Démence : accueil en unité protégée ou maintien à domicile ? Voici les 5 grandes différences clés

Démence accueil en unité protégée ou maintien à domicile Voici les 5 grandes différences clés
EHPAD Alzheimer

Vous accompagnez un proche atteint de démence au quotidien. Vous voulez le protéger, lui offrir un cadre familier, mais son état de santé se dégrade et continuer de vivre à la maison devient de plus en plus difficile. Vous vous posez la question : faut-il envisager une entrée en unité de vie protégée [2]? Qu’apporterait cette solution par rapport au maintien à domicile[3] ? Pour vous aider à y voir plus clair, voici les 5 grandes différences à connaître entre ces deux options, afin de faire un choix éclairé, sans précipitation ni culpabilité.

1 - Un environnement sécurisé conçu pour éviter les fugues des personnes âgées 

L’un des grands risques liés à la démence, notamment dans la maladie d’Alzheimer[5], est l’errance et les fugues. À domicile, il devient vite difficile de tout surveiller, surtout la nuit.

En unité protégée, les locaux sont spécialement conçus pour éviter les situations dangereuses :

  • des portes sécurisées avec un code ou un badge, évitent les sorties non autorisées ;
  • des sols antidérapants, un mobilier adapté et une signalétique claire limitent les chutes et l’agitation ; 
  • la présence continue du personnel, de jour comme de nuit, permet d’intervenir rapidement en cas de besoin.

porte sécurisée en unité Alzheimer

À domicile, malgré votre vigilance et les éventuels dispositifs que vous avez pu installer (détecteurs d’ouverture, bracelets GPS, téléassistance…), le risque reste présent. Il suffit d’un moment d’inattention pour qu’un accident survienne. En UVP comme en unité d’hébergement renforcée (UHR[6]), la sécurité est pensée en continu, dans l’architecture comme dans l’organisation.

2 - Une prise en charge pluridisciplinaire spécifique de la démence

À domicile, vous pouvez faire appel à une équipe spécialisée Alzheimer[5] (ESA) pour coordonner le passage des différents professionnels de santé, dans le cas où votre parent souffre de démence légère.

Dans une unité protégée, votre proche est entouré d’une équipe soignante disponible 24h / 24, qui connaît bien les troubles cognitifs :

  • le médecin coordonnateur[7] suit l’évolution globale de l’état de santé et ajuste les traitements ;
  • les infirmiers et aides-soignants assurent les soins au quotidien, avec une connaissance fine de la personne et de ses habitudes ;
  • des professionnels spécialisés (psychologue, ergothérapeute, psychomotricien) interviennent pour stimuler les fonctions restantes, soulager l’anxiété et prévenir les pertes d’autonomie.

Ce cadre permet une surveillance constante de l’évolution de la maladie, mais aussi un meilleur confort de vie grâce à une prise en charge globale et réactive.

3 - Une stimulation cognitive et sociale avec des activités adaptées aux personnes Alzheimer[5]

L’isolement à domicile est fréquent. Même très présent, un aidant ne peut remplacer les interactions multiples d’un cadre collectif. Or, pour les personnes atteintes de troubles cognitifs, la stimulation est essentielle pour ralentir leur progression.

En unité protégée, des animations spécifiques sont organisées chaque jour :

  • des ateliers mémoire, des jeux cognitifs, de la musicothérapie ;
  • des activités sensorielles telles que le jardinage, la cuisine ou encore la médiation animale ;
  • l’instauration de rituels quotidiens pour favoriser les repères avec des repas pris en groupe, ou des promenades encadrées.

atelier musicothérapie en unité Alzheimer

Ces activités renforcent l’estime de soi, diminuent l’anxiété et apaisent les troubles du comportement. À domicile, malgré toute la bonne volonté, il est rare de pouvoir offrir une telle régularité.

4 - Des aides possibles en unité protégée mais un reste à charge plus important pour le senior

Lorsqu’un proche perd en autonomie, la question du budget devient vite centrale. Peut-on assumer les frais d’une unité protégée ? Le maintien à domicile[3] est-il réellement moins cher ?

À domicile : un coût modulable, avec de nombreuses aides possibles

Le maintien à domicile[3] permet de préserver les repères et l’environnement familier, mais nécessite de nombreux aménagements notamment l’adaptation du logement et parfois l’achat d’équipements médicaux spécifiques.

Heureusement, il existe des aides financières telles que :

  • l’APA à domicile, versée par le département, selon le niveau de dépendance[8] (GIR[9]) et les ressources ;
  • l’affection longue durée (ALD) pour Alzheimer[5] qui permet une prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie des soins, traitements, transports médicaux, orthophonie, hôpital de jour, SSIAD[10], ESA, etc. ;
  • un crédit d’impôt[11] de 50 % des dépenses engagées pour l’intervention d’une aide à domicile[12] ;
  • la carte mobilité inclusion (CMI) pour les personnes avec un taux d’incapacité supérieur à 80 %, donnant accès à des droits et réductions.

En complément, certains proches peuvent bénéficier d’aides spécifiques comme l’allocation journalière du proche aidant.

En unité protégée : un coût plus élevé, mais souvent plus stable

L’accueil en unité protégée représente un coût important, mais qui intègre la totalité des soins, de la sécurité, des repas et de l’accompagnement 24h/24.

Le coût mensuel moyen d’un séjour en EHPAD[1] est égal à 2 349 € par mois. Le tarif en unité protégée peut varier de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros de plus en fonction des services spécifiques proposés par la maison de retraite.

De nombreuses aides sont mobilisables en EHPAD[1] Alzheimer[5] :

  • l’APA en établissement pour réduire la part liée à la dépendance[8] ;
  • l’aide sociale à l’hébergement (ASH) pour les personnes avec de faibles ressources, si l’établissement est habilité à l’aide sociale ;
  • les aides au logement telles que l’APL ou l’ALS ;
  • l’ALD pour la prise en charge des soins médicaux ;
  • les aides complémentaires de certaines mutuelles ou caisses de retraite.

5 - La charge émotionnelle et familiale : soutien vs solitude

Le maintien à domicile[3] repose souvent sur une seule personne. Or, vivre au quotidien avec un proche désorienté est usant, car il demande une vigilance constante et peut conduire à un profond sentiment d’isolement.

En unité protégée, les familles ne sont pas exclues, bien au contraire. Elles peuvent :

  • venir rendre visite quand elles le souhaitent ;
  • participer aux temps festifs ou de médiation ;
  • partager les décisions de soin avec l’équipe pluridisciplinaire.

Cela permet à l’aidant de reprendre son rôle d’enfant, de frère ou de conjoint plutôt que celui de simple infirmier à domicile. Ce recentrage affectif est souvent salutaire, tant pour la personne malade que pour l’entourage.

Quel est le meilleur endroit pour les personnes atteintes de démence ?

La vérité, c’est qu’il n’existe pas une seule bonne réponse, mais des solutions à adapter en fonction de l’évolution de la maladie, de vos ressources personnelles et de votre propre épuisement en tant qu’aidant.

Le stade de la démence 

Aux premiers stades, certaines personnes atteintes de démence peuvent encore vivre relativement bien à domicile, avec un encadrement adapté. Elles reconnaissent leur environnement, savent exprimer leurs besoins, et la désorientation reste partielle.

Mais au fil du temps, les troubles cognitifs s’aggravent. Confusion, agitation, risque de fugue, troubles du sommeil, agressivité ou passivité, ces signes ne relèvent plus uniquement du soutien, mais d’une prise en charge sécurisée et continue, difficile à assurer seul.

La disponibilité de l’aidant

Beaucoup d’aidants repoussent l’échéance, par culpabilité ou loyauté. Pourtant, il est essentiel de vous protéger aussi, pour continuer à accompagner votre proche sans vous effondrer.

Si vous sentez que vous arrivez à vos limites, il est temps de réfléchir à d’autres modes d’accompagnement.

L’accueil de jour : une solution de transition pour votre proche Alzheimer[5]

Si votre proche vit encore à domicile, l’accueil de jour peut être une solution intermédiaire très précieuse. En effet, certaines structures spécialisées accueillent les personnes atteintes de démence une ou plusieurs journées par semaine, sans hébergement.

Cela permet :

  • à votre proche de participer à des activités adaptées et d’être stimulé dans un environnement sécurisé ;
  • à vous, aidant, de souffler quelques heures, pour prendre soin de vous, vous reposer ou travailler.

L’accueil de jour est souvent financé en partie par l’APA, ce qui le rend accessible à de nombreuses familles.

C’est aussi une excellente manière de préparer, en douceur, une future entrée en établissement si elle devient nécessaire.

Démence : 5 clés pour choisir entre maintien à domicile[3] et unité protégée 

CritèreMaintien à domicile[3]Unité protégée (UVP/UHR[6])
SécuritéVigilance familiale, dispositifs ponctuels (GPS, téléassistance)Locaux sécurisés, surveillance 24h/24
Prise en chargeESA coordonne, interventions ponctuellesÉquipe pluridisciplinaire 24h/24
Stimulation socialeLimitée, souvent irrégulièreActivités quotidiennes adaptées
Coût et aidesMoins cher, APA, ALD, crédit d’impôt[11]Plus cher, APA en établissement, ASH, aides logement
Charge émotionnelleForte, aidant isoléSoutien familial encouragé, rôle recentré

En conclusion, face à la démence, chaque parcours est unique, et chaque décision mérite d’être mûrement réfléchie. Le choix entre maintien à domicile[3] ou unité protégée dépend de nombreux facteurs tels que le degré d’autonomie, les ressources financières ou encore la disponibilité des aidants. Il n’y a pas de solution parfaite, mais il existe des accompagnements adaptés à chaque étape. L’essentiel est de ne pas rester seul face à ces choix, et de s’entourer de professionnels pour avancer pas à pas.

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