UHR en EHPAD : guide complet 2025 pour trouver une place, comprendre les coûts et réussir l’admission

UHR en EHPAD guide complet 2025 pour trouver une place, comprendre les coûts et réussir l’admission
EHPAD Alzheimer

Quand la maladie d’Alzheimer, ou toute autre maladie neurodégénérative, provoque des troubles du comportement sévères tels que de l’agressivité, des fugues ou encore des hallucinations, c’est le signe que le domicile comme l’EHPAD classique ne suffisent plus. Les nuits deviennent impossibles, le conjoint s’épuise, et chaque incident fait craindre l’accident grave. C’est dans ces situations critiques qu’intervient l’UHR[1]. Mais trouver une place, comprendre les critères médicaux, savoir combien cela va coûter et comment accélérer une admission restent un parcours du combattant pour de nombreuses familles. Ce guide vous donne la méthode concrète pour repérer une UHR[1], obtenir une place rapidement, constituer un dossier solide et éviter les erreurs qui retardent l’entrée.

L’essentiel à savoir sur les UHR[1]

Une UHR[1] en EHPAD est une unité spécialisée pour les personnes âgées atteintes d’Alzheimer ou d’une autre maladie neurodégénérative, qui présentent des troubles du comportement sévères : agressivité, agitation majeure, déambulation incessante, fugues, comportements dangereux pour elles-mêmes ou pour les autres.

Elle se distingue :

  • de l’unité protégée / unité Alzheimer (ou UVP), qui accueille des personnes désorientées avec des troubles du comportement modérés ;
  • du PASA (Pôle d’activités et de soins adaptés), qui propose des prises en charge de jour pour des troubles modérés.

L’unité d’hébergement renforcée accueille généralement 12 à 14 résidents, jour et nuit, avec un environnement sécurisé et une équipe renforcée avec un médecin coordonnateur[3], des infirmiers, un psychologue, un psychomotricien ou ergothérapeute, des aides-soignants et parfois des assistants de soins en gérontologie[4].

senior atteinte de démence en UHR

LIRE AUSSI : UHR : Réponse aux 7 questions les plus posées[1]

Comment trouver une place en UHR[1] en 2025 ? 

Chercher une UHR[1] est souvent un sprint contre la montre : les places sont rares, les listes d’attente longues et les informations souvent pas très claires. Voici la méthode la plus efficace pour repérer les bonnes unités et identifier celles qui peuvent réellement accueillir votre proche.

Les sources officielles pour repérer les UHR[1] dans sa région

Avant de décrocher votre téléphone, il faut cibler les bons établissements. Pour trouver une UHR[1], vous pouvez vous appuyer sur plusieurs sources fiables :

  • les sites des ARS (Agences régionales de santé) : certaines publient la liste des établissements disposant d’une unité d’hébergement renforcée ou d’unités Alzheimer ; 
  • la CNSA, les conseils départementaux et les CCAS[5]/CIAS ont souvent une vision assez précise des unités renforcées existantes dans le secteur ; 
  • selon les régions, des outils comme Doc-Coreso recensent les dispositifs Alzheimer et sont utilisés par les professionnels pour orienter les familles ; 
  • les portails officiels type Annuaire Retraite vous donnent une première liste d’EHPAD dans le département de votre choix.

Concrètement, vous pouvez créer un fichier simple sur votre ordinateur ou sur papier avec le nom de l’EHPAD, l’adresse, la présence d’UHR[1], le téléphone et le mail. L’objectif est de disposer d’au moins 5 à 10 UHR[1] potentielles pour ne pas rester bloqué sur un seul établissement.

Comment vérifier qu’une UHR[1] a vraiment une place disponible ?

Ce qu’affichent les sites ou les annuaires est rarement à jour en temps réel. Pour savoir si une place UHR[1] Alzheimer est disponible, il faut appeler, et pas seulement envoyer un mail. Vous pouvez demander : 

  • s’il y a actuellement un lit libre en UHR[1] ou des départs prévus ; 
  • si l’établissement tient une liste d’attente UHR[1] spécifique, et combien de personnes y figurent ; 
  • quand se réunit la commission d’admission et si votre dossier peut être examiné à la prochaine.

Si l’on vous répond :

  • « On a une liste d’attente » : cela signifie que la place n’est pas pour tout de suite, sauf aggravation majeure d’un résident déjà là.
  • « On va passer votre dossier en commission » : cela signifie que le profil est jugé a priori compatible, mais rien n’est gagné.
  • « On vous rappellera » sans date ni nom de contact : c’est souvent un signe de faible probabilité à court terme.

Pour que votre appel ne se perde pas, il est très utile d’annoncer d’emblée que vous pouvez envoyer un dossier médical complet rapidement.

Comment accélérer l’entrée en UHR[1] en cas d’urgence ?

Quand la situation devient dangereuse ou ingérable au quotidien, chaque jour compte. Accélérer une admission en UHR[1] est possible, mais seulement si l’urgence est prouvée et transmise correctement à l’équipe.

Identifier ce qui constitue une « urgence UHR[1] »

Toutes les familles se sentent en urgence, mais en UHR[1], l’urgence repose sur des critères précis : fugues répétées, violence, danger pour soi ou pour autrui, épuisement extrême de l’aidant, échec des aides à domicile malgré les interventions des SSIAD[6] (Service de soins infirmiers à domicile) ou ESA (Équipe spécialisée Alzheimer).

Ces éléments doivent être objectivés, car ce sont eux qui vont permettre à l’équipe de hiérarchiser les demandes et de proposer une place en priorité.

Comment documenter l’urgence pour obtenir une admission rapide ?

Pour qu’une admission soit traitée comme prioritaire, il faut que cette urgence soit documentée par écrit. Vous pouvez demander :

  • au médecin traitant ou au gériatre de faire un certificat signalant les risques pour votre proche et pour son entourage ;
  • à un SSIAD[6] ou une ESA de rédiger un rapport de situation décrivant concrètement ce qui se passe au domicile : passages aux urgences, opposition aux soins, incidents répétés ;
  • à l’hôpital de transmettre ses comptes rendus si votre proche a été hospitalisé pour des raisons en lien avec sa pathologie.

Quand vous appelez l’UHR[1], vous pouvez dire quelque chose comme :

« Notre médecin traitant a posé un diagnostic de maladie d’Alzheimer avec troubles du comportement sévères. Nous avons un score NPI très élevé (Neuropsychiatric inventory : un questionnaire qui permet d’évaluer la fréquence et la sévérité des symptômes d’Alzheimer), des fugues répétées et un rapport récent du SSIAD[6]. La situation est critique, est-ce que votre commission peut étudier notre dossier en priorité ? »

Dans les situations les plus à risques, une UHR[1] peut accélérer une admission en quelques jours, parfois moins, si tous les éléments médicaux sont communiqués.

Combien coûte une UHR[1] en EHPAD ? Et qui paie quoi ?

Les familles redoutent souvent le coût de l’UHR[1]. Comprendre précisément ce que recouvre le tarif, quelles aides existent et combien il reste à charge évite bien des mauvaises surprises et répond à une question fréquente : comment payer une maison de retraite quand on n’a pas les moyens ?

Décomposer le coût réel

Une UHR[1] en EHPAD suit la même logique tarifaire que l’EHPAD, mais avec parfois un léger surcoût dû au renforcement des équipes.

En pratique, vous retrouvez :

  • le tarif hébergement qui correspond à au moins 70 % de la facture et qui comprend la chambre, la restauration, l’entretien et les animations quotidiennes ;
  • un tarif dépendance, qui évolue selon le GIR[7] du résident et donc de ses besoins d’accompagnement au quotidien. Les personnes en UHR[1] sont le plus souvent GIR[7] 1 ou GIR[7] 2, ce qui correspond au tarif le plus élevé (environ 20 € par jour) ;
  • les soins, pris en charge par l’Assurance maladie.

senior calculant le coût d'un séjour en UHR

Quels sont les tarifs moyens en UHR[1]

Les prix moyens en UHR[1] varient en moyenne entre 1 800 € / mois en zone rurale et 2 050 € / mois en zone urbaine, mais dans certains territoires très tendus, notamment en Île-de-France, les tarifs globaux peuvent dépasser 3 000 € / mois. Ces chiffres restent des ordres de grandeur : chaque EHPAD fixe ses propres tarifs.

Il faut aussi garder en tête que l’UHR[1] implique un taux d’encadrement plus élevé (plus de soignants par résident), des espaces sécurisés, des équipements spécifiques comme des systèmes anti-fugue. Tout cela contribue parfois à un coût supérieur aux autres unités de l’EHPAD.

Quelles aides mobiliser pour un séjour en UHR[1] ?

Heureusement, plusieurs dispositifs permettent de réduire le coût UHR[1] EHPAD :

  • l’APA en établissement prend en charge une partie du tarif dépendance. En UHR[1], la plupart des résidents sont très dépendants, ce qui maximise souvent le montant de l’aide ; 
  • l’APL, si l’EHPAD est conventionné, ou l’ALS, dans le cas contraire, agissent sur la partie hébergement et sont attribuées par la CAF en fonction des ressources du résident ; 
  • l’ASH peut intervenir lorsque les ressources de la personne et de ses obligés alimentaires ne suffisent pas. Elle suppose en contrepartie un recours possible sur succession ; 
  • les avantages fiscaux : une partie des frais d’hébergement en EHPAD (hors aide sociale) peut ouvrir droit à une réduction d’impôt[8] de 25 %, plafonnée à 2 500 € par an, ce qui diminue le coût réel si la famille paie des impôts.

Comment obtenir rapidement une aide en UHR[1]

Pour une aide financière en UHR[1], il est utile de faire rapidement évaluer le GIR[7] (via le département) si ce n’est pas déjà fait, de vérifier avec l’EHPAD si l’établissement est conventionné APL et de demander aux services sociaux (hôpital, mairie, département), un point complet sur les aides mobilisables.

Exemples de reste à charge selon les revenus

Voici trois simulations réalistes pour vous permettre d’estimer clairement le reste à charge mensuel selon le niveau de retraite et la situation familiale.

1 - Personne seule - Retraite de 1 300 €/mois - GIR[7]

  • Tarif UHR[1] : 1 900 € ;
  • Tarif dépendance : 20,25 €/jour (607,5 €/mois) ;
  • APA établissement  : 450 €/mois ; 
  • APL : 250 €/mois.

Reste à charge : (1 900 € - 250 €) + (607,50 € - 450 €) = 1 807,5 €.

Reste à charge réel pour la famille : 1 807,5 € - 1 300 € de retraite = 507,5 €.
Avec 1 300 € de retraite, l’ASH est très souvent indispensable.

2 - Personne seule - Retraite de 1 800 €/mois - GIR[7]

  • Tarif UHR[1] : 2 200 € ; 
  • Tarif dépendance GIR[7] 1 : 24,83 €/jour (744,9 €/mois) ; 
  • APA établissement = 650 €/mois ; 
  • APL = 150 €/mois.

Reste à charge : (2 200 € - 150 €) + (744,90 € - 650 €) = 2 144,90 €.

Reste à charge réel pour la famille : 2 144,90 € - 1 800 € de retraite = 344,90 €.
Avec 1 800 € de retraite, le reste à charge reste gérable mais significatif.

3 - Couple - L’un entre en UHR[1], l’autre reste à domicile - Revenus du couple : 2 700 €

  • Retraite du résident : 1 500 € (sur les 2 700 € totaux) ;
  • Tarif UHR[1] : 2 000 € ;
  • Tarif dépendance GIR[7] 2 : 607,5 €/mois ; 
  • APA = 450 € ; 
  • APL = 200 € ; 
  • le conjoint garde 1 200 € de revenus pour vivre (loyer, charges, alimentation).

Reste à charge : (2 000 € - 200 €) + (607,50 € - 450 €) = 1 957,50 €

Reste à charge réel pour la famille : 1 957,50 € - 1 500 € = 457,50 €.
Le couple doit assurer environ 460 € / mois, tout en préservant un budget suffisant pour le conjoint à domicile.

L’enjeu est de ne pas renoncer à la solution UHR[1] uniquement par peur du coût sans avoir fait ce tour complet des aides possibles.

Admission en UHR[1] : comment ça marche vraiment ?

Une UHR[1] n’accepte pas tous les résidents : l’entrée dépend de critères précis et de la décision d’une commission. Voici comment fonctionne réellement ce processus et comment renforcer ton dossier.

Les critères médicaux et comportementaux

Une admission en UHR[1] n’est pas décidée à la légère. Elle répond à des critères d’inclusion assez stricts, qui permettent de distinguer les personnes relevant d’un PASA, d’une UVP, ou d’une unité d’hébergement renforcée.

Les grandes lignes des critères UHR[1] sont les suivantes :

  • présence d’une maladie neurodégénérative (Alzheimer ou apparentée) ;
  • troubles du comportement sévères : hallucinations, désinhibition, agressivité, agitation majeure, errance, cris, conduites dangereuses ;
  • capacité à se déplacer (au moins avec aide ou en fauteuil roulant) : l’UHR[1] n’est pas conçue pour des personnes totalement grabataires ;
  • absence de syndrome confusionnel aigu non stabilisé, qui relève plutôt d’une prise en charge médicale spécifique ;
  • consentement de la personne recherché autant que possible, même si les troubles cognitifs limitent parfois son expression.

Pour objectiver ces troubles, les équipes utilisent deux outils majeurs : le questionnaire NPI qui mesure la fréquence et la gravité de multiples symptômes et l’échelle de Cohen-Mansfield, centrée sur les différentes formes d’agitation (physique ou verbale, agressive ou non).

Plus les scores sont élevés, plus le dossier a de chances d’être considéré comme compatible avec l’UHR[1].

Quels sont les documents à fournir pour accélérer l’admission en UHR[1]

Pour que votre dossier ne soit pas mis de côté, il faut qu’il soit complet, récent et lisible. Idéalement, il contient :

  • le diagnostic médical de maladie d’Alzheimer ou apparentée, posé par le médecin traitant, un neurologue ou un gériatre ;
  • l’évaluation comportementale ;
  • le dernier GIR[7] avec la décision d’APA ;
  • les comptes-rendus d’hospitalisation récents (UCC, urgences, psychiatrie, SSR…) qui mentionnent les épisodes d’agitation, de fugue, d’agressivité ;
  • les rapports des aides à domicile, SSIAD[6], ESA, qui montrent l’épuisement du dispositif au domicile.

Vous pouvez de votre côté recenser les événements de manière chronologique : depuis quand les troubles ont commencé ? Quels événements marquants ont eu lieu ? Quelles solutions ont déjà été tentées. Plus le récit est concret, plus l’équipe d’admission voit la réalité de la situation.

Le rôle de l’équipe pluridisciplinaire dans la décision d’admission ou non

L’entrée en UHR[1] est décidée en commission pluridisciplinaire. Elle réunit généralement le médecin coordonnateur[3], la direction, le cadre infirmier, des soignants de l’unité, parfois le psychologue et d’autres professionnels.

Cette équipe vérifie trois choses :

  1. que la personne remplit bien les critères médicaux et comportementaux ;
  2. que l’unité a les ressources pour l’accompagner sans déséquilibrer le groupe de résidents ;
  3. que la famille adhère au projet. Une UHR[1] ne doit pas être vécue comme une sanction, mais comme une mise à l’abri et un accompagnement spécialisé.

Si le dossier est refusé, il est important de comprendre pourquoi. Ce n’est pas la même chose d’entendre : « Elle est trop calme, elle relève plutôt d’un PASA ou d’une UVP », que d’entendre, « Il est trop instable, il devrait d’abord passer par une unité cognitivo-comportementale ou un service psychiatrique ». N’hésite pas à demander un échange téléphonique avec le médecin coordonnateur[3] pour comprendre ce qui a bloqué.

Les erreurs qui retardent une admission et comment les éviter ?

Beaucoup de familles perdent des semaines, parfois des mois, à cause de dossiers incomplets, d’évaluations manquantes ou de malentendus avec les équipes. Voici les pièges les plus fréquents et comment les éviter pour gagner un temps précieux.

Minimiser les troubles du proche âgé

Par peur de faire « du mal à l’image » de votre parent, vous minimisez : « il est un peu agité », « il est parfois agressif », alors qu’il a déjà frappé, crie toutes les nuits, tente de sortir en pleine nuit. Or, la commission se base sur ce qu’elle lit. Si le dossier est trop lisse, l’urgence ne sera pas comprise.

Laisser traîner les évaluations 

Un GIR[7] vieux de trois ans, des évaluations comportementales jamais actualisées, l’UHR[1] en EHPAD a besoin d’éléments récents pour juger. Pensez à demander régulièrement la mise à jour du GIR[7] et, en cas d’aggravation, une nouvelle évaluation par l’équipe soignante.

Tout miser sur un seul établissement médicalisé

Vous avez eu un bon contact avec un EHPAD, et vous attendez une réponse de leur part qui n’arrive pas. Pendant ce temps, des UHR[1] à 30 ou 40 km pourraient répondre plus vite. Pour une situation lourde, il vaut souvent mieux élargir le périmètre géographique plutôt que bloquer un an sur une seule structure.

Ne pas formaliser l’urgence de l’état de santé du senior

Vous dites au téléphone que « c’est très dur », mais rien n’apparaît dans le dossier : aucune mention écrite de fugues, pas de rapport du SSIAD[6], pas de compte-rendu d’urgence. L’équipe n’a pas de trace concrète du risque.

Attendre d’être à bout pour commencer les démarches 

Quand l’épuisement est total, on fait tout dans l’urgence, ce qui augmente le risque de dossier incomplet, mal présenté et refusé.

Comment se déroule l’entrée en UHR[1] de manière concrète ?

Rien n’est plus parlant que des situations réelles. Ces exemples concrets vous aident à comprendre comment les équipes décident, ce qui accélère une admission, et pourquoi un refus dans un établissement peut devenir un OUI dans un autre.

Exemple 1 : entrée urgente après fugues répétées

Monsieur A, 82 ans, Alzheimer, vit encore avec son épouse. 

En trois semaines, il fugue deux fois. La seconde fois, il est retrouvé au petit matin à plusieurs kilomètres du domicile. Le médecin traitant rédige immédiatement un certificat d’urgence mentionnant le risque vital et l’épuisement de l’épouse. Le SSIAD[6] complète par un rapport détaillé : refus de soins, errance nocturne, comportements dangereux.

Le dossier est transmis à deux UHR[1] du secteur. L’une répond qu’elle a une commission dans quinze jours, l’autre accepte de monter une commission exceptionnelle vue la gravité. 

En quarante-huit heures, la décision d’admission est prise. Monsieur A entre en UHR[1] dès qu’un lit se libère, l’hôpital servant de relais quelques jours.

Exemple 2 : refus d’un premier EHPAD, acceptation d’un autre

Madame B, 79 ans, présente des épisodes d’agitation avec insultes et jets d’objets. 

Un premier EHPAD avec unité protégée refuse l’entrée en arguant que les troubles sont « trop lourds pour la structure ». 

Le médecin coordonnateur[3] d’un second établissement, qui dispose cette fois d’une UHR[1], prend le temps d’étudier le dossier NPI, les comptes rendus hospitaliers et les observations de l’ESA. Il constate que, si les troubles sont sévères, ils restent prévisibles et partiellement apaisés par des approches non médicamenteuses. Il juge le profil compatible avec l’unité renforcée.

Un « refus UHR[1] » n’est pas universel. Chaque unité a son fonctionnement, son seuil de tolérance et ses ressources.

Exemple 3 : personne non violente, mais très déambulante

Monsieur C n’est pas agressif, ne crie pas, ne frappe pas. En revanche, il déambule sans cesse, jour et nuit, ouvre les portes, essaye de sortir, entre dans les chambres des autres résidents. En unité classique, cela devient impossible à gérer en sécurité.

Pour certains, son profil ne semble « pas si grave », car il n’est pas violent. Pourtant, l’analyse comportementale montre que sa déambulation permanente entraîne des chutes, des risques de fugue et un épuisement global de l’équipe. 

L’EHPAD d’origine, qui ne dispose pas d’un environnement suffisamment sécurisé, demande le transfert en UHR[1] d’un autre établissement.

Après quelques semaines dans cette unité d’hébergement renforcée pensée pour la déambulation avec des circuits de marche et des espaces sécurisés, les risques de fugue diminuent et le climat s’apaise.

FAQ 

Une UHR[1] est-elle une unité fermée ?

Oui, l’accès est sécurisé par des digicodes, des badges et des fenêtres sécurisées, pour prévenir les fugues, mais ce n’est pas une unité psychiatrique. L’objectif est la sécurité et le bien-être, pas l’isolement.

Combien de temps dure un séjour en UHR[1] ?

Le séjour n’est pas forcément définitif. Quand les troubles du comportement diminuent, une réorientation est possible vers une unité Alzheimer classique, un PASA, ou parfois un retour au domicile si les conditions sont réunies.

Qui décide du transfert en UHR[1] ?

La décision est prise en commission pluridisciplinaire, sur avis du médecin coordonnateur[3] et en lien avec le médecin traitant. Le consentement de la personne est recherché, et la famille est associée à la décision.

Peut-on refuser une entrée en UHR[1] ?

Oui, une personne ou sa famille peut refuser. En cas de danger grave et immédiat, la priorité est parfois une hospitalisation plutôt qu’une UHR[1]. L’entrée doit être expliquée, comprise, jamais imposée brutalement.

L’UHR[1] est-elle réservée uniquement à Alzheimer ?

Elle concerne principalement les personnes atteintes d’Alzheimer ou maladies apparentées, avec troubles sévères du comportement. Les troubles modérés relèvent plutôt des UVP ou du PASA.

L’APA couvre-t-elle l’UHR[1] ?

Oui. L’APA en établissement contribue à la prise en charge du tarif dépendance, qui peut être élevé en UHR[1], compte tenu du niveau de dépendance et des troubles.

L’UHR[1] peut-elle être imposée par l’EHPAD ou le médecin ? 

Non au sens strict : une admission en UHR[1] nécessite une démarche médicale et familiale. En cas de danger majeur, c’est souvent l’hôpital qui prend le relais dans un premier temps (service gériatrique, Unité cognitive comportementale, psychiatrie) avant qu’une UHR[1] ne soit envisagée.

Quels droits pour les proches ?

Les familles conservent des droits de visite, d’information, de participation au projet personnalisé. Des réunions régulières permettent de faire le point sur l’évolution et les objectifs de l’accompagnement.

Laissez un commentaire