Alzheimer et GIR 2 : ce que cela signifie vraiment pour votre parent (autonomie, espérance de vie, prise en charge)

Alzheimer et GIR 2 ce que cela signifie vraiment pour votre parent (autonomie, espérance de vie, prise en charge)
Droits et Aides

Lorsque la maladie d’Alzheimer progresse, elle s’accompagne souvent d’une perte d’autonomie importante. Mais que révèle réellement ce classement sur son autonomie, ses besoins et l’évolution possible de sa santé ? On vous aide à mieux comprendre la réalité de l’Alzheimer en GIR[1] 2 pour faire les bons choix et anticiper l’avenir sereinement.

Comprendre les liens entre Alzheimer, GIR[1] 2 et grille AGGIR[3][4]

La maladie d’Alzheimer est une affection neurodégénérative détruisant peu à peu les neurones de la mémoire et du raisonnement. Les capacités cognitives (mémoire, langage, orientation) s’altèrent progressivement, réduisant l’autonomie du malade.

La grille AGGIR[4][3] est l’outil officiel pour évaluer l’autonomie d’une personne âgée. On classe la personne dans l’un des 6 GIR[1] (1 étant la dépendance totale, 6 l’autonomie totale) selon ses capacités aux gestes quotidiens. Le niveau de GIR[1] détermine notamment l’accès à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Le GIR 2[1] correspond à un niveau de dépendance sévère. Le décret 2008-821 du 21 août 2008 précise deux profils :

  • soit la personne est confinée au lit ou en fauteuil (fonctions mentales encore partiellement préservées) et nécessite une aide pour presque tous les gestes de la vie courante avec surveillance permanente ;
  • soit elle conserve sa mobilité mais souffre de troubles cognitifs importants (confusion, désorientation) qui imposent également une présence constante de l’aidant.

senior atteint d'Alzheimer faisant une évaluation de GIR

À quoi ressemble le quotidien d’un parent Alzheimer en GIR[1] 2 ?

En GIR[1] 2, la vie quotidienne d’un parent Alzheimer demande une présence continue, entre dépendance physique et désorientation.

Parent surtout dépendant physiquement, avec troubles cognitifs modérés

Le parent a besoin d’aide pour la plupart des actes essentiels (se lever, s’habiller, se laver, manger, se déplacer). Il ne peut accomplir seul qu’un très petit nombre de tâches quotidiennes. L’aidant doit rester très présent (aide pour la toilette, transferts, repas, etc.).

Parent encore mobile, mais très désorienté

Certains patients en GIR[1] 2 peuvent encore marcher, mais ils sont très désorientés. Ils risquent de se perdre ou de fuguer, confondent le jour et la nuit, et oublient souvent leur adresse ou le chemin de retour. Un malade Alzheimer très désorienté peut oublier où il habite malgré le fait qu’il puisse encore se déplacer. Cette errance nécessite une surveillance continue.

Espérance de vie avec Alzheimer en GIR[1] 2 : ce que disent les chiffres

L’espérance de vie avec Alzheimer en GIR[1] 2 reste difficile à prévoir, mais les données disponibles donnent une idée générale de la durée moyenne de survie à ce stade.

Alzheimer : espérance de vie globale après le diagnostic

D’après la fondation Alzheimer, une personne diagnostiquée après 65 ans vit en moyenne 8 à 12 ans après le diagnostic.

Mais ce chiffre global dépend fortement de l’âge du patient. Il tombe en moyenne à 5–7 ans après 80 ans, et à 3–5 ans après 85 ans.

L’état de santé général (comorbidités) et la qualité des soins influent aussi beaucoup.

Espérance de vie en GIR[1] 2 : ce que montrent les statistiques

Les données de l’APA confirment que la survie moyenne en GIR[1] 1–2 est très courte. Par exemple, la DREES note qu’une personne en GIR[1] 1 ou 2 passera en moyenne seulement 0,9 an (≈10–11 mois) en tant que bénéficiaire de l’APA.

Autrement dit, les personnes Alzheimer les plus dépendantes vivent en moyenne de l’ordre de quelques mois à un an. Ces chiffres restent toutefois des moyennes statistiques, pas des échéances individuelles.

LIRE AUSSI : GIR 2 : Quelle Prise en Charge et Espérance de Vie ?[1] 

Prise en charge d’un parent Alzheimer en GIR[1] 2 : domicile, EHPAD, unité protégée ?

Quand la maladie d'Alzheimer progresse, il faut évaluer quel environnement permettra la meilleure prise en charge au quotidien.

Rester à domicile : jusqu’où est-ce raisonnable ?

Le maintien à domicile[5] demande une organisation lourde et des intervenants réguliers. L’aidant assume une présence quasi continue, souvent épuisante.

Malgré les aides, la maison reste difficile à sécuriser. Fugues, chutes et accidents nocturnes restent fréquents, rendant la surveillance permanente indispensable.

senior Alzheimer en GIR 2 choisissant le maintien à domicile

Quand l’EHPAD (ou l’unité Alzheimer) devient une option protectrice

Les unités Alzheimer en EHPAD offrent un cadre sécurisé et structurant, avec du personnel formé présent 24 h/24.

Les résidents, souvent en GIR[1] 1 à 3, bénéficient d’activités adaptées et de soins spécialisés. L’environnement est conçu pour limiter l’errance et assurer une prise en charge continue des troubles cognitifs sévères.

Comment décider sans attendre l’urgence

Chutes fréquentes, fugues, confusion sévère, refus de soins ou épuisement de l’aidant sont des signaux d’alerte. Ils indiquent un risque pour la sécurité de la personne.

Consultez rapidement un médecin, gériatre ou équipe mémoire. Ils aideront à évaluer la situation et à anticiper une entrée en établissement avant une urgence.

Alzheimer GIR[1] 2 : quelles aides financières et quel impact sur le coût de l’EHPAD ?

Le classement en GIR[1] 2 a un impact direct sur les aides financières disponibles et sur le coût final d’un séjour en EHPAD, surtout en cas de maladie d’Alzheimer.

APA en GIR[1] 2 : droits et montant de principe

Toute personne de plus de 60 ans classée en GIR[1] 2 a droit à l’APA, à domicile ou en établissement. En pratique, l’APA vise à financer l’accompagnement de la dépendance.

En EHPAD, elle ne couvre que le tarif dépendance (postes liés à l’aide aux actes essentiels de la vie quotidienne).

LIRE AUSSI : APA en EHPAD : Connaître son montant en fonction du GIR de la personne âgée[1] 

Alzheimer en unité protégée : ce que ça change sur le tarif dépendance

En unité Alzheimer, la plupart des résidents (souvent en GIR[1] 1–2) sont pris en charge au tarif dépendance maximum de l’EHPAD. Ce tarif élevé finance l’encadrement renforcé et les soins spécifiques.

L’APA attribuée couvre une part de ce tarif, mais le coût/jour dû par la famille reste généralement important, notamment pour la partie hébergement.

Comment réduire le reste à charge ?

APL ou ALS peuvent réduire le coût d’hébergement en EHPAD chaque mois. L’ASH prend le relais si les ressources sont très faibles. Une réduction d’impôt[6] de 25 % allège encore la facture annuelle. Enfin, caisses de retraite et dispositifs locaux complètent parfois ce financement.

LIRE AUSSI : Comment payer une maison de retraite quand on a pas les moyens ? 

Comment accompagner au mieux un parent Alzheimer en GIR[1] 2 ?

Accompagner un parent atteint d’Alzheimer en GIR[1] 2 demande patience, organisation et attention aux besoins de chacun.

Adapter la communication et les repères

Installez des repères simples (horloge, calendrier, étiquettes, photos) pour aider l’orientation. Parlez doucement, avec des mots familiers, en répétant l’essentiel et en évitant les questions compliquées. Des routines quotidiennes et prévisibles rassurent et limitent la désorientation chez votre proche.

LIRE AUSSI : Les signes de fin de vie chez les patients Alzheimer en EHPAD : Comment les reconnaître et les prendre en charge ?[7]

Protéger l’aidant familial (ne pas attendre le burn-out)

Le bien-être de l’aidant est essentiel. Avant l’épuisement, sollicitez des solutions de répit, partagez les tâches avec la famille et augmentez les aides professionnelles. Les groupes de parole et psychologues spécialisés aident aussi à gérer la charge émotionnelle. Se préserver permet d’accompagner durablement son proche.

Un parent Alzheimer en GIR[1] 2 vit une dépendance avancée, nécessitant une aide continue. C’est souvent le moment d’organiser les soins, l’aide humaine et un soutien financier. Avec un accompagnement adapté, la qualité de vie et la sécurité restent possibles.

FAQ

Mon parent est en GIR[1] 2 avec Alzheimer : est-ce que cela veut dire qu’il est « en fin de vie[7] » ?

Un classement en GIR[1] 2 ne signifie pas nécessairement une fin de vie[7] imminente. Il indique une dépendance sévère, mais la durée de vie varie selon l’âge, l’état général et la qualité des soins.

Quelle est la différence entre un Alzheimer en GIR[1] 2 et en GIR[1] 1 ?

La différence principale avec le GIR[1] 1 concerne le degré de dépendance. En GIR[1] 1, la personne est totalement incapable d’accomplir seule les actes essentiels, alors qu’en GIR[1] 2 quelques gestes restent encore possibles.

Peut-on garder un patient Alzheimer en GIR[1] 2 à domicile en toute sécurité ?

Le maintien à domicile[5] reste possible, mais la sécurité est difficile à garantir en raison des risques de chutes, de fugues et de désorientation. Une surveillance quasi continue est indispensable.

Est-ce qu’un Alzheimer en GIR[1] 2 doit forcément entrer en EHPAD/unité protégée ?

L’entrée en EHPAD n’est pas obligatoire. Elle devient pertinente lorsque la sécurité, l’épuisement de l’aidant ou les besoins de soins dépassent ce qu’il est raisonnable de gérer à domicile.

L’APA en GIR[1] 2 suffit-elle à payer un EHPAD Alzheimer ?

L’APA en GIR[1] 2 réduit le coût de la dépendance, mais ne couvre pas l’hébergement, souvent la part la plus coûteuse en EHPAD.

Qui décide du passage de GIR[1] 2 à GIR[1] 1 et quand ?

Le passage en GIR[1] 1 est décidé lors d’une réévaluation médicale ou médico-sociale, demandée par la famille, le médecin traitant ou le département.

Où trouver des EHPAD Alzheimer adaptés à un proche en GIR[1] 2 ?

Pour trouver un EHPAD adapté, consultez Annuaire Retraite ou sollicitez l’aide d’une assistante sociale.

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