En 2026, un changement fiscal majeur s'annonce pour les résidents d'EHPAD aux ressources modestes. Jusqu'à présent, la réduction d'impôt[1] sur les frais d'hébergement et de dépendance en établissement ne profitait qu'à celles et ceux qui payaient déjà des impôts. Résultat : parmi les aînés, une fracture financière persistait.
L'arrivée du crédit d'impôt[1] universel, voté de justesse à l'Assemblée, promet de bouleverser la donne. Cette réforme, très attendue, cible directement les petites retraites et vise à alléger sensiblement le reste à charge. En pratique, ce sont près de deux millions de retraités sous le seuil de pauvreté qui pourraient enfin bénéficier d'un soutien équitable. Plongez dans les détails, les modalités, et les enjeux réels de cette mesure.
Une inégalité fiscale bientôt corrigée
Le contexte n'a rien de théorique. En 2025, le coût moyen d'un séjour en EHPAD s'élève à plus de 2 600 € par mois. Une dépense largement supérieure à la pension moyenne des retraités modestes, la plupart perçoivent moins de 1 600 € mensuels. Jusqu'ici, l'avantage fiscal était réservé aux foyers imposables : 25 % de réduction sur les dépenses d'hébergement ou de dépendance, plafonnées à 10 000 € par an.
Autrement dit, un maximum de 2 500 € pouvait être retranché de l'impôt[1], mais pas remboursé si l'impôt[1] était nul. Pour beaucoup, cette règle excluait de fait les petites retraites, qui restaient confrontées à la totalité de la facture. Beaucoup vendaient leur logement, certains sollicitaient leurs enfants, d'autres renonçaient à un accompagnement adapté.
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Le crédit d'impôt[1] EHPAD 2026 : fonctionnement et règles du jeu
La réforme votée en octobre 2025 change la donne. À partir du 1er janvier 2026, le dispositif fiscal évolue : la réduction d'impôt[1] se transforme en crédit d'impôt[1] remboursable pour tous les résidents d'EHPAD et d'unités de soins longue durée. Cette évolution concerne l'ensemble des retraités, sans distinction de niveau d'imposition. Le crédit d'impôt[1] couvre 25 % des dépenses engagées pour l'hébergement et la dépendance, dans la limite de 10 000 € par an et par personne, soit jusqu'à 2 500 € de soutien annuel.
L'avantage principal ? Il devient universel : les non-imposables reçoivent un remboursement direct du Trésor Public, par chèque ou virement. Les personnes imposables, elles, voient le montant du crédit soustrait de leur impôt[1], ou bien versé en partie si leur impôt[1] dû est inférieur à l'avantage. Les familles peuvent aussi en bénéficier : lorsqu'un enfant paie les frais pour un parent, il déclare sa part et perçoit le crédit d'impôt[1] correspondant.

Frais éligibles et aides à déduire
Attention, le crédit d'impôt[1] ne s'applique qu'aux frais d'hébergement et de dépendance facturés par l'établissement. Les soins médicaux, déjà pris en charge par l'Assurance Maladie, restent exclus. Par ailleurs, il faut soustraire les aides perçues, APA (allocation personnalisée d'autonomie), ASH (aide sociale à l'hébergement), APL ou ALS (aides au logement) – pour déterminer le montant réellement dépensé. C'est sur ce reste à charge que s'applique la règle des 25 %.
- Taux : 25 % sur les frais nets après aides
- Plafond : 10 000 € de dépenses par an et par personne
- Montant maximal : 2 500 € de crédit d'impôt[1] chaque année
- Période concernée : dépenses de 2026 à 2027 (prolongation possible)
- Cumul : compatible avec les autres aides financières
Application concrète : cas pratiques
| Situation | Frais nets annuels | Crédit d'impôt[1] perçu | Allègement mensuel moyen |
|---|---|---|---|
| Résident non imposable (retraite 1 100 €/mois) | 10 000 € | 2 500 € | 208 € |
| Couple imposable, revenus modestes | 9 000 € | 2 250 € | 187 € |
| Enfant payeur (pour parent résidant) | 10 000 € | 2 500 € | 208 € |
| Après aides APA/ASH/APL/ALS | 8 500 € | 2 125 € | 177 € |
Pourquoi ce virage fiscal change la donne pour les petites retraites
Le crédit d'impôt[1] universel brise un plafond de verre. Les retraités non imposables, souvent les plus fragiles, bénéficient pour la première fois d'un allègement concret sur leur budget EHPAD. L'impact, bien réel, se traduit par une baisse du reste à charge : sur une année, le soutien équivaut à environ deux mois d'hébergement. Pour de nombreux foyers, cette somme rend possible le maintien en établissement, ou au moins retarde l'épuisement des économies. Les familles, elles, voient leur contribution reconnue et allégée, ce qui limite la pression financière liée à l'obligation alimentaire[3].
L'État estime que plusieurs centaines de milliers de nouveaux foyers pourront accéder au crédit d'impôt[1] en 2026. Selon Les Petits Frères des Pauvres, près de 2 millions de seniors vivent sous le seuil de pauvreté. Pour ces publics, l'accès immédiat à un remboursement, sans condition d'imposition, constitue une avancée sociale majeure.
La mesure s'aligne aussi sur les dispositifs existants pour l'aide à domicile[4], déjà ouverts aux non-imposables. Elle réduit la différence de traitement entre les personnes âgées restées chez elles et celles hébergées en établissement. Sur le terrain, l'effet devrait être visible : moins de situations de renoncement, une meilleure sécurité financière, et une dignité mieux préservée jusqu'au bout.

Modalités pratiques et démarches à anticiper
Accéder à ce crédit d'impôt[1] réclame un minimum de vigilance administrative. Les résidents (ou leurs familles) doivent conserver toutes les factures détaillées et attestations délivrées par l'EHPAD dès janvier 2026. La déclaration s'effectue l'année suivante, lors de la déclaration de revenus (formulaire 2042-RICI). Les montants à renseigner correspondent aux dépenses d'hébergement et de dépendance, aides publiques déduites.
- Pour un résident : case 7CD à remplir
- Pour un enfant ou un proche payeur : case 7CE, à hauteur de sa participation réelle
- En cas de partage entre plusieurs enfants : chacun déclare sa part, dans la limite de 2 500 € de crédit par parent
- Paiement du crédit : virement ou chèque du Trésor Public, même pour les non-imposables
À noter : les bénéficiaires de la réduction d'impôt[1] en 2025 percevront un acompte de 60 % en janvier 2027, avec régularisation du solde à l'été suivant. Pour tout cas particulier, le recours à un conseiller fiscal ou à l'administration reste recommandé.
Budget de l'État, débat politique et calendrier
L'adoption du crédit d'impôt[1] EHPAD n'a rien d'anodin sur le plan budgétaire. Sa mise en œuvre représente un coût estimé à près de 600 millions d'euros par an, soit plus du double du dispositif antérieur. Cette extension du soutien public fait l'objet de débats, notamment du côté du ministère des Comptes publics, où l'on s'inquiète de l'impact sur le déficit. Le vote est intervenu dans un contexte politique tendu, à la faveur d'une alliance ponctuelle entre oppositions de gauche et de droite.
La mesure sera effective uniquement si la loi de finances 2026 est adoptée en l'état, ce qui laisse planer une incertitude jusqu'à la fin de l'année parlementaire. Certains élus évoquent déjà, pour la suite, une possible modulation selon le niveau de revenu, afin de limiter le coût ou de recentrer l'effort sur les foyers les plus vulnérables.
Questions fréquentes sur le crédit d'impôt[1] EHPAD 2026
Qui peut en bénéficier ?
Tous les résidents d'EHPAD et d'USLD[5], imposables ou non, ainsi que leurs enfants ou aidants qui règlent tout ou partie des frais.
Quels frais sont concernés ?
Uniquement l'hébergement et la dépendance, aides publiques déduites. Les soins médicaux ne sont pas inclus.
Les aides existantes sont-elles cumulables ?
Oui, mais elles doivent être déduites du reste à charge avant calcul du crédit d'impôt[1].
Comment est versé le crédit aux non-imposables ?
Par virement ou chèque du Trésor Public, après déclaration des dépenses éligibles.
Un enfant qui paie pour son parent peut-il en profiter ?
Oui, il déclare le montant payé et perçoit le crédit d'impôt[1], dans la limite annuelle par parent hébergé.
Ce qui attend les familles et les retraités modestes
Le crédit d'impôt[1] EHPAD 2026 porte une promesse concrète : restaurer une forme d'équité fiscale au sein d'une population exposée à la précarité. L'allègement, plafonné à 2 500 € par an, n'efface pas la charge totale d'un séjour en EHPAD, mais il réduit significativement la pression sur les portefeuilles des plus fragiles.
Pour les familles, la gestion budgétaire s'en trouve simplifiée, l'aide devenant visible et immédiate. Reste à savoir si cette réforme, arrachée de haute lutte parlementaire, franchira l'étape du budget 2026 sans être rabotée ou si elle inspirera d'autres mesures pour accompagner dignement la vieillesse en France.






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