout en évitant les écueils potentiels.

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