Alzheimer : cet oligo-élément naturel pourrait ralentir le déclin cognitif, selon des chercheurs

Alzheimer : cet oligo-élément naturel pourrait ralentir le déclin cognitif, selon des chercheurs
EHPAD Alzheimer

La maladie d'Alzheimer, insidieuse, grignote peu à peu la mémoire, le langage, l'identité même des personnes qui en souffrent. Aucun traitement curatif n'existe à ce jour. Mais les chercheurs s'accordent sur un point : ce que nous mangeons et les micronutriments présents dans notre organisme peuvent influencer la vitesse à laquelle le cerveau vieillit. Trois d'entre eux, longtemps passés sous silence, retiennent aujourd'hui toute l'attention : le lithium, le cuivre et le sélénium. Dans cet article, nous vous expliquons leur rôle et comment ils pourraient contribuer à ralentir la progression de la maladie.

Lithium : la piste d'un protecteur cérébral oublié

Au cœur de plusieurs études récentes, le lithium, cet oligo-élément naturellement présent à l'état de trace dans le corps humain, se révèle bien plus qu'un médicament réservé aux troubles psychiatriques. Certaines études observationnelles, dont certaines impliquant des chercheurs de la Harvard Medical School, suggèrent que les patients atteints d'Alzheimer pourraient présenter des taux plus faibles de lithium dans certaines régions du cerveau.

Un phénomène intrigue : chez les malades, le lithium semble piégé dans les fameuses plaques amyloïdes qui caractérisent Alzheimer. Résultat : la molécule n'est plus accessible aux neurones, aggravant la perte de connexions cérébrales. Cette double peine : diminution de l'absorption et séquestration favorise l'accumulation de dégâts sur les cellules nerveuses.

Seniors qui consomment des aliments riches en lithium

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Expériences animales : la carence en lithium aggrave tout

Chez la souris, certaines études indiquent qu’un apport en lithium peut influencer la formation de plaques amyloïdes, mais les résultats varient selon les protocoles. Le mécanisme ? Le manque de lithium booste l'enzyme GSK3β, impliquée dans la formation des lésions cérébrales, l'inflammation et la destruction des synapses.

Des données humaines concordantes

Une vaste étude britannique (près de 30 000 dossiers médicaux, publiée dans PLOS Medicine) a observé une corrélation entre traitement au lithium et moindre risque de démence. Fait notable : même des traitements de courte durée semblent protecteurs, et l'effet s'amplifie lorsque le lithium est pris plusieurs années.

Nouvelles formes, nouvelles stratégies

Un problème demeure : à dose thérapeutique, le lithium utilisé en psychiatrie se révèle toxique pour les reins ou la thyroïde. Impossible d'envisager une telle supplémentation à grande échelle chez les personnes âgées. Les chercheurs se tournent donc vers des formes innovantes, telles que le lithium orotate, qui se lie moins aux plaques amyloïdes et reste plus disponible pour les tissus cérébraux. Chez la souris, des doses minimes de ce composé protègent mémoire et synapses, sans toxicité apparente.

Le cuivre, un allié dans l'assiette ?

Autre oligo-élément clé : le cuivre. Une équipe chinoise, publiée dans Scientific Reports, s'est intéressée à son impact sur le cerveau. Résultat : un apport quotidien modéré (1,22 mg, l'équivalent de deux pommes de terre moyennes) améliore la santé cérébrale et pourrait prévenir Alzheimer, en particulier chez les personnes ayant des antécédents vasculaires.

Le cuivre agit en facilitant le transport de l'oxygène via la libération de fer et protège les neurones contre le déclin cognitif. Les chercheurs insistent : le cuivre reste essentiel au fonctionnement optimal du cerveau. Attention toutefois à l'équilibre : ni carence, ni excès.

  • Sources naturelles de cuivre : pommes de terre, noix, légumineuses, abats, fruits de mer.
  • Les recommandations : varier son alimentation, privilégier les produits bruts, éviter la surconsommation de compléments alimentaires sans contrôle médical.

Sélénium : un bouclier contre le stress oxydatif

Moins connu du grand public, le sélénium émerge comme un acteur indispensable à la santé cognitive. Présent en quantités infimes dans l'organisme, il protège les cellules cérébrales du stress oxydatif, fléau qui accélère la dégénérescence neuronale.

Les noix du Brésil figurent parmi les aliments les plus riches en sélénium. Une seule noix couvre, parfois dépasse, les besoins journaliers. Consommées régulièrement, elles contribuent à la protection contre les maladies cardiovasculaires et aident à désintoxiquer l'organisme. Le sélénium intervient aussi dans la production des hormones thyroïdiennes et le bon fonctionnement du système immunitaire, autant de facteurs indirects de préservation cérébrale.

Nutrition, mode de vie : l'effet cumulatif des bons choix

La science converge : adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, céréales complètes, poissons, protéines maigres favorise le maintien des fonctions cognitives. Le fameux régime MIND (fusion méditerranéenne et DASH), étudié dans JAMA, montre des résultats probants sur la mémoire et l'attention, même après deux ans seulement.

Certains aliments sortent du lot : noix (pour leurs oméga-3 et antioxydants), chocolat noir, thé, pommes, huile d'olive, poissons gras. D'autres habitudes s'avèrent tout aussi puissantes : marcher régulièrement, entretenir un lien social, passer du temps en forêt, s'occuper de ses petits-enfants. Les effets ? Parfois, une réduction du risque de démence de 40 à 53 % selon les cohortes étudiées.

  • Limiter certains aliments à des horaires précis (ex : éviter les sucres rapides ou les aliments pro-inflammatoires après 17h)
  • Privilégier les aliments antioxydants
  • Consulter un professionnel de santé avant tout changement alimentaire majeur

Seniors qui passent du temps en forêt pour éviter le risque de démence

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Tableau comparatif des oligo-éléments clés et de leurs sources

Oligo-élémentRôle potentielSources alimentaires principales 
LithiumStabilisation de l'humeur, protection des connexions neuronales, réduction des plaques amyloïdesCéréales complètes, eau minérale, légumes racines (apports faibles, supplémentation à risque sans suivi médical)
CuivreProtection contre le déclin cognitif, transport de l'oxygène, soutien vasculairePommes de terre, noix, abats, fruits de mer, légumineuses
SéléniumDéfense antioxydante, soutien immunitaire, régulation thyroïdienneNoix du Brésil, poissons, œufs, céréales complètes

FAQ : prévenir Alzheimer avec les oligo-éléments

Peut-on se supplémenter en lithium ou cuivre sans risque ?

Non. Le lithium, en particulier, présente une fenêtre thérapeutique très étroite. La supplémentation doit rester sous supervision médicale stricte. Pour le cuivre, l'alimentation diversifiée suffit généralement. L'excès, comme la carence, expose à des risques.

Les noix du Brésil sont-elles sûres chaque jour ?

Une noix du Brésil par jour suffit largement à couvrir les besoins en sélénium. Au-delà, attention à l'accumulation : le sélénium peut devenir toxique à forte dose.

Quels autres gestes protégeraient le cerveau ?

  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Entretenir des relations sociales
  • Dormir suffisamment
  • Limiter les aliments ultra-transformés
  • Favoriser la gestion du stress

Des pistes prometteuses, mais prudence avant tout

Le lithium, le cuivre, le sélénium : trois oligo-éléments, trois mécanismes complémentaires, un même objectif : ralentir la progression du déclin cognitif. Les avancées scientifiques récentes ouvrent la voie à de nouvelles stratégies, mais l'automédication reste dangereuse. Les essais sur l'humain se poursuivent, avec l'espoir de transformer un jour ces pistes en solutions concrètes pour le grand public. En attendant, la meilleure arme demeure une alimentation équilibrée, adaptée, et un mode de vie actif.

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