Crédit d’impôt services à la personne : ce qui change vraiment en 2026 pour les familles qui aident un parent dépendant

Crédit d’impôt services à la personne ce qui change vraiment en 2026 pour les familles qui aident un parent dépendant
Droits et Aides

En France, le crédit d'impôt[1] pour l'emploi d'un salarié à domicile s'est imposé comme un levier essentiel pour des millions de familles. L'aide financière, jusque-là stable, va connaître en 2026 une évolution majeure, sous la pression du déficit public et des recommandations de la Cour des comptes. Pour ceux qui soutiennent un parent devenu dépendant, l'inquiétude grandit : quelles règles seront maintenues, lesquelles vont changer, et comment s'y retrouver dans les nouveaux textes ?

Pourquoi la réforme de 2026 : le contexte budgétaire et social

Le coût du dispositif, près de 7 milliards d'euros chaque année, pèse lourd dans les finances publiques. Depuis mars 2024, la question d'une réduction du crédit d'impôt[1] figure en haut de l'agenda politique. À l'Assemblée nationale, le projet de loi de finances 2026 cristallise les débats. L'objectif affiché : ramener la facture à 6 milliards. 

Plusieurs amendements ont circulé, certains radicaux, d'autres plus ciblés, mais tous convergent vers une logique : recentrer l'aide sur les personnes les plus fragiles, notamment les familles qui accompagnent un parent dépendant.

seniors ayant une réduction de leur crédit d'impot services à la personne

Bénéficiaires concernés et services éligibles au crédit d’impôt[1] : le périmètre inchangé, mais sous surveillance

Aujourd'hui, le crédit d'impôt[1] couvre un large éventail de services à la personne : aide à la toilette, ménage, garde d'enfants, soutien scolaire, petits travaux, assistance aux personnes âgées ou handicapées, entre autres. 

Pour les familles aidantes, la règle est simple : l'aide doit être fournie au domicile du parent dépendant, reconnu bénéficiaire de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie), que ce soit via un salarié employé directement ou une structure agréée.

Les prestations médicales, elles, restent exclues du dispositif fiscal. En revanche, l'accompagnement dans la vie quotidienne, la mobilité, la préparation des repas ou l'entretien du logement entrent dans le champ d'application. La liste officielle, assez vaste, pourrait voir certains services dits « de confort » sortir du dispositif lors de la réforme.

Montant crédit impôt[1] 2026 : plafonds, taux, majorations – le mode de calcul jusqu'à la réforme

Jusqu'à la fin 2025, le crédit d'impôt[1] représente 50 % des dépenses engagées, avec un plafond de base de 12 000 € par an. Ce plafond grimpe à 15 000 € si plusieurs critères de majoration sont réunis : enfants à charge, membres du foyer de plus de 65 ans, ou ascendant bénéficiaire de l'APA. La première année, le seuil peut même atteindre 18 000 €.

Pour les familles où une personne détient une carte d'invalidité ou une CMI avec mention « invalidité », ou reçoit une pension d'invalidité de 3e catégorie, la barre monte à 20 000 €. À chaque catégorie de services, son plafond : 500 € pour le petit bricolage, 3 000 € pour l'assistance informatique, 5 000 € pour le jardinage.

Le crédit s'applique uniquement sur le reste à charge, c'est-à-dire après déduction des aides (APA, PCH…). Les dépenses et les aides doivent être correctement déclarées lors de la déclaration de revenus, sous peine de redressement.

Type de plafond ou montantMontantÀ quoi cela correspond ?Exemple concret
Taux du crédit d’impôt[1]50 %Le crédit rembourse la moitié de vos dépenses éligibles.Vous dépensez 3 000 €
→ Vous récupérez 1 500 €.
Plafond de base annuel12 000 €C’est le maximum de dépenses que le fisc prend en compte pour calculer votre crédit d’impôt[1].Même si vous dépensez 18 000 €, seules 12 000 € seront retenues
→ crédit max = 6 000 €.
Majorations (+1 500 € chacune)+ 1 500 €S’ajoute au plafond de 12 000 € si :
*vous avez un enfant à charge
*ou un membre du foyer > 65 ans
*ou un ascendant bénéficiaire de l’APA
Couple avec 1 enfant : plafond = 12 000 + 1 500 = 13 500 €.
Plafond majoré “classique” maximum15 000 €Même avec plusieurs majorations, on ne peut jamais dépasser 15 000 € (hors cas d’invalidité).Famille avec 3 enfants
→ théoriquement +4 500 €, mais le plafond reste limité à 15 000 €.
Plafond pour la première année d’emploiJusqu’à 18 000 €Le plafond est augmenté lorsque c’est la première année où vous employez quelqu’un à domicile.12 000 € + majorations éventuelles (ex. +3 000 €)
→ plafond possible = 15 000 à 18 000 €.
Plafond en cas d’invalidité20 000 €Si une personne du foyer est invalide (carte d’invalidité, CMI-invalidité, pension 3ᵉ catégorie…), le plafond passe à 20 000 €.Une personne en situation de handicap
→ plafond = 20 000 €
→ crédit max = 10 000 €.
Plafond par type de prestation – bricolage500 €Limite annuelle spécifique aux petits travaux (moins de 2 h).Si vous dépensez 700 €
→ seuls 500 € sont retenus.
Plafond par type de prestation – informatique3 000 €Pour le dépannage informatique ou Internet.Dépense de 3 800 €
→ plafond retenu = 3 000 €.
Plafond par type de prestation – jardinage5 000 €Pour l’entretien du jardin.Dépense de 6 600 €
→ plafond retenu = 5 000 €.
Base de calcul réelleReste à chargeLe crédit ne s'applique que sur ce que vous avez réellement payé après déduction des aides (APA, PCH, CESU préfinancé…).Facture : 4 000 €
Aides : 1 500 €
Reste à charge : 2 500 €
→ crédit = 1 250 €.

Réforme 2026 : ce qui va probablement changer, ce qui devrait rester

La volonté politique est claire : réduire le coût global du crédit d'impôt[1] d'un milliard d'euros. Plusieurs scénarios sont sur la table :

  • Baisse du taux de 50 % à 40 % pour certains services jugés moins prioritaires ;
  • Diminution des plafonds annuels, parfois à 3 000 € ou 5 000 €, selon la nature de la prestation ;
  • Exclusion partielle ou totale de certains services de confort ;
  • Possibilité d'instaurer une dégressivité selon les revenus, hypothèse poussée par certains groupes parlementaires ;
  • Limitation du crédit d'impôt[1] dans le mode mandataire, restreignant l'avantage fiscal au seul salaire chargé de l'intervenant.

À l'automne 2025, la plupart des amendements les plus restrictifs ont été rejetés en commission, mais rien n'est figé : les débats pourraient rouvrir lors de l'examen en séance publique.

Pour les familles aidant un parent dépendant, un point rassurant se dégage des annonces gouvernementales : l'aide à l'autonomie, c'est-à-dire l'accompagnement des personnes âgées dépendantes, devrait rester prioritaire. Le maintien du taux de 50 %, ainsi que des plafonds majorés, semble acquis à ce stade – même si la vigilance reste de mise.

aidante bénéficiant du crédit d'impot services à la personne

Modalités pratiques : démarches, calcul, versement

Le crédit d'impôt[1] reste accessible à toutes les familles, imposables ou non. Sa mécanique : remboursement de 50 % des frais déclarés (sauf évolution après la réforme), sous réserve de bien renseigner les montants bruts et les aides perçues dans la déclaration de revenus (formulaires 2042K et 2042RICI).

Depuis 2022, le service d'avance immédiate permet, si la structure ou le prestataire l'a mis en place, de bénéficier de l'avantage fiscal en temps réel : la moitié de la facture déduite dès le paiement. Pour ceux qui ne l'utilisent pas, une avance de 60 % du crédit d'impôt[1] est versée chaque janvier, avec régularisation à l'été. La première année, pas d'avance : le versement intervient après traitement de la déclaration.

En cas de cumul avec une réduction d'impôt[1] pour établissement (ex : un conjoint en EHPAD, l'autre à domicile), les deux avantages fiscaux coexistent, sous conditions.

LIRE AUSSI : Reste à charge EHPAD : comment il se calcule et comment le réduire (APA, ASH, crédit d’impôt) ? [1]

Enjeux et vigilance : pourquoi les familles doivent suivre de près la réforme

La stabilité du crédit d'impôt[1] conditionne l'équilibre financier de nombreux foyers. Un abaissement du taux ou des plafonds ferait mécaniquement grimper le reste à charge. Pour les familles modestes, qui représentent près de 40 % des bénéficiaires et sont souvent non imposables, la moindre évolution peut peser lourd.

À l'échelle nationale, l'emploi dans les services à la personne – trois millions de postes, majoritairement féminins – dépend aussi de ce soutien public. Les syndicats professionnels alertent sur le risque d'accroissement du travail non déclaré, de précarisation, voire de pertes d'emplois, si les familles renoncent à certaines prestations.

À ce jour, la réforme se donne pour ambition d'adapter le dispositif à l'évolution démographique : vieillissement, hausse du nombre de personnes dépendantes, besoins croissants d'accompagnement à domicile. Le texte, porté par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, vise à renforcer l'équité et la simplicité, tout en contenant la dépense publique.

Section pratique : questions fréquentes et conseils pour anticiper 2026

Comment savoir si une dépense reste éligible en 2026 ?

La liste des services concernés sera actualisée dans le projet de loi de finances. Les familles aidant un parent dépendant (ascendant bénéficiaire de l'APA) devraient conserver le bénéfice du crédit d'impôt[1] pour toutes les aides essentielles à la vie quotidienne.

Quelles démarches pour continuer à bénéficier du crédit d'impôt[1] ?

  • Déclarer chaque année les dépenses engagées et les aides perçues (APA, PCH, etc.) ;
  • Conserver les justificatifs transmis par la structure prestataire ou l'aide à domicile[3] ;
  • Utiliser l'avance immédiate si proposée pour améliorer la trésorerie ;
  • Se renseigner en amont sur les éventuelles évolutions via les sites impots.gouv.fr ou le portail national d'information pour les personnes âgées et leurs aidants.

Le crédit d'impôt[1] est-il toujours remboursé si l'on n'est pas imposable ?

Oui, le crédit d'impôt[1] s'applique à tous : il vient diminuer l'impôt[1] à payer ou, si le montant du crédit dépasse l'impôt[1], il est remboursé intégralement, même pour les foyers non imposables.

Quelles précautions pour éviter les mauvaises surprises ?

  • Bien vérifier chaque année les plafonds, taux et conditions d'éligibilité ;
  • Déclarer correctement l'ensemble des aides reçues pour éviter tout redressement ;
  • Suivre l'actualité législative, notamment à l'automne 2025, période clé pour les arbitrages définitifs.

À surveiller dans les mois à venir

Le calendrier parlementaire prévoit une adoption du texte en fin d'année 2025, pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2026. Les réglages techniques (calcul, plafonds, modalités de versement) seront précisés par décret. Les organisations professionnelles restent mobilisées pour défendre les intérêts des familles aidantes. D'ici là, vigilance et anticipation restent les maîtres-mots pour qui veut continuer à accompagner un proche dépendant sans alourdir sa charge financière.

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