Vous êtes à la retraite, avec plus de temps devant vous et c’est tout naturellement que vous vous êtes mis à accompagner davantage votre mère ou votre père, en préparant ses repas, en organisant ses rendez-vous médicaux, en passant quotidiennement pour lui tenir compagnie. Mais peu à peu, cet engagement a pris beaucoup de place et vous vous interrogez : existe-t-il des aides pour les personnes retraitées qui s’occupent d’un parent âgé ? Dans cet article, nous faisons le point sur les solutions concrètes pour un aidant familial à la retraite. Que vous apportiez une aide ponctuelle ou très régulière, vous découvrirez comment faire reconnaître votre engagement et bénéficier du soutien auquel vous avez droit.
Quels sont les dispositifs dont un retraité aidant familial peut bénéficier ?
En tant qu’aidant à la retraite, vous pouvez bénéficier de certains droits et dispositifs spécifiques.
Les droits à la retraite et compensations
Même si vous êtes déjà à la retraite, votre rôle d’aidant peut vous donner droit à certains avantages ou prolongements de droits, notamment en lien avec votre relevé de carrière ou l’âge de départ à taux plein.
Affiliation à l’Assurance vieillesse des aidants (AVA)
Si vous avez cessé ou réduit votre activité professionnelle pour vous occuper d’une personne en situation de handicap ou en perte d’autonomie avec un taux d’incapacité d’au moins 80 %, la CAF peut vous affilier gratuitement à ce dispositif qui garantit la continuité de vos droits à la retraite.
Il n’est pas nécessaire que vous ayez un lien de parenté avec cette personne.
Majoration de durée d’assurance retraite
Dans le cas où vous êtes affilié à l’AVA, vous pouvez bénéficier d’une majoration de votre durée d’assurance retraite. Cela correspond à 1 trimestre supplémentaire pour chaque période de 30 mois d’aide, plafonné à 8 trimestres.
Si vous avez accompagné votre parent âgé au moins 30 mois consécutifs, vous avez droit à un départ à la retraite à taux plein dès 65 ans, même si vous n’avez pas cotisé le nombre de trimestre requis.
Attention : ce droit n’est pas automatique, il faut en faire la demande auprès de votre caisse de retraite.

Les aides financières et dédommagements
Même sans être salarié, vous pouvez parfois être rémunéré dans votre rôle d’aidant familial. Selon la situation de votre proche, différentes aides peuvent vous concerner.
Prestation de compensation du handicap (PCH)
Cette aide financière départementale couvre des dépenses liées au handicap, notamment pour employer un aidant familial.
Un aidant à la retraite ne peut normalement pas être rémunéré via la PCH, sauf si l’état de santé de la personne âgée nécessite une aide totale et une présence constante.
Dans ce cas, un dédommagement forfaitaire est possible, à hauteur de 4,78 € net par heure, correspondant à 50 % du SMIC horaire net et cumulable avec la pension retraite.
Allocation personnalisée d’autonomie (APA)
Lorsqu’un senior perçoit l’APA, il a la possibilité d’employer un membre de sa famille comme aide à domicile[3], à l’exception de son conjoint, concubin ou partenaire de PACS.
L’APA lui permet alors de rémunérer ce proche selon les conditions fixées dans son plan d’aide. Il doit toutefois être en mesure de prouver, auprès du conseil départemental, que les sommes reçues sont bien utilisées conformément aux modalités prévues, notamment sur le nombre d’heures effectuées et la nature des aides apportées.
Les sommes reçues au titre de l’APA doivent être déclarées par l’aidant familial lors de la déclaration de revenus et seront prises en compte pour établir le montant de son impôt[4].
Allocation journalière du proche aidant (AJPA)
Si vous cumulez emploi et retraite progressive ou partielle, et que vous prenez un congé pour aider un proche, vous pouvez percevoir cette allocation journalière, sous réserve que votre congé ait été validé par l’employeur.
Son montant en 2025 est de 65,80 € par jour et 32,90 € par demi-journée. Vous pouvez bénéficier de 264 jours au total tout au long de votre carrière.
Les avantages fiscaux et aides à domicile
Accompagner un proche âgé à domicile peut ouvrir droit à plusieurs avantages fiscaux :
- déduction d’une pension alimentaire si vous contribuez financièrement à l’entretien d’un parent en perte d’autonomie ;
- crédit ou réduction d’impôt[4] équivalente à 50 % des dépenses engagées dans la limite de 12 000 € si vous employez un salarié à domicile pour aider votre proche ;
- exonération partielle ou totale des charges sociales pour l’emploi d’une aide à domicile[3] ;
- crédit d’impôt[4] pour certains travaux d’aménagement du logement nécessaires au maintien à domicile[5] de la personne âgée.
Soutien au quotidien et solutions de répit
Le droit au répit, instauré par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, permet aux aidants de s’accorder une pause, tout en assurant la continuité de l’accompagnement pour leur proche.
Il se traduit par une enveloppe annuelle de 573,77 €, à utiliser selon les besoins : quelques jours en hébergement temporaire, plusieurs séances d’accueil de jour, ou des heures d’aide à domicile[3].
Pour y prétendre, il faut que la personne aidée bénéficie de l’APA, que son plan d’aide ait atteint son plafond, et que l’aidant soit un proche apportant une aide régulière à domicile. La demande s’effectue auprès du Conseil départemental, qui évalue la situation via une équipe médico-sociale.

Comment devenir aidant familial pour ses parents ?
Le rôle d’aidant familial s’instaure souvent naturellement, mais il existe des démarches à connaître pour officialiser ce statut et bénéficier des aides et protections prévues.
Comment se définit l’aidant familial ?
Selon l’article L113-1-3 du code de l’action sociale et des familles :
« Est considéré comme proche aidant d'une personne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne. »
Comment être reconnu comme aidant familial ?
Pour accéder aux dispositifs de soutien destinés aux aidants, il est généralement nécessaire que la personne aidée soit bénéficiaire de l’APA ou de la PCH. Deux situations peuvent se présenter :
- vous souhaitez être rémunéré : il faut établir un contrat de travail et déclarer le proche aidé comme employeur via le site du CESU (Urssaf).
- vous êtes aidant non salarié : il n’existe pas à proprement parler de statut juridique encadrant ce rôle. Cependant, dans certains cas tels qu’une demande de droit au répit via l’APA, le conseil départemental peut demander une déclaration sur l’honneur, attestant de l’aide régulière apportée au proche, accompagnée de justificatifs.
Comment est-ce que je peux être accompagné dans mon rôle d’aidant familial ?
Des formations peuvent être proposées pour mieux comprendre les besoins du proche aidé, apprendre les gestes techniques, gérer le stress et prévenir l’épuisement. Ces formations sont parfois gratuites ou prises en charge par des organismes spécialisés
En outre, vous pouvez faire appel à d’autres membres de votre famille ou à des professionnels de santé si vous vous sentez débordé par votre rôle d’aidant. Des solutions de répits existent également pour vous permettre de souffler et de passer le relais.
Aider un parent âgé lorsqu’on est soi-même retraité est un engagement parfois lourd à porter. Heureusement, des aides existent pour vous soutenir, reconnaître votre rôle et alléger la charge financière et émotionnelle. Pensez à vous informer auprès de votre mairie, du Conseil départemental ou des associations locales pour bénéficier pleinement de vos droits.
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