Entre projet de budget, réforme de la CSG et nouveau crédit d’impôt[1] en EHPAD, il devient difficile de s’y retrouver dans les aides pour retraités non imposables en 2026. Vous, ou vos parents, voulez surtout savoir une chose : est-ce que tout cela fera monter ou baisser le pouvoir d’achat ? On fait le tri entre ce qui est déjà voté, ce qui reste en débat et ce qui ne bougera pas.
Qu’appelle-t-on un « retraité non imposable » en 2026 ?
On parle de retraité non imposable quand l’impôt[1] sur le revenu calculé est égal à 0 € après application du barème, des abattements (dont les 10 % sur les pensions) et de la décote éventuelle. Pour rappel, la 1ʳᵉ tranche du barème 2025 (pour les revenus 2024) est taxée à 0 % jusqu’à 11 497 € par part de quotient familial.
Revenu fiscal de référence et quotient familial : les notions clés
Deux notions clés entrent en jeu :
- le revenu fiscal de référence (RFR) : calculé par le fisc à partir du revenu net imposable, avec quelques ajustements. Il sert à déterminer l’accès à de nombreuses aides : exonération de taxe foncière, taux de CSG, aides sociales, etc.
- le quotient familial : plus vous avez de parts, plus les seuils de non-imposition et de CSG montent.
Retraités non imposables : un statut offrant des avantages concrets
Être non imposable ne veut pas dire automatiquement exonéré de CSG, même si, dans les faits, les deux coïncident souvent pour les petites retraites.
Ce statut ouvre des avantages concrets :
- crédit d’impôt[1] EHPAD remboursable en 2026 ;
- exonérations ou réductions de taxe foncière ;
- aides sociales sous conditions de RFR (ASPA, aides au logement…).

Aides retraités non imposables : ce qui est déjà confirmé pour 2026
En 2026, plusieurs mesures concernent les retraités non imposables, entre revalorisation confirmée des pensions et projets de réforme encore en discussion. Voici l’essentiel de ce qu’il faut retenir.
Revalorisation des retraites et évolution de l’abattement en 2026
La loi actuelle prévoit toujours une revalorisation annuelle au 1ᵉʳ janvier en fonction de l’inflation pour les retraites de base. La valeur exacte pour 2026 dépendra de l’inflation 2025, mais le mécanisme reste en place tant qu’aucune loi contraire n’est votée.
Le projet de loi de finances 2026 prévoit de remplacer l’abattement de 10 % par un forfait de 2 000 €, mais ce n’est pas encore adopté définitivement. Aujourd’hui, l’abattement de 10 % reste la règle.
Les taux restent les mêmes pour 2026, selon le RFR et le nombre de parts :
- CSG 0 %, 3,8 %, 6,6 % ou 8,3 % ;
- CRDS 0,5 % ;
- CASA 0 ou 0,3 %.
Maintien des aides et exonérations pour les retraités non imposables
Les dispositifs nationaux APA et ASH sont maintenus. L’APA continue à aider au financement de la dépendance à domicile ou en EHPAD.
Les exonérations de taxe foncière pour les personnes âgées modestes devraient être reconduites à l’identique en 2026, sauf réforme spécifique non annoncée à ce stade.
Ce qui pourrait évoluer en 2026 : mesures en discussion
Évolution possible des seuils RFR et impact sur la CSG
Traditionnellement, les seuils RFR pour la CSG sont revalorisés chaque année (par exemple +4,8 % en 2025).
Pour 2026, certains scénarios évoquent une nouvelle hausse comparable, d’autres un gel partiel pour faire des économies. Un gel ferait basculer plus facilement certains retraités dans une tranche de CSG supérieure.
Fin de l’abattement de 10 % : ce que propose le PLF 2026
Le PLF 2026 prévoit de supprimer l’abattement de 10 % et de le remplacer par un forfait de 2 000 € sur les pensions, ce qui pénaliserait plutôt les pensions moyennes et élevées. Le Sénat propose, lui, de conserver les 10 %, mais de les plafonner à 3 000 €, ce qui protégerait davantage les plus modestes.
Vers un crédit d’impôt[1] remboursable pour les frais d’EHPAD ?
La réduction d’impôt[1] de 25 % des frais d’hébergement et de dépendance (plafond 10 000 €, soit 2 500 €) deviendrait un crédit d’impôt[1] remboursable en 2026, y compris pour les non imposables. La mesure a été adoptée par le Parlement, mais doit encore passer les dernières étapes (promulgation, éventuelle censure…).
Exonérations et fiscalité des seniors en établissement : mesures à l’étude
Plusieurs amendements proposent de mieux sécuriser les exonérations pour les personnes âgées en EHPAD (exonération de la taxe foncière sur l’ancienne résidence principale sous conditions, déjà prévue aujourd’hui).

Impact concret sur le pouvoir d’achat d’un retraité non imposable
Prenons l’exemple de Jeanne, 74 ans, vivant seule avec une pension brute de 900 €/mois (≈10 800 €/an). Après abattement de 10 %, son revenu imposable est de 9 720 €, donc non imposable et en dessous du seuil de CSG. Elle ne paie ni CSG, ni CRDS, ni CASA.
En 2026, que peut-il se passer ?
Revalorisation de la pension
Si la retraite de base est revalorisée d’environ 1 %, sa pension passerait à un peu plus de 910 €/mois : +10 €/mois environ, sans changer de tranche CSG ni d’impôt[1].
Crédit d’impôt[1] EHPAD remboursable
Si Jeanne entre en EHPAD avec un reste à charge de 800 €/mois après APA et aides au logement (9 600 €/an), le crédit d’impôt[1] de 25 % sur ces dépenses (plafond 10 000 €) lui donnerait droit à ≈2 400 € remboursés, soit l’équivalent de 200 €/mois. Pour une personne non imposable, c’est un vrai gain de trésorerie.
Effet de l’abattement forfaitaire (si adopté)
Pour une petite pension comme la sienne (10 800 €/an), un forfait de 2 000 € serait même plus favorable qu’un abattement de 10 % (1 080 €). Son revenu imposable baisserait encore, renforçant son statut de « non imposable » et pouvant sécuriser certaines exonérations locales.
LIRE AUSSI : Carte senior gratuite : Avantages, critères d’obtention et modalités d’utilisation
Aides spécifiques pour les retraités non imposables
Être non imposable avec un RFR modeste débloque une série d’aides :
- Pour une personne seule, l’ASPA peut porter les revenus à 1 034,28 €/mois au 1ᵉʳ janvier 2025, sous conditions de ressources et de résidence. L’ASPA est non imposable et ouvre droit à des exonérations de taxe foncière.
- L’APA finance une partie de l’aide à domicile[3] ou de la dépendance en établissement. Elle n’est pas imposable et n’entre pas dans le calcul de l’ASPA.
- Les aides au logement (APL, ALS) sont calculées à partir du RFR, donc plus accessibles aux retraités non imposables. Elles réduisent directement le loyer ou le prix de journée en EHPAD.
- Les CCAS[4] et départements peuvent accorder des aides ponctuelles (énergie, transport, portage de repas) ciblant justement les foyers à très faibles ressources.
- Avec un RFR sous les plafonds (par exemple, 12 679 € pour 1 part en 2025), vous pouvez bénéficier d’une exonération ou d’un dégrèvement de taxe foncière, parfois complété par une réduction de 100 €.
- En plus du futur crédit d’impôt[1] EHPAD remboursable, l’ASH peut prendre en charge la différence entre la facture et vos ressources si celles-ci sont inférieures au coût d’hébergement.
Comment savoir si vous serez toujours non imposable en 2026 ?
Prenez votre dernier avis d’impôt[1]. Le RFR est indiqué en première page. C’est ce chiffre qui sert à calculer la CSG, l’accès à certaines aides et, parfois, les exonérations de taxe foncière.
Comparez votre RFR aux seuils publiés pour :
- la CSG (exonération jusqu’à 12 817 € pour 1 part en 2025, 19 661 € pour 2 parts) ;
- les impôts locaux (RFR ≤ 12 679 € pour 1 part en 2025 pour certaines exonérations).
Pour faire une estimation, additionnez vos pensions brutes 2025, appliquez une hypothèse de revalorisation modérée (par exemple +1 %) et regardez si vous restez sous les seuils de non-imposition et de CSG à 0 %. Si vous êtes aujourd’hui largement en dessous, vous avez peu de chances de devenir imposable en 2026.
Qui peut vous aider concrètement ?
- le centre des finances publiques : pour vérifier votre impôt[1] et vos droits à exonération ;
- le CCAS[4] ou France Services : pour faire le point sur toutes vos aides (ASPA, APA, ASH, logement).
Pour un retraité non imposable, 2026 s’annonce plus comme une année de micro-ajustements qu’un big bang fiscal. Le vrai enjeu sera de profiter à fond des aides existantes (ASPA, APA, crédit d’impôt[1] EHPAD, exonérations locales) et de surveiller son RFR.
FAQ
Quelles aides sont réservées aux retraités non imposables ?
Principalement l’ASPA, certaines exonérations de taxe foncière, le futur crédit d’impôt[1] EHPAD remboursable, de nombreuses aides locales (CCAS[4], département) et, plus largement, un meilleur accès aux aides au logement.
La CSG change-t-elle pour les retraités non imposables ?
Les taux de CSG restent identiques (0 %, 3,8 %, 6,6 %, 8,3 %). Les débats portent surtout sur les seuils de RFR et le lissage des franchissements. Les retraités les plus modestes devraient rester protégés.
Un retraité non imposable paie-t-il la taxe foncière ?
Avec un RFR sous les plafonds et/ou si vous percevez l’ASPA, l’AAH ou que vous avez plus de 75 ans, vous pouvez bénéficier d’une exonération totale ou d’un dégrèvement.
Être non imposable donne-t-il droit à une aide en EHPAD ?
Avoir un RFR modeste garantit un accès plus facile à l’ASH, à l’APL, à l’APA, et, dès 2026, au crédit d’impôt[1] EHPAD remboursable, même si vous ne payez pas d’impôt[1].
Comment savoir si je resterai non imposable en 2026 ?
Regardez votre RFR, comparez-le aux seuils de non-imposition et de CSG, simulez votre impôt[1] sur impots.gouv.fr, ou faites-vous aider par le centre des impôts, un CCAS[4] ou à France Services.






Laissez un commentaire