De l’APA aux soins : ce que change un GIR 2 pour une entrée en EHPAD

De l’APA aux soins ce que change un GIR 2 pour une entrée en EHPAD
Droits et Aides

Vous pensiez que vieillir rimait avec autonomie préservée et tranquillité à domicile ? La réalité est souvent bien différente. Pour les personnes classées GIR 2[1], chaque journée est un défi : se laver, s’habiller, se déplacer ou se nourrir nécessitent une aide constante, et l’inquiétude pour leur sécurité pèse lourd sur leurs proches. Ce niveau de dépendance a des conséquences directes sur la prise en charge en EHPAD : accès à l’APA, intensité des soins, accompagnement humain et droits spécifiques. Comprendre ce que signifie être GIR[1] 2 permet de mieux anticiper l’entrée en établissement, de sécuriser le financement des aides, et de garantir une vie quotidienne adaptée et digne. Dans cet article, nous vous expliquons concrètement ce que change un GIR[1] 2, de l’APA aux soins et droits annexes, pour les résidents et leurs familles.

APA en établissement : fonctionnement et reste à charge pour le GIR[1] 2

L'APA en établissement vise à alléger le poids financier de la dépendance en EHPAD. Pour un résident classé GIR[1] 2, ce tarif est le plus élevé de la grille (GIR[1] 1-2).

Facteurs influençant le montant de l’APA

La participation de l'APA dépend de plusieurs variables :

  • Le niveau de dépendance : GIR[1] 2 signifie tarif dépendance maximal.
  • Les ressources du résident : plus elles sont faibles, plus l'APA couvre une part importante.
  • Le montant du forfait dépendance fixé par l'établissement.

Décomposition de la facture EHPAD

En pratique, la facture EHPAD se découpe en trois postes :

  • Hébergement (logement, restauration, services généraux) : à la charge du résident ou de l'aide sociale.
  • Dépendance : l'APA vient diminuer cette part selon le niveau GIR[1] et les revenus.
  • Soins : intégralement couverts par l'Assurance maladie.

suivi personnalisé des soins d'un résident en EHPAD

À titre d’illustration, la part « dépendance » liée à un classement en GIR[1] 1-2 est la plus élevée, mais l’APA peut en couvrir une large fraction, laissant au résident un « ticket modérateur » limité (référencé au niveau GIR[1] 5-6). Les montants exacts varient selon l’établissement, le département et les ressources.

Ce que l'APA couvre (et ce qu'elle ne couvre pas)

L'APA finance toutes les aides nécessaires pour compenser la perte d'autonomie : assistance à la toilette, à l'habillage, à l'alimentation, à la mobilité, accompagnement aux activités sociales, surveillance jour et nuit. L'objectif : garantir que la personne puisse vivre dignement, entourée, sans que la charge ne repose uniquement sur la famille ou les aidants proches.

Mais attention : l'APA n'a pas vocation à financer l'hébergement (chambre, repas, entretien) ni les soins médicaux ou paramédicaux (infirmier, médecin, kinésithérapeute[3]) – ces derniers étant gérés par l'Assurance maladie et la complémentaire santé. Ni même à couvrir les frais administratifs liés à l'entrée en EHPAD. Pour le reste, d'autres aides peuvent s'ajouter : aide sociale à l'hébergement, allocation logement, exonérations fiscales.

GIR[1] 2 en EHPAD : procédure de demande d’APA et avantages associés

Pour un résident classé GIR[1] 2, l’accès à l’APA implique des démarches précises, des modalités de versement spécifiques, et ouvre également droit à certains avantages facilitant le quotidien. 

Comment faire la demande d’APA en établissement

La demande d'APA en établissement s'effectue auprès de la direction de l'EHPAD choisi. Dossier à compléter, évaluation médicale obligatoire, passage devant la commission du Conseil départemental. En général, la décision intervient sous deux mois. En cas d'urgence médicale ou sociale, un versement provisoire peut être accordé rapidement.

Modalités de versement de l’APA en EHPAD

Le versement se fait directement à l'établissement, qui déduit la somme de la facture mensuelle, ou exceptionnellement sur le compte du résident (qui reverse ensuite à l'EHPAD). 

L'APA est totalement exonérée d'impôt[4], non récupérable sur la succession. Une sécurité pour les familles, qui peuvent anticiper sans crainte de dette future.

Droits annexes pour les bénéficiaires GIR[1] 2

Autre point crucial : l'accès automatique à la Carte Mobilité Inclusion (CMI) invalidité et stationnement pour les bénéficiaires GIR[1] 2. Ces cartes facilitent les déplacements, ouvrent certains droits en matière de transport, de stationnement, d'accompagnement.

Spécificités du GIR[1] 2 en EHPAD : quels changements pour l'accompagnement ?

Être classé GIR[1] 2 à l'entrée en EHPAD, c'est ouvrir la porte à un accompagnement intensif. surveillance permanente, interventions 24h/24, aides multiples pour l'ensemble des gestes de la vie courante. Le personnel soignant, formé à la grande dépendance, adapte son intervention aux besoins spécifiques : soutien à la mobilité, prévention des chutes, gestion des troubles cognitifs, programmes d'animation pour rompre l'isolement.

Pour les familles, ce classement réduit l'incertitude : il garantit un niveau de prise en charge adapté, tant sur le plan humain que financier. Le ticket d'entrée en EHPAD s'en trouve facilité, l'accès à l'APA étant automatique pour tous les GIR[1] 1 à 4.

femme senior en GIR 2 recevant des soins en EHPAD

Montants, calculs et aides complémentaires en 2025

Les montants d’APA en établissement pour un GIR 2[1] peuvent être significatifs, mais demeurent très variables selon les départements, les établissements et la situation financière du résident.

Lorsque les revenus se situent en-dessous d’un certain seuil, le résident règle généralement la part de dépendance correspondant au niveau GIR[1] 5-6, l’APA venant compléter ; au-delà, une participation progressive s’applique.

Côté fiscalité, une partie des dépenses liées à l’accueil en établissement peut ouvrir droit à une réduction d’impôt[4], dans la limite d’un plafond annuel prévu par la loi.

ÉlémentPrise en charge
Dépendance (GIR[1] 2)En partie par l'APA, selon les ressources
HébergementÀ la charge du résident (aides possibles)
SoinsAssurance maladie
Carte mobilité inclusionAutomatique pour GIR[1] 2
Réduction d'impôt[4]Peut s’appliquer sur une partie des dépenses annuelles, dans la limite d’un plafond légal

Évolutions à venir : le forfait global unique

À partir de juillet 2025, dans 23 départements pilotes, une évolution majeure : fusion des tarifs soins et dépendance en un forfait global unique. Objectif : simplifier la facture, clarifier la répartition des coûts, garantir une meilleure visibilité financière aux familles. Pour les GIR[1] 2, la logique d'accompagnement reste inchangée, mais le mode de calcul pourrait évoluer. Les professionnels du secteur surveillent de près cette expérimentation, qui pourrait être étendue à l'ensemble du territoire.

FAQ pratique : ce que les familles demandent le plus souvent

Quels documents fournir pour l'APA en EHPAD ?

Pièce d'identité, justificatif de domicile, avis d'imposition, relevé de pensions, dossier médical, formulaire spécifique du Conseil départemental.

Peut-on cumuler l'APA avec d'autres aides ? 

Jamais avec l'APA à domicile ni la prestation de compensation du handicap, ni la majoration pour tierce personne. En revanche, possible avec l'aide sociale à l'hébergement et l'allocation logement.

Que faire si la dépendance évolue ?

Demander une réévaluation via le médecin coordonnateur[5] ou le Conseil départemental. Le plan d'aide peut être ajusté à tout moment.

L'APA est-elle imposable ? 

Non, totalement exonérée, ni récupérable sur la succession.

Où trouver les tarifs dépendance des EHPAD ? 

Annuaire en ligne, site du Conseil départemental, ou directement auprès de l'établissement.

Entrer en EHPAD avec un classement GIR[1] 2, ce n'est pas seulement décrocher un financement : c'est s'assurer d'un environnement adapté à une grande vulnérabilité, d'un accompagnement humain continu, de droits facilités (mobilité, fiscalité, accès aux aides). L'APA reste la clef de voûte du système, même si d'autres soutiens existent. Pour les familles, la vigilance s'impose sur les montants, les démarches, et l'évolution des dispositifs. Le secteur évolue vite : rester informé, se faire accompagner dans les démarches, interroger l'établissement sur les tarifs et les aides cumulables. L'enjeu, au fond : préserver la dignité, la sécurité, la qualité de vie de ceux qui en ont le plus besoin.

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