Le tarif des EHPAD en 2026 connaît une hausse notable, avec une augmentation moyenne de +2,5 % sur un an. Mais combien faut-il prévoir aujourd’hui pour une maison de retraite médicalisée ? Selon les régions, les écarts sont frappants : autour de 1 700 €/mois en zone rurale contre plus de 3 000 € en Île-de-France… et jusqu’à 6 000 € dans le privé haut de gamme ! À cela s’ajoutent les effets de la réforme « Bien vieillir » et du forfait global. Voici enfin des explications claires et des outils concrets pour vous aider à faire le meilleur choix de maison de retraite en 2026.
Tarif des EHPAD en 2026 : les vrais coûts à connaître avant d’agir
Il est important de connaître le vrai coût d’un établissement en 2026, tous éléments compris.
Les composantes du prix d’un EHPAD : dépendance, hébergement et soins
Le tarif hébergement couvre le logement, la restauration, l’entretien du linge, les activités et les services administratifs. Il représente la part la plus importante de la facture (environ 65 à 70 %).
Le tarif dépendance correspond à l’aide aux actes de la vie quotidienne. Il varie selon le GIR[2] (degré de perte d’autonomie). Plus la dépendance est forte (GIR[2] 1-2), plus le coût journalier est élevé. Ce tarif est partiellement financé par l’APA, le reste étant le ticket modérateur à charge du résident.
Le forfait soins englobe les dépenses médicales et paramédicales (infirmiers, médecin coordonnateur[3], kiné, pharmacie, etc.). Il est entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie. Ce forfait soins n’apparaît donc pas sur la facture de la personne âgée.
En 2025, une réforme de transparence tarifaire (décret du 31/12/2024) a imposé aux EHPAD d’afficher clairement un tarif hébergement unique et un forfait global soins pour faciliter la comparaison des établissements. Ce forfait global regroupe désormais les soins et l’aide à l’autonomie, afin de simplifier la facture des résidents.

Prix d’un EHPAD par GIR[2] : nouveaux barèmes 2026
Voici un barème indicatif des prix des EHPAD en 2026, en fonction du GIR[2], en incluant hébergement + dépendance (hors soins, ces derniers étant pris en charge par l’Assurance Maladie) :
| Type de GIR[2] | Tarif journalier moyen 2026 | Coût mensuel estimé |
| GIR[2] 1-2 | 95 – 115 € | ~3 060 € |
| GIR[2] 3-4 | 85 – 100 € | ~2 808 € |
| GIR[2] 5-6 | 75 – 90 € | ~2 556 € |
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) en établissement viendra diminuer le tarif dépendance en fonction des ressources, mais laisse toujours un minimum à charge (ticket modérateur).
Écarts de coût entre EHPAD en 2026
Tous les EHPAD ne pratiquent pas les mêmes tarifs. Les établissements publics sont généralement les plus abordables, grâce à des subventions publiques et un encadrement des prix (souvent habilités à l’ASH).
Les EHPAD privés associatifs offrent un compromis avec un coût intermédiaire, tandis que les privés commerciaux (à but lucratif) appliquent librement leurs prix, souvent plus élevés, en visant des prestations hôtelières haut de gamme.
Par ailleurs, des inégalités territoriales persistent. Un EHPAD rural peut coûter 40 % moins cher qu’un équivalent en zone urbaine dense.
Depuis 2025, un nouveau cadre juridique permet aux EHPAD habilités à l’aide sociale de facturer des tarifs différenciés aux résidents non-ASH, avec un écart maximal plafonné à +35 %. Cela vise à compenser les faibles tarifs sociaux, mais peut creuser l’écart de prix entre établissements.
Financement d'un EHPAD en 2026 : toutes les aides et solutions existantes
Malgré le coût important d’un EHPAD, de nombreuses aides financières peuvent soulager le budget des familles. Avant de recourir à l’épargne personnelle ou à l’obligation alimentaire[4], il est recommandé d’activer les aides publiques disponibles.
L’APA en EHPAD 2026 : l’aide principale à la dépendance
Le montant de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) en EHPAD dépend du tarif dépendance lié à votre GIR[2], auquel on soustrait votre participation.
Si vos revenus mensuels sont inférieurs ou égaux à 2 799,19 €, vous payez uniquement le ticket modérateur (correspondant aux GIR[2] 1 et 2). Au-delà, la participation est calculée selon vos revenus et votre niveau de dépendance.
Depuis juillet 2025, une expérimentation est en cours dans 23 départements. Les tarifs soins et dépendance y sont fusionnés en un forfait unique, majoritairement pris en charge par l’Assurance maladie.
Les résidents paient alors une participation fixe de 6,10 €/jour. L’APA n’est donc plus versée dans ces établissements. Ce système pourrait être généralisé dès 2027.
L’ASH : aide sociale à l’hébergement pour les revenus modestes
L’ASH (aide sociale à l’hébergement) est une aide départementale destinée aux personnes âgées dont les revenus ne suffisent pas à couvrir les frais d’EHPAD. Elle s’applique uniquement aux établissements habilités.
Le demandeur doit consacrer 90 % de ses ressources à l’hébergement, le reste étant pris en charge par l’ASH.
Les enfants ou petits-enfants peuvent être sollicités pour contribuer. L’instruction du dossier prend plusieurs mois. L’aide est récupérable sur la succession au-delà d’un certain seuil.

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Les aides au logement : APL et ALS en EHPAD
Les résidents en EHPAD peuvent bénéficier d’aides au logement pour réduire le coût mensuel. L’APL, versée par la CAF, s’adresse aux établissements conventionnés et dépend des ressources du résident. Elle est généralement déduite directement de la facture.
Si l’EHPAD n’est pas éligible à l’APL, l’ALS peut être demandée, mais elle est moins avantageuse. La demande de ces aides doit être faite dès l’admission, car le versement n’est pas rétroactif.
Avantages fiscaux 2026 en EHPAD
Que le résident soit imposable ou non, il peut bénéficier d’une réduction ou d’un crédit d’impôt[5] égal à 25 % des dépenses d’hébergement et de dépendance (hors soins), après déduction de l’APA. Ce montant est plafonné à 10 000 € par an, soit jusqu’à 2 500 € de réduction.
La déclaration s’effectue lors de l’impôt[5] sur le revenu, en indiquant les sommes versées à l’établissement. Par exemple, pour 8 000 € de frais, l’avantage fiscal est de 2 000 €. C’est un réel coup de pouce pour les familles !
| 💡 Commencez d'abord par demander l’APA, puis l’APL/ALS, et en dernier recours l’ASH. Le crédit d’impôt[5] vient compléter pour alléger le reste à charge. |
Simulez votre reste à charge pour un EHPAD
Le reste à charge correspond à ce que le résident (ou sa famille) doit payer chaque mois à l’EHPAD après déduction de toutes les aides. Pour l’estimer, on peut utiliser la formule suivante :
Reste à charge mensuel = (tarif hébergement + tarif dépendance) – aides financières
Pour bien comprendre, voici deux exemples concrets :
- Mme Durand, veuve en GIR[2] 3, paie 2 800 € par mois. Avec 1 400 € de retraite et 400 € d’APA, son reste à charge est d’environ 1 200 €, complété par ses économies ou sa famille.
- M. Lévy, en GIR[2] 2 avec 900 € de pension, entre en EHPAD à 3 200 € par mois. Il obtient l’ASH. Son reste à charge est donc de 0 €.
Comment choisir un EHPAD de qualité en 2026 ?
Choisir un EHPAD ne se résume pas au prix. La qualité de la prise en charge est primordiale. Alors, comment s’assurer qu’un établissement offrira un environnement sûr, bienveillant et stimulant à votre proche ?
Les indicateurs de qualité à vérifier avant l’entrée en EHPAD
Le taux d’encadrement (nombre de soignants par résident) est un indicateur important. La moyenne nationale est de 0,6 ETP par résident, mais un taux de 0,7 ou 0,8 garantit un suivi plus attentif, notamment en unité Alzheimer.
L’hygiène, la qualité des repas et la présence médicale régulière sont aussi à vérifier.
Un bon EHPAD propose un projet de vie animé, des ateliers adaptés et des unités spécialisées pour les troubles cognitifs (PASA, UHR[6]).
Les bons réflexes avant la signature du contrat de séjour[7] en EHPAD
Avant de signer un contrat de séjour[7] en EHPAD, quelques vérifications s’imposent. Visitez les lieux à différents moments, observez l’ambiance, l’état des locaux et échangez avec le personnel ou les résidents.
Lisez attentivement le contrat et le règlement intérieur. Assurez-vous de bien comprendre ce qui est inclus dans le tarif de base et ce qui est facturé en supplément. Discutez avec la direction : un établissement clair, transparent et à l’écoute est souvent un bon signe.
Labels, certifications et portails utiles
Pour choisir un EHPAD, appuyez-vous sur les nouveaux outils d’information mis à disposition. Depuis septembre 2025, la HAS publie les évaluations qualité des ESSMS sur la plateforme « Qualiscope SMS ». Vérifiez si l’établissement convoité y figure.
Certains labels (Humanitude, ISO…) témoignent aussi d’une démarche qualité. Des annuaires spécialisés comme Annuaire Retraite complètent les portails officiels, avec des infos pratiques et avis de familles, utiles pour affiner votre sélection.
EHPAD 2026 : droits des résidents, contrat et recours en cas de litige
Lorsqu’un proche entre en EHPAD, il bénéficie de droits garantis par la loi en tant qu’usager d’un établissement médico-social. Connaître ces droits des résidents et les clauses du contrat de séjour[7] est essentiel pour éviter les mauvaises surprises.
Contrat en EHPAD : les clauses sensibles
Le contrat de séjour[7] en EHPAD précise les droits et devoirs de chacun. Soyez vigilant sur certains points clés :
- durée du séjour et conditions de résiliation ;
- dépôt de garantie (encaissé à l’entrée, restitué à la sortie) ;
- modalités de facturation en cas d'absence (réduction dès le 4ᵉ jour d’hospitalisation) ;
- prestations optionnelles facturées en plus ;
- révision annuelle des tarifs.
Lisez attentivement chaque clause pour éviter toute mauvaise surprise au fil du séjour.
Recours et accompagnement en cas de désaccord avec l'EHPAD
En cas de litige avec un EHPAD (facture contestée, soins insuffisants, maltraitance…), plusieurs recours existent. Commencez par un dialogue avec la direction, puis, si nécessaire, envoyez une réclamation écrite. Vous pouvez aussi solliciter une personne qualifiée[8] ou un médiateur départemental.
En cas de problème grave, alertez l’ARS, la DGCCRF, ou le Défenseur des droits. Pour les cas de maltraitance, contactez le 3977. Des associations de familles peuvent également vous accompagner dans vos démarches.
Cas particuliers en EHPAD : Alzheimer, séjours courts et retours à domicile
Certains cas de figure nécessitent une attention particulière, dans le parcours en EHPAD.
Troubles cognitifs : tarification d’une unité protégée Alzheimer[9]
Lorsque les troubles du comportement deviennent importants (déambulation, désorientation, risque de fugue), l’entrée dans une unité de vie[10] protégée Alzheimer (UVP) s’impose souvent. En 2026, le tarif mensuel moyen en unité Alzheimer est d’environ 4 500 €, soit 15 à 30 % de plus qu’un EHPAD standard.
Cette majoration s’explique par un taux d’encadrement supérieur (jusqu’à 0,8 soignant par résident, vs ~0,6 en section ordinaire) et des aménagements spécialisés (espaces de déambulation sécurisés, systèmes anti-fugue, personnel formé en gérontopsychologie).
| 💡 Pour alléger le coût, toutes les aides classiques restent valables. Il n’existe pas d’allocation spécifique “Alzheimer”, mais l’APA sera souvent au taux maximum (GIR[2] 1-2). |
Séjours temporaires ou de répit : quels impacts sur le coût ?
De nombreux EHPAD proposent des séjours temporaires, de quelques semaines à trois mois, utiles en cas de répit pour l’aidant ou après une hospitalisation. Facturés au jour, ces séjours coûtent autant qu’un séjour permanent, mais peuvent inclure des frais d’entrée. Les aides classiques (APA, ASH, aides au répit…) s’appliquent.
En cas d’hospitalisation, l’EHPAD applique une réduction du tarif hébergement dès le 4ᵉ jour, équivalente au forfait hospitalier. La chambre est conservée. Pour les absences programmées, informez l’établissement à l’avance. Une éventuelle réduction dépend alors du contrat et des règles propres à chaque EHPAD.
Un retour définitif à domicile après un séjour en EHPAD, bien que rare, reste possible si la situation le permet. Il faudra respecter le préavis, réactiver l’APA à domicile et anticiper les besoins avec l’assistante sociale pour organiser les aides, les soins à domicile et garantir une continuité de prise en charge.
Bien préparer l’entrée en EHPAD nécessite réflexion et anticipation. Évaluez les aides disponibles pour réduire le reste à charge et analysez attentivement votre contrat de séjour[7]. En cas d’hésitation, sollicitez un conseiller Annuaire Retraite ou une assistante sociale. Information, préparation et vigilance restent vos meilleurs atouts. Comparez gratuitement les EHPAD proches de chez vous sur notre annuaire en ligne dès maintenant !
FAQ
Quelle différence entre EHPAD public, privé et associatif ?
Les EHPAD publics sont gérés par des hôpitaux ou collectivités locales, avec des tarifs encadrés. Les EHPAD privés peuvent être commerciaux (à but lucratif) ou associatifs (à but non lucratif). Les prix, services et reste à charge varient selon le statut.
Comment est fixé le tarif dépendance ?
Il dépend du niveau d’autonomie de la personne (GIR[2] 1 à 6). Plus la dépendance est élevée, plus le tarif est important. Il est partiellement ou totalement pris en charge par l’APA.
Peut-on conserver sa place en cas d’hospitalisation ?
Oui, la chambre est conservée durant l’hospitalisation. À partir du 4ᵉ jour, l’EHPAD applique une réduction du tarif hébergement équivalente au forfait hospitalier. Cette règle est désormais encadrée par la loi.
Comment contester une facture ?
Il est conseillé de contacter d’abord la direction de l’établissement, puis d’envoyer une réclamation écrite. En cas de désaccord persistant, vous pouvez saisir un médiateur, la DGCCRF ou l’ARS.
Quelles sont les alternatives à l’EHPAD ?
On peut envisager le maintien à domicile[11] avec aides, l'accueil familial, les résidences autonomie ou les unités de soins longue durée (USLD[12]), selon l’état de santé et les besoins de la personne.
Qu’est-ce que le ticket modérateur ?
Il s’agit de la part des frais de dépendance qui reste à la charge du résident après déduction de l’APA. Il varie selon le GIR[2] et le tarif de l’établissement.
Comment fonctionne l’obligation alimentaire[4] ?
Certains membres de la famille (enfants, gendres/belles-filles…) peuvent être légalement tenus de contribuer aux frais si le résident ne peut assumer seul ses dépenses. Le juge fixe le montant si nécessaire.
Quelles aides après 60 ans pour l’entrée en EHPAD ?
Les principales aides sont l’APA, l’APL/ALS, l’ASH (sous conditions de ressources), ainsi que des aides de certaines caisses de retraite pour alléger le coût de l’hébergement.
L’EHPAD est-il déductible des impôts ?
Oui, 25 % des dépenses liées à l’hébergement et à la dépendance sont déductibles de l’impôt[5] sur le revenu, dans la limite d’un plafond annuel fixé par l’administration fiscale.
Quels recours en cas de maltraitance ?
Contactez immédiatement le 3977 (numéro national dédié), puis signalez les faits à l’ARS ou à la police en cas de violence. Un médiateur ou le Défenseur des droits peut également intervenir.






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