Combien touche un aidant familial par mois ? Les différents types de rémunération

Combien touche un aidant familial par mois Les différents types de rémunération
Droits et Aides

Vous accompagnez au quotidien un proche âgé ou handicapé ? Vous l’aidez à se lever, à manger, à se déplacer, à faire ses papiers ? Aujourd’hui en France, des millions d’aidants familiaux remplissent ce rôle sans salaire et souvent au prix de leur propre santé ou de leur carrière. Alors concrètement, existe-t-il des aides ? Est-il possible de toucher une rémunération quand on est aidant familial ? Dans cet article, vous trouverez un point complet sur les sommes qu’un aidant peut percevoir en 2025, avec des montants précis, les conditions d’éligibilité, et les démarches à connaître.

Quel est le salaire mensuel d'un aidant familial salarié ?

En France, il n’existe pas de rémunération unique pour les aidants familiaux : tout dépend du statut, des aides disponibles, et du niveau de dépendance[3] de la personne accompagnée.

Dans certains cas, un aidant familial peut être rémunéré comme un salarié par la personne qu’il accompagne au quotidien. Ce statut suppose l’existence d’un véritable contrat de travail, avec un employeur, la personne aidée et un salarié, l’aidant.

La personne aidée perçoit l’APA à domicile

Dans le cas où la personne aidée est bénéficiaire de l’APA à domicile, elle peut utiliser cette aide pour rémunérer un proche à condition que ce dernier ne soit ni son conjoint, ni son concubin, ni son partenaire de PACS. En effet, le législateur considère que ces proches sont tenus au devoir de secours, et ne peuvent donc être rémunérés au titre de l’aide apportée.

En revanche, un enfant, petit-enfant, frère, sœur, neveu ou nièce peuvent être salariés via l’APA, sous réserve que cela soit inscrit dans le plan d’aide établi par le Conseil départemental.

aidant percevant l'APA à domicile

La personne âgée perçoit la PCH

Pour la PCH, certaines restrictions s’appliquent également. Ne peuvent être rémunérés : 

  • le conjoint ;
  • les parents ; 
  • les enfants ;
  • une personne qui a déjà un emploi à temps plein.

En revanche, si la dépendance[3] de la personne aidée est particulièrement lourde, nécessitant une aide totale pour les actes essentiels de la vie quotidienne et une présence continue ou quasi permanente, il est alors possible de salarier tout membre de la famille, sans exception.

Le senior aidé ne perçoit aucune aide

Elle peut malgré tout employer un proche comme aidant familial en le rémunérant sur ses fonds propres. Elle devient alors particulier employeur et doit respecter toutes les obligations liées à ce statut.

Quelles démarches entreprendre pour salarier un aidant familial ?

Rémunérer un aidant familial, que ce soit via l’APA, la PCH ou en direct, suppose plusieurs engagements :

  • une déclaration auprès de l’URSSAF via le dispositif CESU, chèque emploi service universel ; 
  • la rédaction d’un contrat de travail avec mention du nombre d’heures et des tâches effectuées ; 
  • le versement d’un salaire au minimum égal au SMIC horaire brut de 15,74 € en 2025 ; 
  • le paiement des cotisations sociales telles que les congés payés ou la retraite.

Dans le cadre de l’APA ou de la PCH, il faudra également justifier auprès du conseil départemental du bon usage des sommes versées : heures travaillées, lien de parenté, nature des tâches accomplies.

Comment peut-on rémunérer un aidant familial non salarié ?

Quand la personne aidée ne peut pas salarier son aidant, plusieurs aides permettent de dédommager le proche, même sans contrat de travail.

L’allocation journalière du proche aidant (AJPA)

Versée par la CAF ou la MSA, l’AJPA s’adresse aux aidants qui réduisent ou suspendent temporairement leur activité professionnelle pour accompagner un proche en perte d’autonomie. Elle offre une solution transitoire, notamment dans les situations d’urgence ou lors d’un aménagement temporaire du temps de travail.

Le montant de l’AJPA en 2025  est de 65,80 € par jour complet ou de 32,90 € par demi-journée

Le droit à l’AJPA est limité dans le temps : le nombre de jours d’allocations journalières ne peut pas dépasser 22 jours au titre d’un mois civil et 66 jours au total pour l’ensemble de la carrière de l’aidant, soit un maximum de 1 447,60 € brut par mois pour 22 jours entiers.

Ce dispositif reste donc limité dans le temps, mais constitue une bouffée d’oxygène pour les aidants qui doivent s’organiser face à une nouvelle situation de dépendance[3].

Le dédommagement de l’aidant familial via la PCH

La PCH permet également de dédommager un aidant familial. Son montant est de 4,69 € net/heure si l’aidant continue à travailler et de 7,04 € net/heure si l’aidant réduit ou arrête son activité. Le plafond mensuel est de 1 050 € par mois, soit 85 % du SMIC mensuel net.

L’aide au répit : un soutien ponctuel pour l’aidant

L’aidant familial peut aussi bénéficier d’un soutien ponctuel grâce à l’aide au répit, un dispositif complémentaire à l’APA. Il s’adresse aux aidants indispensables au maintien à domicile[4], lorsqu’aucun relais n’est disponible. Pour pouvoir en bénéficier : 

  • la personne aidée doit être bénéficiaire de l’APA ;
  • l’aidant doit être considéré comme essentiel au quotidien ; 
  • l’absence de relais familial ou professionnel doit être constatée.

Le montant de l’aide au répit en 2025 peut aller jusqu’à 573,77 € par an

Cette aide peut être utilisée pour :

  • un accueil temporaire (en établissement ou en famille d’accueil) ; 
  • une aide à domicile[5] de remplacement ; 
  • un hébergement de courte durée.

Elle ne constitue pas une rémunération, mais elle permet à l’aidant de souffler quelques jours tout en garantissant la continuité des soins et de l'accompagnement

calcul de la réumération de l'aidant

Quelles sont les règles fiscales pour l’aidant familial et le senior aidé ?

Les règles fiscales diffèrent selon que l’aidant perçoit un salaire, un dédommagement, ou qu’il aide bénévolement. De son côté, la personne aidée peut aussi bénéficier d’avantages fiscaux si elle rémunère son proche dans les règles.

Pour l’aidant salarié 

Lorsqu’un aidant devient salarié de la personne aidée, le salaire perçu est considéré comme un revenu d’activité :

  • il est soumis à l’impôt[6] sur le revenu, au même titre qu’un emploi classique et doit être déclaré dans la case Salaires de la déclaration de revenus ; 
  • il est assujetti aux cotisations sociales ;
  • il génère des droits sociaux aux congés payés, à la retraite ou encore à l’assurance chômage en cas de rupture du contrat.

Si l’emploi est déclaré via le CESU (Chèque emploi service universel), les démarches sont simplifiées et les cotisations sont calculées automatiquement.

Pour l’aidant non salarié

Vous n’avez pas à déclarer les sommes perçues au titre du dédommagement via la PCH, car elles ne sont pas considérées comme un revenu imposable. En effet, ce dédommagement n’est pas un salaire, mais une compensation financière pour l’aide apportée, sans lien de subordination entre vous et la personne aidée.

Si vous avez bénéficié d’indemnités journalières dans le cadre de l’AJPA, les montants perçus sont imposables et font l’objet d’un prélèvement à la source.

Pour la personne âgée aidée : un crédit d’impôt[6] avantageux

Lorsqu’une personne en perte d’autonomie emploie un aidant à domicile, elle peut bénéficier d’un crédit d’impôt[6] égal à 50 % des dépenses engagées, dans la limite des plafonds fixés par l’administration fiscale, 12 000 € ou 20 000 € si elle est titulaire d’une carte d’invalidité ou perçoit une pension d’invalidité.

Si l’aide est rémunérée via le CESU, l’administration fiscale applique automatiquement la réduction ou le crédit d’impôt[6], grâce aux déclarations déjà transmises par l’URSSAF.

Récapitulatif des rémunérations possibles lorsqu’une personne âgée en perte d’autonomie fait appel à un aidant familial

DispositifMontantConditionsFiscalitéDurée / Plafond
Salaire via APAMinimum SMIC horaire brut (15,74 €)Proche aidé perçoit l'APAL'aidant ne doit pas être conjoint/partenaireImposableSelon contrat et plan d’aide
Salaire via PCHMinimum SMIC horaire brut (15,74 €)Proche aidé perçoit la PCH Interdit pour conjoint/enfant sauf dépendance[3] lourdeImposableSelon plan d’aide et dépendance[3]
Salaire sans aide publiqueLibre (au moins le SMIC)L’aidé paie sur fonds propres et devient particulier employeurImposableSelon contrat
AJPA (CAF/MSA)65,80 €/jour entier32,90 €/demi-journéeAide ponctuelleL’aidant interrompt ou réduit son activitéImposable (prélèvement à la source)22 jours/mois66 jours sur la carrière1 447,60 €/mois max
Dédommagement via PCH4,69 €/heure (activité maintenue)7,04 €/heure (activité réduite ou arrêtée)L’aidé doit être reconnu handicapéExclusion des proches sauf dépendance[3] lourdeNon imposable 1 050 €/mois max (85 % SMIC net)
Aide au répit (APA)Jusqu’à 573,77 €/anL’aidant est indispensable, pas de relais possibleNon imposableUtilisable pour relai temporaire, hébergement ou aide à domicile[5]
Crédit d’impôt[6] pour le senior aidé50 % des dépenses d’emploi à domicileL’aide doit être déclarée via CESU ou organisme agrééRéduction automatique via l’URSSAFPlafond : 12 000 à 20 000 €/an selon situation

En 2025, plusieurs dispositifs permettent de rémunérer ou dédommager un proche aidant, qu’il soit salarié ou non. Chaque  solution a ses conditions, ses plafonds et ses implications fiscales. Bien s’informer permet de sécuriser sa situation et de valoriser l’engagement de l’aidant souvent sous-estimé par l’entourage.

Laissez un commentaire