Lorsqu’une personne âgée nécessite une hospitalisation de longue durée, c’est souvent un moment de bascule pour les familles. Tout peut s’enchaîner assez rapidement : bilans, décisions médicales, orientations… Et au milieu, des proches qui cherchent à comprendre, à protéger, à faire le bon choix. On vous aide à décrypter les différents termes, à identifier les options possibles et à retrouver un peu de repères, pour accompagner votre parent avec justesse, même dans l’urgence.
Quand parle-t-on d’« hospitalisation de longue durée » chez la personne âgée ?
Tout commence fréquemment après une hospitalisation qui a fragilisé votre parent. Le retour à domicile semble alors impossible, avec souvent :
- une fatigue qui ne s’améliore pas ;
- des chutes répétées ;
- une perte d’autonomie brutale ;
- des troubles cognitifs qui s’accentuent ;
- des soins techniques trop lourds pour les proches, déjà épuisés.
Face à cette réalité, les médecins évoquent souvent un passage en « long séjour[2] », en « USLD[3] » ou une orientation en EHPAD. Cette logique s’inscrit dans un parcours gériatrique : court séjour, puis SSR, puis structures de longue durée ou HAD.

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« Long séjour[2] », USLD[3], EHPAD, HAD… de quoi parle-t-on exactement ?
Le terme « long séjour[2] » appartient encore au vocabulaire courant des équipes, même si beaucoup de services historiques ont été transformés en USLD. L’USLD[3], structure hospitalière hautement médicalisée, accueille des patients très dépendants nécessitant une surveillance continue.
L’EHPAD, lui, n’est pas un service hospitalier, mais un lieu de vie avec soins et accompagnement, adapté à des personnes fragiles, mais stabilisées.
Enfin, l’HAD propose des soins hospitaliers à domicile grâce à une organisation médicale et paramédicale 7j/7, utile quand le maintien à domicile[5] reste possible malgré des besoins complexes.
Pour quel type de personne âgée chaque solution est-elle adaptée ?
L’USLD[3] concerne surtout les personnes très dépendantes, souffrant de pathologies multiples, de troubles cognitifs sévères, ayant besoin d’oxygénothérapie, de nutrition entérale ou d’une surveillance constante.
L’EHPAD convient davantage à ceux nécessitant un accompagnement quotidien important, mais sans plateau technique lourd.
Quant à l’HAD, elle s’adresse aux situations où les soins complexes peuvent être assurés à domicile, avec un entourage présent et un environnement adapté.
Chaque option dépend donc du niveau de dépendance, de l’état clinique et des possibilités d’organisation autour du parent.
Qui décide de l’orientation : hôpital, médecin, famille ?
Le médecin hospitalier porte l’évaluation médicale, selon les critères cliniques, l’autonomie, les risques et les besoins en soins.
Pourtant, la famille conserve un rôle essentiel. Elle peut poser des questions, demander un entretien avec l’équipe, exprimer ses limites ou ses capacités d’organisation. Une réunion pluridisciplinaire peut être sollicitée pour clarifier les options.
Par ailleurs, les services sociaux, la MDPH ou les équipes départementales interviennent selon les situations.
Combien ça coûte ? USLD[3], EHPAD, HAD et hospitalisation de longue durée
En USLD[3], les soins sont pris en charge par l’assurance maladie, mais restent à payer les frais d’hébergement et de dépendance, éventuellement aidés par l’ASH ou d’autres dispositifs sociaux.
En EHPAD, la facture se décompose en trois volets : hébergement, dépendance, soins. Les soins sont en grande partie financés par l’assurance maladie, tandis que la dépendance peut être soutenue par l’APA, et l’hébergement par l’ASH sous conditions de ressources.
En HAD, l’hospitalisation est prise en charge comme à l’hôpital, mais il peut rester des coûts « cachés » : aménagement du logement, aides à domicile supplémentaires, frais de transport des proches, etc.
USLD[3], long séjour[2], HAD, EHPAD : tableau comparatif pour y voir clair
| Critère | USLD[3]/long séjour[2] (hôpital) | EHPAD | HAD | Domicile + aides renforcées |
| Type de structure | Sanitaire | Médico-social | Sanitaire à domicile | Domicile |
| Objectif | Soins continus | Lieu de vie + soins | Soins hospitaliers limités | Maintien à domicile[5] |
| Durée | Longue, souvent indéfinie | Longue, parfois dernier lieu | Limitée, réévaluable | Variable |
| Niveau de médicalisation | Très élevé | Élevé, mais non hospitalier | Élevé, équipe mobile | Dépend des services |
| Profil type | Dépendance sévère, soins lourds | Dépendance importante stabilisée | Soins actifs avec entourage | Autonomie partielle |
3 parcours types de personnes âgées en hospitalisation de longue durée
Cas 1 : après une chute et une fracture
Votre mère est opérée, passe en court séjour, puis en SSR. Malgré la rééducation, elle reste très dépendante. On discute alors d’une entrée en EHPAD ou d’un retour à domicile avec l’HAD et des aides, si la famille peut suivre.

Cas 2 : démence sévère et maladies chroniques instables
Votre père alterne infections, décompensations cardiaques et agitation. L’équipe propose une admission en USLD[3] ou en EHPAD très médicalisé, selon le besoin de plateau technique permanent.
Cas 3 : fin de vie[6]
Les soins palliatifs[7] sont possibles en USLD[3], en EHPAD ou en HAD à domicile. On choisit en fonction des souhaits du parent, de la tolérance aux hospitalisations et des ressources familiales.
Quelles questions poser aux médecins pour choisir la meilleure option ?
Pour comprendre les enjeux liés à l’orientation de votre proche, vous pouvez demander :
- Quel est l’objectif principal pour mon parent : guérir, stabiliser, soulager, accompagner la fin de vie[6] ?
- Quel niveau de surveillance et de soins techniques est nécessaire ?
- Mon parent pourrait-il être pris en charge en HAD ? Avec quelles conditions concrètes ?
- Quel serait, selon vous, le risque d’un retour à domicile ?
- Quelles aides financières pouvons-nous mobiliser rapidement ?
Chaque situation est unique, mais comprendre les options permet d’aborder ce moment difficile avec davantage de repères. En posant les bonnes questions et en connaissant les alternatives, vous pouvez participer activement au choix du lieu le plus adapté pour votre parent.
FAQ
Quelle différence entre long séjour[2], USLD[3] et EHPAD pour une personne âgée ?
Le « long séjour[2] » correspond aujourd’hui surtout à l’USLD[3], structure hospitalière très médicalisée. L’EHPAD est un lieu de vie médico-social, moins technique, mais adapté à une dépendance importante.
Combien de temps peut-on rester en USLD[3] ?
L’USLD[3] accueille des patients pour une durée longue, parfois plusieurs mois ou années, selon l’état clinique, la dépendance et l’absence d’alternative adaptée.
Peut-on demander une HAD pour éviter un long séjour[2] à l’hôpital ?
Oui, si les soins nécessaires peuvent être réalisés à domicile, avec un entourage présent et un médecin traitant impliqué. La faisabilité est évaluée par l’équipe HAD.
Qui paie l’USLD[3] pour une personne âgée dépendante ?
L’Assurance maladie prend en charge les soins. L’hébergement et la dépendance restent partiellement à la charge du patient, avec aides possibles selon les ressources.
Peut-on refuser l’orientation proposée par l’hôpital pour son parent âgé ?
On peut demander des explications, une réunion, un temps de réflexion ou une étude d’autres solutions. Mais la décision doit rester médicalement sécurisée.
Comment préparer la sortie d’hôpital quand un retour à domicile n’est plus possible ?
Anticipez la discussion avec l’équipe, explorez les options, mobilisez les aides sociales et organisez la transition. Le service social peut accompagner les démarches.






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